Le 1er mai 1994, comme ils l'ont vécu
par Nicolas Anderbegani

Le 1er mai 1994, comme ils l'ont vécu

Les plus anciens se souviennent de ce qu’ils faisaient le 21 juillet 1969, quand Neil Armstrong a marché sur la Lune. Qui a oublié ce qu’il faisait le 11 septembre 2001 ? Pour beaucoup d’entre nous, ceux qui n’étaient pas trop jeunes, et surtout les fans de F1, le 1er mai 1994 agit de la même façon. Chacun a gravé dans sa mémoire ce qu’il faisait ce jour-là, des souvenirs, des sensations, des flashs, des sons…Ce 1er mai était un jour magnifiquement ensoleillé, mais qui restera sans doute le plus sombre pour tous les passionnés de Formule 1.

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Le déroulement fatidique de cette tragédie, vous le connaissez et nous l’avions déjà longuement évoqué et analysé dans leblogauto. La chronologie inexorable, nous pouvons la raconter tous par coeur, avec cette maudite loi des séries dont le point de départ fut l’accident de Barrichello, avant le crash mortel de Roland Ratzenberger lors des qualifications du samedi et ces images choquantes du massage cardiaque à même la piste, sous l'oeil des caméras. A cette époque en effet, on ne coupe pas les images.. Impossible non plus d'oublier cette atmosphère oppressante, la voix angoissée des commentateurs comme Jean-Louis Moncet et Alain Prost obligés de « meubler » à l’antenne pendant que défilent ces images morbides avec l’hélicoptère et les secouristes s’affairant autour de Senna gisant au sol, mais aussi tous ces signes qui, après coup, résonnèrent avec une force nouvelle comme autant de prémonitions,  que ce soit le « tu me manques Alain », prononcé par Ayrton Senna à l’attention d’Alain Prost lors d’un enregistrement d’un tour de circuit, ou son attitude intrigante avant le départ, quand le champion brésilien ne respecta pas ses rituels, étant inhabituellement à tête découverte et le casque posé devant lui sur le cockpit, montrant un visage particulièrement préoccupé.

Mais plutôt que d’égrener une nouvelle fois tous ces moments que l’on se ressasse sans fin, nous avons choisi plutôt de donner la parole à des fans, pour qu’ils évoquent avec nous ce triste souvenir et leur ressenti de l’époque, même si pour certains ils étaient encore bien jeunes. Car ce qui a également fait de sa mort un évènement si puissant, comme celle de Ratzenberger la veille, c’est qu’elle survint en direct, et toucha des millions et des millions de téléspectateurs dans le monde, faisant de cet instant un trauma collectif pour d’innombrables amoureux de la course automobile. Que représentait Senna pour eux ? Comment ont-ils vécu ce funeste 1er mai ? Nous commencerons par votre serviteur.

 

« Ma passion est née vers 1989-1990. J’ai quelques flashs en tête, comme l’accrochage de Suzuka 1989 au JT, et Alain Prost invité de Stars 90 chez Michel Drucker avec sa Ferrari. A partir de 1991-1992, je suivais assidument les courses et j’ai donc eu le privilège de voir la fin de ce duel de légende entre le Professeur et Magic. J’étais avant tout un fan de Jean Alesi et aussi d’Alain Prost. Je n’étais pas du tout un supporter de Senna, mais j’admirais son talent. Cependant, en 1994, quand Prost est parti, n’appréciant pas trop le caractère de Schumacher, j’ai commencé à soutenir Senna. Je me souviens aussi du match amical PSG-Brésil qui avait été diffusé quelques jours auparavant, et Senna avait donné le coup d’envoi. Le 30 avril, j’ai suivi les essais devant la télévision sur TMC et vu en direct le crash de Ratzenberger : on comprenait immédiatement ce qu’il était advenu du malheureux pilote en voyant son casque dodelinant dans la carcasse, tel un pantin désarticulé, avant de s'incliner lentement. Je revois aussi le visage effondré de Senna dans son stand. Une incrédulité dominait.

