F1: Pilotes débarqués en cours de saison, pas une première !
par Nicolas Anderbegani

F1: Pilotes débarqués en cours de saison, pas une première !

Red Bull n'a surpris qu'à moitié en remplaçant brutalement Pierre Gasly par Alexander Albon dans le baquet de la 2e Red Bull. Au sein des top teams, les changements soudains de pilotes voire les licenciements en cours de saison ne sont pas une première, même si certaines équipes en ont plus usé (ou abusé) que d'autres. Évidemment, le contenu qui suit n'est pas exhaustif !

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Les décevants

Michael Andretti, 1993, McLaren

Auréolé de son nom et de son palmarès en CART, le fils de Mario arrive en F1 en 1993 chez Mclaren, en même temps que le V8 Ford client. Mais débuter avec comme équipier Ayrton Senna, c'est pas l'idéal, d'autant plus que l'américain ne fait pas beaucoup d'efforts pour s'intégrer au team et à l'univers F1 très européen, préférant rentrer aux States entre deux courses. L'américain se prend entre 1 et 2 secondes en qualifs mais surtout n'existe pas en course, alors que Senna dispute le titre à Prost. Paradoxalement, c'est après avoir décroché son 1er podium à Monza qu'Andretti est viré par Ron Dennis pour laisser sa place à Mika Hakkinen. Un fiasco que Michael Andretti compensera en reprenant le chemin du succès en CART.

Juan-Pablo Montoya, McLaren, 2006

Après avoir déboulé comme un taureau dans l'arène F1 en 2001 chez Willams, Juan-Pablo Montoya s'engage avec Mclaren pour la saison 2005, signant son contrat...dès 2003 ! Mais le bouillant colombien va se heurter à un Raikkonen au sommet de son art et à un univers McLaren qui ne sied pas vraiment à son caractère. Sa première moitié de saison 2005 est catastrophique, avec un accident de quad qui le diminue (et diminue aussi sa côte auprès de Dennis) puis il se reprend avec 3 succès en 2e partie de saison. En 2006, la McLaren est ratée, Montoya n'est plus motivé et ne pense qu'à retourner aux USA. AU GP d'Indianapolis, le colombien fait un strike au départ en heurtant son équipier. C'est trop, Dennis le renvoie sur le champ et le remplace par De La Rosa. Le patron fera des misères contractuelles à Montoya pour que ce dernier ne puisse commencer qu'en toute fin de saison sa collaboration en Nascar avec Ganassi. Rancunier...

JJ Lehto, Benetton, 1994

JJ Lehto effectue une belle saison 1993 avec Sauber, qui lui vaut d'être recruté par Benetton pour épauler Schumacher. Le finlandais joue de malchance en subissant de grosses séquelles après un accident en essais à Silversone. N'ayant pas suffisamment récupéré, il est totalement éclipsé par un Schumacher qui a entièrement structuré Benetton autour de lui. Après quelques courses, Lehto est remercié et remplacé par...Jos Verstappen ! Tiens, ironie de l'histoire !

Jacques Villeneuve, Sauber BMW, 2006

Jacques Villeneuve a déboulé comme une tornade en F1, remportant de haute lutte le titre mondial dès sa seconde saison. Puis, sa carrière s'est enlisée dans le projet BAR, dans lequel il s'était personnellement investi, avant de passer chez Renault, pour finalement atterrir chez Sauber qui est racheté par BMW. En 2005 déjà, le québecois est mis en difficulté par Felipe Massa mais conserve son baquet. En 2006, il entame correctement sa saison avec Nick Heidfeld comme équipier puis ses performances se déteriorent, alors que derrière, un jeune prometteur nommé Robert Kubica réalise de très belles perfs en essais. Au grand prix d'Allemagne, Villeneuve s'accroche avec son équipier puis part à la faute tout seul dans le mur. Il fait savoir à son équipe qu'il ne sera pas en mesure physiquement de disputer la prochaine course, mais BMW profite de l'occasion pour mettre un terme à son contrat et promouvoir Kubica.

Les sacrifiés

Roberto Moreno, Benetton, 1991.

