par Joest Jonathan Ouaknine

Parmalat en F1

Cette vieille Brabham Majorette (d'époque!) témoigne de ma passion pour la F1. Sur les flancs, on peut lire "Parmalat". Trop souvent, on considère les sponsors comme de simples machine à faire des chèques, qui apparaissent et disparaissent au gré des saisons. L'entreprise Italienne d'agro-alimentaire a été présente en F1 pendant 25 ans et cela méritait un article.

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Tout commence en 1961, lorsque Callisto Tanzi, 22 ans, hérite de l'usine de jambons de Parme de son père. D'emblée, il souhaite se diversifier dans les laitages, d'où le nouveau nom de sa société: Parmalat (PARMA LATteria.) Rapidement, l'obscure PME progresse et devient un leader Italien de l'agro-alimentaire. Comme tout bon Italien, Tanzi est un fan de football (il s'offrira le club de Parme) et un tifoso. Il a également soutenu la coupe du monde de Ski à Val Gardena, en 1975. Dans les années 70, Parmalat se lance avec bonheur à l'international, notamment au Brésil (alors qu'en France, sa mozzarella Galbani et ses jus de fruits Santal seront discrets.) Quel meilleur moyen de se faire connaitre, au niveau mondial, que d'être présent en F1? Il se tourne logiquement vers Ferrari et son leader, un certain Autrichien...

"Niki, y'a un type qui te propose de l'argent et... - Je suis d'accord. -Attends que je termine! Il veut que tu portes une casquette de sa boite. - OK." En 1974, Lauda est un pilote rapide, mais méprisé des médias, car trop froid. Puis il y a eu le grand prix d'Allemagne 1976: grièvement blessé, il donne une leçon de courage lorsqu'il reprend le volant peu après. Suite à cet accident, Lauda garde toujours sa casquette en public, pour cacher ses cicatrices. Désormais, il est devenu une star adulée. Pour Tanzi, c'est le coup du siècle: Lauda est omniprésent dans les médias et il est impossible de louper son sponsor.

En 1978, Lauda claque la porte de la Scuderia pour signer chez Brabham, dont le patron est alors Bernie Ecclestone (un autre fameux "bénévole".) Ce dernier convainc Tanzi de sponsoriser son team. L'association Brabham/Parmalat durera jusqu'en 1985, bien après que Lauda ait quitté l'équipe.

En 1990, Parmalat rachète l'Américain Beatrice qui a également une longue histoire de sponsoring. Ainsi, en 1982, Carl Haas appela Paul Newman, contre lequel il a couru en Can-Am: "Paul? J'ai Beatrice qui veut que je monte une équipe en Indycar avec Mario Andretti, t'en es? - Je signe où?" Newman-Haas était né. Haas tentera également sa chance en F1, sans succès.

Pendant des années, Parmalat se contente de verser une rente à un Lauda également retraité depuis 1985. Fin 1994, le richissime Pedro-Paulo Diniz veut faire de la F1. Son parcours est médiocre (il n'a jamais remporté de course en automobile) et personne n'en veut. Même Ecclestone l'obligera à passer un test! Alors il persuade son patron en F3000, Guido Forti, de "monter" en F1. Les sponsors? Papa Diniz est un roi des supermarchés au Brésil (son concurrent appartient d'ailleurs à la famille Zonta...) Diniz Jr est donc soutenu par les fournisseurs de son père. Parmalat en fait parti et retourne ainsi en F1 de manière "active".

Fidèle sponsor, Parmalat suivra Diniz dans ses différentes équipes: Ligier (1996), Arrows (1997-1998) et Sauber (1999-2000.) Alors que dés 2000, Lauda s'est trouvé un nouveau sponsor. Puis c'est la chute: en 2003, Parmalat fait faillite et on découvre que Tanzi avait des "oublis" lorsqu'il remplissait sa feuille d'impôt sur les sociétés...

Le mot de la fin est pour Lauda. Lorsque Tanzi se retrouve derrière les barreaux, il dit grosso modo: "Callisto Tanzi a été mon sponsor et il ne l'est plus. Il n'a jamais été mon ami et il l'est toujours."

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Cette vieille Brabham Majorette (d'époque!) témoigne de ma passion pour la F1. Sur les flancs, on peut lire "Parmalat". Trop souvent, on considère les sponsors comme de simples machine à faire des chèques, qui apparaissent et disparaissent au gré des saisons. L'entreprise Italienne d'agro-alimentaire a été présente en F1 pendant 25 ans et cela méritait un article.

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