 Le 1er mai 1994, il faisait très beau et très chaud et nous avions choisi d’aller à la mer près du Lavandou, avec ma mère et grand-mère, et d’enregistrer la couse sur magnétoscope, alors que mon grand-père était resté à la maison pour regarder la course. Nous sommes rentrés en fin d’après-midi, sans avoir écouté la radio et c’est donc en arrivant à la maison que nous avons appris l’accident. Il était 18h00, quelque chose comme ça, et sa mort n’était pas encore confirmée. Mon grand-père avait vu la course et disait que quelque chose de très grave était arrivé. C’est à l’ouverture de l’émission Stade 2, présentée par Patrick Chêne, un peu avant 19 heures, que la nouvelle officielle de sa mort est tombée. Alors âgé de 13 ans, c’était d’une certaine manière l’une des premières fois où j’étais confronté à la réalité de la mort, même s’il ne s’agissait pas d’un proche. Mais je me souviens de mes larmes le soir, en me couchant…J’avais aussi eu une étrange sensation, me rappelant soudainement le documentaire « la course dans le sang » que l’on m’avait offert sur VHS et que j’avais vu un an plus tôt, et dans lequel Senna évoquait justement la mort et le risque de disparaître en une fraction de seconde…C’est un accident qui fermait en quelque sorte une page de l’Histoire de la Formule 1, laquelle allait, dans les mois et les années suivantes, entamer une transformation considérable, notamment en termes de sécurité. Je me souviens très bien des jours qui ont suivi, quand Alain Prost fut invité au journal de TF1 pour dire ses quatre vérités sur les instances dirigeantes, les images des funérailles nationales incroyables au Brésil. Une émission spéciale avait même été diffusée sur TF1 pour faire le point sur ce drame. L’onde de choc dépassait largement le sport. ».

Ilario Pax a écrit « Imola, le jour d’après ». Une histoire fictive alternative et prenante dans laquelle Senna sort de sa monoplace après le crash de Tamburello. Que serait-il advenu de sa carrière, de sa vie ? Il s’est également confié.

Il y a des événements qui marquent à tout jamais. Tout le monde se souvient de ce qu’il faisait au moment où il a pris connaissance de l’attentat du 11 septembre 2001 ou de l’accident mortel de Lady Di. Je garde pour ma part un souvenir extrêmement précis de l’intégralité de ce maudit Grand Prix de Saint-Marin 1994. Alors que j’étais sur le point de passer mon bac, je suivais assidûment la F1 depuis début 1991. Dans mon lycée nous étions un petit groupe qui n’aurait raté un Grand Prix de F1 sous aucun prétexte. A l’époque notre cœur battait pour le cheval cabré et plus particulièrement pour Jean Alesi. Il faut dire que notre lycée était en plein centre d’Avignon, le fief du pilote Ferrari.

Tout d’abord il y eut l’accident de Rubens Barrichello le vendredi. Un crash extrêmement violent et spectaculaire mais qui heureusement se termina sans graves conséquences pour le pilote brésilien. Avec le recul on évoque souvent cet évènement comme étant le point de départ de ce dramatique weekend. Dans un sens c’est vrai mais trente ans plus tard parlerait-on encore de ce crash s’il n’avait pas été suivi du décès de deux autres pilotes ?

Le samedi ce fut le tour de Roland Ratzenberger. A l’époque, les qualifications n’étaient pas diffusées à la télévision. Comme toujours je les écoutais à la radio. La séance n’était même pas commentée en intégralité mais par intermittence durant les flashs info. C’est par la voix de Dominique Bressot que j’appris l’accident grave que venait de subir ce pilote autrichien que nous ne connaissions pas encore vraiment. Non-qualifié à Interlagos, il avait participé à son premier Grand Prix de Formule 1 deux semaines auparavant à Aïda. La confirmation de sa mort se fît peu de temps après la fin des essais qualificatifs. Moi qui ne suivais la F1 que depuis quatre saisons, je ne pouvais imaginer qu’un pilote puisse se tuer sur un circuit. Douze ans après la mort de Riccardo Paletti à Montréal et huit ans après celle d’Elio de Angelis en essais privés, cela n’était plus arrivé. Une éternité pour le lycéen que j’étais !

