Le conducteur du jour : comme un avion sans ailes...
En marge du Taklimakan Rally, une Hafei Lobo croisée dans la rue. La preuve qu'en Chine, il y a eu des espoirs déçus...
En marge du Taklimakan Rally, une Hafei Lobo croisée dans la rue. La preuve qu'en Chine, il y a eu des espoirs déçus...
En marge du Taklimakan Rally, une Hafei Lobo croisée dans la rue. La preuve qu'en Chine, il y a eu des espoirs déçus...
Dans les années 80-90, l'armée et l'industrie militaire sont les premiers investisseurs, en Chine. L'équipementier AVIC II crée, en 1996, la société Hafei. Elle est basée à Harbin, dans l'Heilongjiang, à l'extrême nord-est du pays. Hafei débute par un minivan, dont les lignes sont signées Pininfarina. Puis le constructeur veut se lancer dans les voitures particulières. En 2002, il lance ainsi la Lobo. De nouveau, Pininfarina est mis à contribution. En parallèle, la maison-mère s'associe avec Mitsubishi pour construire des moteurs.
La compétition est féroce et Hafei doit accélérer le rythme : lancement de la grande berline Seibao, puis de la compacte Simbo, rachat de Anchi (afin de profiter de son usine et y produire la Simbo.) A l'international, il ouvre des ateliers de CKD au Vietnam, en Malaisie et au Sri Lanka. Il discute avec Citroën pour produire des Berlingot. Aux Etats-Unis, Miles (devenu plus tard CODA) veut installer des moteurs électriques dans la Seibao. Comme ses concurrents, Hafei apparait en Europe orientale : la Lobo est crânement exposée aux salons de Minsk et de Moscou, en 2005-2006.
Mais les ventes ne suivent pas. Le minivan se vend à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, mais ce n'est pas assez pour éponger les dettes liées aux investissements. Surtout, l'état décide de fusionner AVIC I (qui contrôle ChangHe) et AVIC II, afin de créer un Airbus Group chinois. Le nouvel ensemble doit mobilise ses capitaux pour produire l'A320. Hafei (et son cousin ChangHe) est laissé en friche alors que ses concurrents Chery, Geely ou Byd mettent la barre toujours plus haut. Criblé de dettes, Hafei et ChangHe sont placés dans une nouvelle structure, AVIC Auto, avec un écriteau "à vendre". Les vieillissantes Hafei sont reliftées, mais les acheteurs sont de moins en moins nombreux. En 2010, ChangAn rachète AVIC Auto, mais il s'intéresse surtout à ses moyens industriels. La Lobo est re-reliftée, avant de disparaitre des radars. L'usine de Vinaxuki, l'ex-partenaire Vietnamien, est livrée aux chèvres. Celle du Sri Lanka produit des Ssangyong. NAZA a utilisé Hafei comme tremplin pour convaincre Kia et Peugeot s'assembler chez lui. Quant à l'ex-usine d'Harbin, elle doit prochainement produire des Ford. Un moyen de reconnaitre implicitement que l'aventure Hafei est terminée.
Voici donc la drôle d'histoire de la Lobo, produite de 2002 à 2010. On a connu Pininfarina plus inspiré. Les clignotants sous le parebrise et les feux arrières très haut ont un côté "Fiat". Faut-il en déduire que le designer a recyclé un projet mort-né du constructeur italien ? Et sous le capot, on trouve un 1,3l DA471QL 79ch d'origine Mitsubishi, produit dans la coentreprise du groupe.
En marge du Taklimakan Rally, une Hafei Lobo croisée dans la rue. La preuve qu'en Chine, il y a eu des espoirs déçus...
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