Éternel remplaçant, le brésilien Moreno a enfin la chance d'être titularisé dans une grande équipe, en rejoignant son compatriote Nelson Piquet chez Benetton pour la saison 1991. Il se débrouille pas trop mal, mais à Spa, un certain Michael Schumacher effectue des débuts tonitruants sur Jordan. Bien qu'étant lié par accord de principe à l'écurie irlandaise pour 1992, le contrat est récupéré par Flavio Briatore, avec l'appui de Mercedes qui, à l'époque, envisage de reprendre son prodige allemand quand elle arrivera en F1. Et c'est ainsi que Moreno, quelques jours avant Monza, apprend qu'il est licencié pour "incapacité morale et physique à conduire", laissant ainsi son baquet libre pour le futur Kaiser. Le paddock est scandalisé par ces manoeuvres qui finiront au tribunal, mais les choses sont actées. La saga Schumi-Benetton peut commencer.

Daniil Kyvat, Red Bull, 2016

Protégé de Red Bull et champion GP3 series en 2013, le russe débarque chez Toro Rosso en 2014. Bien qu'étant devancé par son équipier Vergne au championnat, c'est sur lui que Red Bull mise en 2015 pour remplacer Vettel, parti vers Ferrari. Kyvat accomplit une saison 2015 très convenable, se permettant de devancer Ricciardo au championnat ! Mais son style agressif en piste fait parfois trop d'étincelles, ce qui lui vaut bientôt le surnom de "Torpedo". En 2016, Kyvat est assez brouillon mais réalise un podium en Chine. Au grand prix suivant en Russie, il percute à deux reprises Vettel au départ. Une bêtise que Marko exploite pour le remplacer sans ménagement au profit de Max Verstappen ! L'accident a surtout été un prétexte pour sécuriser le prodige néerlandais chez Red Bull, alors que d'autres équipes commençaient à le convoiter. Rétrogradé chez Toro Rosso, Kyvat est "jeté une seconde fois en 2017 par Red Bull pour laisser sa place à ...Pierre Gasly. Les deux pilotes déchus vont désormais se retrouver pour la belle.

Jarno Trulli, Renault, 2004

L'italien passe chez Renault en 2002 après une belle saison avec Jordan. Mais dès 2003, il doit cohabiter avec Fernando Alonso, qui est également managé Flavio Briatore. En 2004, Trulli réalise une belle première moitié de saison, en tenant la dragée haute à son redoutable équipier espagnol. mais vers la mi-saison, tout s'enraye. Trulli se fait déborder dans le dernier virage du dernier tour du GP de France par Barrichello, ce qui met Briatore fou de rage. Puis il accuse l'équipe de favoriser Alonso. Surtout, la discorde entre Trulli et Briatore achoppe sur des questions managériales, le pilote voulant s'extirper de l'emprise de l'impitoyable manager italien. Et au grand prix d'Italie, Briatore renvoie l'italien, qui a déjà négocié un contrat avec Toyota, et le remplace par Jacques Villeneuve.

Les victimes expiatoires

Alain Prost, Ferrari, 1991.

Arrivé comme un "sauveur" dans une Scuderia en pleine reconstruction, Prost se retrouve rapidement pris au piège dans une équipe italienne dévorée de l'intérieur par les querelles de personnes et les luttes de clans. Après une saison 1990 prometteuse bien que terminée de façon piteuse dans le sable de Suzuka, Prost rempile en 1991 avec de gros espoirs et l'arrivée de Jean Alesi, avec lequel il noue une excellente relation. Mais la 641 est un flop complet et la Scuderia se focalise plus sur ses règlements de comptes internes que sur les évolutions en piste, qui sont elles aussi ratées. Et quand Fusaro révèle à Prost que Fiorio, le directeur sportif, négocie dans son dos pour faire venir Senna, la coupe est pleine. Fiorio tombe et Prost veut négocier une porte de sortie. Au grand prix du Japon, qu'il termine difficilement 4e à plus d'1 minute des McLaren, il déclare que sa voiture, inconduisible, ressemblait à un camion et qu'un "chauffeur avec de gros bras aurait fait aussi bien que moi". Ferrari profite de cette sortie, montée en épingle par les médias, pour le licencier brutalement, juste avant le dernier grand prix de l'année. C'est Gianni Morbidelli qui le remplace en Australie.

Images : wikimedia commons, flickr, F1

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Pour résumer

Red Bull n'a surpris qu'à moitié en remplaçant brutalement Pierre Gasly par Alexander Albon dans le baquet de la 2e Red Bull. Au sein des top teams, les changements soudains de pilotes voire les licenciements en cours de saison ne sont pas une première, même si certaines équipes en ont plus usé (ou abusé) que d'autres. Évidemment, le contenu qui suit n'est pas exhaustif !

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