Je me souviens très bien de l’ambiance tendue avant le départ de la course le dimanche. Pour la première fois, je ne ressentais pas l’excitation et la joie d’assister à un Grand Prix. Un pilote n’était plus là. Tout cela semblait bien futile désormais. J’étais presque heureux que Jean Alesi, blessé aux vertèbres depuis quelques semaines, ne soit physiquement pas en état de participer à la course.

Dès le départ la tension est montée d’un cran lorsque JJ Lehto est violemment venu percuter la Lotus de Pedro Lamy scotchée sur la grille. Nous ne l’apprendrons que plus tard mais une roue est tombée dans les tribunes, blessant quelques spectateurs dans sa course folle. Et puis c’est l’entrée en piste de la voiture de sécurité pour quelques tours avant un nouveau départ lancé. Le moment choisi par TF1 pour lancer la première coupure pub. J’ai encore en mémoire les mots exacts prononcés par Jean-Louis Moncet au moment de la reprise d’antenne: “Et bien retour jusqu’au bout de l’horreur”, avec une vue d’hélicoptère montrant l’épave de la Williams de Senna et plusieurs secouristes affairés autour du triple champion du monde. J’étais comme sonné.

L’attente semblait interminable. Au fil des minutes la tension s’intensifiait. Jean-Louis Moncet, Alain Prost et Johnny Rives avaient compris que c’était très grave. Le souvenir de l’image du décollage de l’hélicoptère médical sous les applaudissements du public me donne encore des frissons aujourd’hui. Au fond de nous, nous savions que nous ne le reverrions plus.

 Et puis la course a repris, mais tout le monde s’en foutait. La seule chose qui comptait c’était l’état de santé d’Ayrton. Comme si cela ne suffisait pas, il y eut encore la roue de Michele Alboreto fauchant un mécanicien Lotus dans les stands. Je me souviens de Gerhard Berger, ivre de rage, montant à la direction de course pour leur supplier d’arrêter ce carnage. Mais le Grand Prix ira jusqu’à son terme. Les moteurs enfin coupés, j’ai passé l’après-midi avec mon frère à l’écoute de France Infos. A chaque flash les nouvelles étaient de plus en plus alarmistes. Puis, peu après 18h30, l’info que l’on redoutait est tombée : Senna est mort…

Douze ans sans accident en course et là, coup sur coup, deux pilotes fauchés en à peine 24 heures et plusieurs blessés dans divers autres incidents, y compris pendant une course annexe. C’était tellement énorme que je me demandais si tout cela était bien réel, si je n’allais pas me réveiller et effacer ce terrible cauchemar de ma mémoire. Mais hélas c’était la triste réalité. Le plus capé et le plus anonyme des pilotes du plateau ne seraient plus là pour participer au prochain Grand Prix à Monaco. Un Grand Prix marqué une nouvelle fois par le très grave accident de Karl Wendlinger. Comme si, l’espace de quelques jours, le monde de la F1 était entré dans un univers parallèle dans lequel tout ce qui pouvait arriver de pire arrivait.

Malgré quelques frayeurs comme pour Mika Hakkinen à Adelaïde en 1995, la F1 n’a ensuite plus subi d’accident mortel pendant vingt ans. Les années passant, on commençait à se dire que le weekend d’Imola n’était qu’une parenthèse tragique et que le niveau de sécurité en F1 demeurait très élevé. La prise de conscience fût, une nouvelle fois, brutale. Le 17 juillet 2015, Jules Bianchi succombait à l’hôpital de Nice. Il était dans le coma depuis son accident du Grand Prix du Japon disputé huit mois plus tôt.

“Motorsport is dangerous”, c’est écrit sur les billets d’entrée des circuits. Gardons bien cela en mémoire. Et malgré toutes les améliorations adoptées depuis trente ans, le risque zéro n’existera hélas jamais.

Ludovic Merling, auteur de « Duel au sommet » et « La Revanche », deux romans dans le style « what if » uchronique qui imagine un monde où Senna ne s’est pas tué à Imola et a poursuivi un duel d’anthologie face à Schumacher.

