L'automobile à l'écran : voici quelques "perles" méconnues
Quand on évoque l'automobile et le cinéma ou la télévision, les grands classiques viennent à l'esprit comme Bullitt, Rush, Grand Prix, Miami Vice, K2000 ou encore Le Mans. Voici quelques trouvailles méconnues.
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RALLY (1989)
Le rallye a rarement eu les honneurs du grand ou même du petit écran, si ce n’est le récent « Race for Glory » qui évoquait le duel Lancia/Audi en 1983. « Rally » est une mini-série télévisée produite en Italie en 1989 et diffusée par la Rai Uno. Elle est réalisée par Sergio Martino, un réalisateur italien prolifique spécialisé dans les films de genre (et qui a même réalisé des sous mad-max italiens dans les années 80 fauchés et très kitsch) et met en vedette Giuliano Gemma, dans le rôle d'Alain Costa, un pilote français de rallye à succès, aux côtés de Lorraine De Selle et d'un groupe de jeunes pilotes en herbe. La série, en plus d'être diffusée sur Rai Uno en 1989, a également été diffusée par diverses chaînes de télévision qui l'ont produite en Autriche, en Allemagne, en Suisse et en France.
Durant le tournage, l'équipe a suivi différentes étapes de nombreuses courses en Grèce, à Paris (pour le départ du Paris-Dakar), au Maroc, à Sestrières et en Côte d'Ivoire. Les scènes d'action ont été tournées avec le soutien de l'équipe Rémy Julienne et les conseils d'experts automobiles et de pilotes tels que Franco Salomon, Francesco Manieri et Mauro Pregliasco, champion d’Italie 1977 sur Lancia Stratos. Les séquences de course alternent des extraits filmés lors de véritables rallyes, avec des scènes tournées qui restent assez efficaces. C’est néanmoins la seule chose valable de la série, qui sinon se perd dans des intrigues dignes d’une telenovela avec un jeu d’acteurs et une mise en scène sans relief.
BOBBY DEERFIELD (1977)
Les années 70 sont marquées par la révélation d’Al Pacino, dans des films devenus cultes comme le Parrain ou Serpico. En 1977, il s’essaie au mélodrame sous la direction de Sydney Pollack, grand spécialiste du genre, à travers le film Bobby Deerfield, qui met en scène un pilote de Formule 1 hanté par la mort. L'histoire fut proposée dans un premier temps à Paul Newman, grand amateur de sport automobile et pilote à ses heures, mais c'est finalement Pacino qui se lance dans l'aventure.
La F1 n'est qu'une toile de fond, le scénario se focalisant surtout sur une histoire d’amour et sur des ressorts psychologiques, mais la discipline a droit à quelques scènes dans le film. Elles ont été tournées lors de la saison 1976, à l’occasion notamment des grands prix d’Espagne, France, Angleterre, Belgique et Monte-Carlo. Rien de bien marquant néanmoins, d’autant plus que le « crash » dont est victime Al Pacino est assez mal reconstitué. Mais cela a le mérite de mettre l’accent sur le danger extrême qui rôdait à l’époque en F1, notamment a hantise du feu qui avait fait beaucoup de victimes entre la fin des années 60 et la première moitié des années 70.
Pour l’anecdote, Al Pacino, pas vraiment au fait de la conduite, a pris des cours dans les scènes où il est au volant d'une Alfetta GTV. Pour les séquences de compétition, c’est évidemment un vrai pilote qui le « double », à savoir Jose Carlos Pace, puisque Pacino court sur Brabham-Alfa Romeo, équipe pour laquelle le brésilien était engagé à l'époque. Le film lui rend d’ailleurs hommage étant donné que Carlos Pace décède début 1977 dans un accident d’avion.
La saga du "POLIZIOTTESCO"
Le film policier a la côte dans les années 70, notamment dans sa version « dure » à la façon de l’Inspecteur Harry. Le genre « poliziottesco » a connu un grand succès en Italie, de la fin des années 60 jusqu'au début des années 80. Il mélange policier, action et, souvent, grosses courses poursuites. Le genre est prolifique, avec des films répondant toujours un peu au même canevas : mise en scène simple et « brute », scénario basique, personnages assez stéréotypés. La police doit lutter contre une criminalité sans foi ni loi et, comme cela s’est souvent fait dans les polars américains, le héros est souvent un policer intrépide et coriace agissant en dehors des procédures et qui, face à une hiérarchie réprobatrice et une justice jugée lente ou laxiste, n’hésite pas à appliquer ses propres règles pour combatte le crime avec des méthodes punitives et expéditives.
Ces films s’inscrivaient dans le contexte politique et social très tendu des « années de plomb », où l’Italie a dû faire face à la fois au terrorisme de l’extrême-droite et au terrorisme d’extrême-gauche des « brigades rouges », sans oublier évidemment la montée en puissance des mafias et en toile de fond une crise économique qui interrompait brutalement le « miracle italien » des années 50-60. En mettant en scène une violence débridée et des policiers aux méthodes musclées, qui dézinguent à tout va du bandit, ces films ont été évidemment accusés par une certaine presse de faire l‘apologie du fascisme, comme l’ont été tous les films américains mettant en scène des policiers radicaux (Inspecteur Harry, Cobra) ou les films de « vigilante » prônant l’auto-justice (un justicier dans la ville).
La star incontestée du genre fut Maurizio Merli, grand, blond, athéltique et moustachu de surcroît, une sorte de "Bebel" justicier au grand coeur version transalpine qui incarna entre autres le commissiare Betti dans la trilogie Roma Violenta, Napoli Violenta et Italia a mano armata. L'autre grand classique du genre est Poliziotto Sprint. Ces films apportèrent une belle publicité pour Alfa Romeo, puisque l'on peut voir à l'écran, pendant les courses poursuites assez réussies, une flopée de Giulia et d'Alfetta. Les bandits roulent plutôt en BMW 2002 ou, quand il s'agit de français, en Citroën DS !)
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Pour résumer
Si ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui, l'automobile occupait une place prépondérante dans de nombreuses productions télévisuelles et cinématographiques entre les années 60 et 80. Petit détour par l'Italie notamment pour découvrir les courses poursuites endiablées du "Poliziottesco".