Essai Eva Motors Buggy Vintage
La société anglo-chinoise Eva Motors lance le Buggy Vintage qui porte bien son nom. Sortez les tongs, la serviette de plage, la playlist des Beach boys et c'est parti !
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La société anglo-chinoise Eva Motors lance le Buggy Vintage qui porte bien son nom. Sortez les tongs, la serviette de plage, la playlist des Beach boys et c'est parti !
Le buggy est une création de Bruce Meyers, qui mériterait largement un biopic. Marin durant la deuxième guerre mondiale, survivant à deux attaques kamikazes, il part ensuite à Tahiti, où il chasse les vahinés entre deux journées de surf. A San Francisco, il tente de devenir "artiste". Puis il apprend à faire des bateaux de plaisance en fibre de verre. A l'époque, les surfers emploient des "water-pump buggy", de vieille Ford ou Chevrolet, dont ils ne gardent que le châssis, les sièges et le moteur. Trop lourdes, elles s'ensablent facilement. Un jour qu'il est au surf, Meyers voit un équipage à bord d'une coque quasi-nue de Coccinelle et elle a nettement moins de soucis dans les dunes. Meyers a un "eurêka". Dans les années 50, on parle beaucoup de voiture de sport en fibre de verre. Pourquoi ne pas créer un buggy dans ce matériaux. S'inspirant de la construction de bateau de plaisance, ainsi que des Kubelwagen et Schwimmwagen (pour le look), il crée en 1962 "Old Red". Il en construit une dizaine dans son garage.
A la même époque, Bud Ekins (cascadeur et ami de Steve McQueen) convainc Honda de faire un coup de pub en ralliant Tijuana à La Paz avec son trail. Dave Ekins, son frère parcourt les 1000 miles de piste en près de 40h. En 1967, Meyers et un ami, Ted Mangels, réalisent le même parcours avec Old Red, en 35h. La National Off-Road Racing Association décide d'en faire une course (la future Baja 1000). Mangels en est le premier vainqueur avec un autre buggy Meyers. Meyers devient une célébrité. En 1968, pour L'affaire Thomas Crown, Steve McQueen doit tourner des scènes avec un buggy, dans les dunes. Ca lui plait tellement que le réalisateur doit lui confisquer les clefs ! Meyers expédie des buggy en kits aux quatre coins des Etats-Unis; ils plaisent aux amateurs de tout-terrain. Les copies se multiplient (notamment celles des Français Sovra et Baboulin.) En 1970, il commercialise le Manx SR. Mais Meyers a oublié de payer ses impôts et ça ne plait guère à l'administration fiscale. En 1971, l'aventure s'arrête, mais la légende du buggy, elle, ne fait que commencer...
Style extérieur
Le buggy du jour n'est pas un Meyers, mais un Eva Motors. Cette société est basée à Pontypridd, en Grande-Bretagne. Néanmoins, la production se fait à Ningbo. Néanmoins, depuis les années 60, le look est immuable: une bouille de batracien (inspirée des Kubelwagen et Schwimmwagen) avec de gros phares au centre et des ailes détachées. Avec ses couleurs vives, on dirait un jouet Hotwheels !
L'habillage est minimal : à l'arrière, la carrosserie s'arrête au niveau des roues, avec un moteur en guise de sac à dos. Pas de portes et un parasol fait office de toit. Par contre, l'homologation impose un pare-brise fixe et un arceau assez conséquent.
Style intérieur
C'est une biplace avec un siège d'appoint. Un coffre occupant l'espace derrière le siège conducteur. Côté équipement, l'inventaire est vite fait... Un buggy, ça doit être léger, point. Tant pis pour les gadgets électroniques. De toute façon, vu qu'il n'y a pas de porte, pas besoin de vitres électriques. Quant à la climatisation, elle serait un peu superflue. Sur une voiture moderne, on n'est plus habitué à un tel dépouillement. Il y a tout de même une radio-MP3 avec allume-cigare. La finition est artisanale.
Pour le plastique moussé ou les ajustements au micron, il faudra repasser. Pour autant, avec ses chromes et ses inserts blancs, le design est coloré et sympa.
Châssis et motorisation
La propulsion est assurée par un 1.1 Chery, planqué sous le top-case. Il est plus discret qu'un "katrapla" VW, mais vu qu'il est quasiment à l'air libre, il se fait entendre. Bien sûr, il n'y a aucune espèce d'assistance électronique.
Le Buggy Vintage n'est pas une voiture, mais un "quadricycle lourd". En conséquence, il est bridé à 20 ch et 90 km/h. Mais après tout, les premières Meyers n'avaient que 36 ch sous le capot... Il est proposé avec une boite manuelle (comme l'orange) ou automatique (comme le bleu). Depuis, il a reçu une nouvelle boite automatique, plus nerveuse.
Sur la route
Deauville, avec ses stations balnéaires et son soleil printanier est idéale. Les gros phares chromés et les rétroviseurs façons oreilles de Mickey sous les yeux, il nous offre un retour dans les années 70. A fortiori en orange ! Dans la rue, on en déclenche, des torticolis. Pour l'anonymat et la discrétion, il faudra repasser. Par contre, pour les rencontres, il est plus efficace que Tinder...
Avec seulement 610 kg, on s'élance sans problème. Le rétroviseur intérieur permet de voir le top-case en gros plan. Faute de protection, l'impression de vitesse est vite là. Une fois arrivé en 4, l'aiguille du tachymètre a du mal à progresser, mais de toute façon, on est déjà proche de la bride, à 90km/h... En descente, on peut même attaquer un peu. Là où les 20 ch sont problématiques, c'est en côte.
Mauvaise surprise : il n'aime pas le tout-chemin. L'homologation impose une garde-au-sol trop limitée et des suspensions trop dures pour un remake de L'affaire Thomas Crown... Dommage car avec son châssis court, il aurait du potentiel.
Conclusion
Comme l'originale, le Vintage Buggy est une deuxième voiture, point. Son truc, c'est le cruising entre la maison de campagne et la plage, l'été. Seul à l'aller, à deux au retour...
Certains diront qu'à 17 500€, son utilisation est trop limitée. Mais au moins, dans sa catégorie, il est imbattable. Quand vous prenez le volant, vous vous sentez déjà en vacances et vous avez un sourire jusqu'aux oreilles.
Eva Motor Buggy Vintage | |
Moteur | |
Type et implantation | 4 cylindres |
Cylindrée (l) | 1,1 |
Puissance (ch) | 20 (bridé) |
Transmission | |
Roues motrices | Tout-à-l'arrière |
Boite de vitesse | Manuelle ou automatique à 4 rapports |
Châssis | |
Direction | Non assistée |
Freins | A disques, hydrauliques |
Jantes et pneus | 255/45/17, jantes aluminium |
Performances | |
Vitesse maximale (km/h) | 90 (bridé) |
Dimensions | |
Longueur (mm) | 3310 |
Largeur (mm) | 1830 |
Hauteur (mm) | 1560 |
Masse à vide (kg) | 610 |
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