« Étant né en avril 1989, j’étais tout petit en ce funeste 1er mai 1994. Je n’avais pas pu regarder la course en direct ce jour-là, mais les images de l’accident au journal de 20h m’ont profondément marqué. Pour moi, Senna c’était la perfection, l’abnégation, le dépassement de soi, un magicien, le pilote qui ne faisait qu’un avec sa voiture et qui savait exploiter 100% du potentiel de celle-ci. Mon premier souvenir de F1 remonte au 7 novembre 1993. La dernière victoire de Senna pour ma première course de F1 à la télévision. J’avais sorti mon grand-père du lit pour regarder la course et le pilote dans la voiture blanche et rouge et au casque jaune m’avait immédiatement marqué, c’était Senna. »

Michel, pilote émérite et photographe de talent :

"Impossible d’oublier ce funeste 1er mai 1994. Nous étions en famille à Carpentras, pour une course de karting, à laquelle je prenais part. Nous étions déjà quelque peu abasourdis par la mort de Ratzenberger la veille. Sur une petite TV, nous suivions le début de course jusqu’au drame de Tamburello. A partir de ce moment-là, plus les minutes s’égrainaient, plus nous redoutions le pire…Nous apprîmes dans l’après-midi le décès du Champion Brésilien, sans trop y croire…"

Alexandre, photographe passionné dont le papa a un peu côtoyé Senna comme mécanicien

« C’est l’une des rares fois où j’ai vu mon père pleurer ! Mon père était mécanicien en chef durant plusieurs années chez Renault sport et m'a dit que Senna était l'une des personnes les plus droites et respectueuses qu'il ait pu rencontrer : s’il t'apprécie, c'est pour la vie et il m'a dit que quoi qu'il arrive dans le paddock, il n’oubliait jamais de saluer les personnes avec qui il avait donné sa confiance ! Mon père m'a dit que sur le peu de rencontres avec lui, il avait toujours un mot gentil et parlait de sa détermination à donner le meilleur de lui-même ».

Franck, ami et passionné de longue date :

J’avais une petite dizaine d’années dans les 90’s et je suivais la F1 avec mes parents à la télé. On supportait tous Prost évidemment et Senna était « l’ennemi intime », surtout après Suzuka 1990 ! En revanche, je me souviens que j’admirais déjà ses tours qualif’. Il était incroyable sur un tour. On a tous des souvenirs très précis de certains événements dont on a été le témoin, même à la télévision. On se rappelle exactement où on était, avec qui, l’ordre des événements, ce qu’on a pensé etc. Le dimanche 1er mai 1994 est très clair pour moi.

Le matin, l’émission Auto-Moto revient sur les essais et les accidents de Barrichello le vendredi, déjà impressionnant en survol des pneus de protection, et celui fatal de Ratzenberger. Je me souviens très bien avoir dit à mes parents qu’ils auraient dû annuler le GP mais j’étais trop petit pour comprendre les enjeux cyniquement financiers d’un tel week-end. Plus tard, toujours dans l’émission, Senna doit commenter pour eux un tour par radio pour présenter les caractéristiques du circuit d’Imola. Et là, il salue Prost, jeune retraité et consultant pour TF1, et le qualifie d’ami. Je suis à la fois surpris, très agréablement, par la perspective d’une réconciliation possible, et en même temps un peu soucieux, comme s’il avait l’air de pressentir quelque chose, lui-même fervent croyant. Il semblait étrangement mélancolique.

Le moment de l’accident est inexplicable pour moi, je le vois tirer tout droit à pleine vitesse dans cette grande courbe à gauche, et il ne semble même pas essayer de freiner. La collision est effroyable, la voiture se disloque sous la violence du choc et le châssis tourne sur lui-même sous le rebond. Je revois le casque jaune, penché sur la gauche, lorsque la carcasse s’arrête enfin. Je pense tout de suite qu’il est mort et, dans la maison, il règne un silence pesant.

Après de très longues minutes, où on nous montre tout le monde s’affairer autour de la voiture, puis l’hélicoptère qui évacue le pilote, et aussi des images du paddock et de grandes discussions (on voit aussi Prost très inquiet), il est décidé de faire repartir la course, incroyable ! Je me rappelle que les organisateurs nous avaient laissé espérer qu’il avait survécu et qu’ils n’avaient officialisé son décès qu’en fin d’après-midi, une fois la course achevée…

J’ai finalement regretté de voir Senna comme simplement le principal opposant de Prost. Mais je garde maintenant en souvenir, surtout, son pilotage incroyable et sa vitesse, notamment dans les rues de Monaco, son circuit de prédilection. »

Romain, un grand fan, qui prépare actuellement un livre sur le grand prix de France historique, que nous croisons souvent au Castellet :

« Comme tous les dimanches de Grand Prix, ce 1er mai, après un repas en famille, nous nous installons dans le salon devant la télé. J’avais 6 ans lors de ce funeste GP. Pour être honnête l’enchainement du week-end est un peu flou dans ma mémoire mais l’accident d’Ayrton Senna reste gravé. A l’écoute des commentaires de l’équipe de TF1, en l’occurrence Pierre Van Vliet, Jean Louis Moncet ou encore Johnny Rives et Alain Prost, nous sentions bien que cet accident était grave. Mais par la suite, nous avons continué à regarder la course presque normalement même si l’ambiance sur place et le ton grave des commentaires se faisait sentir. Nous n’avions pas à l’époque les moyens d’information comme aujourd’hui et j’ai appris la mort d’Ayrton Senna lors du journal de 20h. L’image qui me reste est la vidéo d’hélicoptère où nous voyons la Williams Renault avec Senna à l’intérieur.

Après, en grandissant et étant passionné de formule 1 je me suis intéressée à l’histoire de ce sport et plus particulièrement à ce funeste week-end en lisant de nombreux témoignages ou en regardant des reportages et encore aujourd’hui je me demande encore comment cela aurait pu être évité. Je pense qu’après ce Grand Prix, il y a eu une réelle prise de conscience sur le danger et qu’il fallait faire en sorte d’éviter autant que possible des drames comme cela a été le cas sur ce tracé d’Imola. Malgré le danger lié à ce sport, il s’avère que, les accidents mortels se faisant rare, on oublie peu à peu le risque puis arrive Suzuka 2014 avec l’accident de Jules Bianchi ou encore celui d’Anthoine Hubert en 2019 à Spa sans oublier Romain Grosjean en 2022. Ces évènements nous rappellent que nous avons face à nous des gladiateurs des temps modernes et qui réalise des performances et des prouesses au péril de leurs vies »

Marion, fondatrice du groupe Les Passionnés F1 sur Facebook :

« J'ai peu de souvenirs de sa mort, j'étais vraiment petite (11 ans) et je regardais avec mon Papa les courses depuis 2 ou 3 ans à peine... On était en train de s’affairer quand on l'a appris officiellement, même si au moment du choc, voyant sa tête immobile et penchée, et avec la violence du choc, on a tout de suite compris... du moins mon père, les larmes aux yeux. J’ai compris en voyant mon père, que c'était très grave. Je me souviens du choc que ça m'a fait de l'entendre officiellement à la radio, moi qui voyais ces pilotes comme des super héros... Et j'avoue qu’aujourd’hui encore, à chaque crash, j'ai la même peur... je l'ai eue pour Romain Grosjean, où j'ai crié et pleuré pendant deux minutes, jusqu'à le voir sortir... »

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Pour résumer

Imola 1994 a été un traumatisme pour plusieurs générations qui ont vécu en direct cette tragédie. Elle a, d'une certaine façon, été un jalon fondamental dans notre parcours de passionné, mais aussi un pilier sur lequel les fans se rejoignent et communient ensemble leur passion, au-delà des rivalités de tifosis qui sont naturelles. Et l'on voit que, 30 ans après, la transmission se poursuit, tant Senna est devenu un nom très évocateur, y compris pour les nouvelles générations qui ne l'ont pourtant pas connu.

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