par Joest Jonathan Ouaknine

Brève rencontre: Aston Martin Lagonda

Dans le top 10 des voitures au design "particulier" et qui ont eu du mal à trouver leur publique (le second trait étant souvent la conséquence du premier), il y aura au moins 5 Citroën et l'Aston Martin Lagonda (séries 2/3/4.)

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Pour moi, la Lagonda restera la voiture du personnage principal de la série hilarante The new statesman diffusée sur Arte. Cette série anglaise narrait les aventures d'un député conservateur, M. Saint Lopard, qui use et abuse de son pouvoir pour se remplir les poches et draguer.

Au début des années 70, Aston Martin n'est déjà plus sur son piédestal. En 1972, David Brown, le patron mythique de la firme est obligé de démissionner.

En 1969, Aston Martin a présenté une version 4 portes de sa DBS (signée Williams Towns, comme le coupé.) En 1972, l'Aston Martin Lagonda (série 1) est presentée. Elle dérive du prototype, mais possède sa propre calandre. Hélas, ce sera un flop: 7 exemplaires. Il est vrai qu'après la crise du pétrole, les gens n'ont plus goût à acheter des voitures possédant 4 carburateurs. De plus, Aston Martin n'a aucune crédibilité en matière de limousines.

La firme Lagonda fut fondée en 1906 par un Américain, Wilbur Dunn. Elle ne décolla réellement qu'en 1935, lorsque Walter Owen Bentley du quitter la firme portant son nom (qu'il a revendu en 1931 à Rolls-Royce) et rachèta Lagonda. Lagonda s'imposa au Mans (une idée de Bentley pour vendre des voitures) et retrouve son prestige. Néanmoins, la V12 plomba les comptes juste avant la guerre.

David Brown rachète la firme, mais ce qui l'interesse, c'est avant tout le 6 cylindres de la marque. Et comme peu après, il s'offre Aston Martin, il crée un coupé Aston munie du 6 cylindres Lagonda, la DB2 est née... Lagonda passera au second plan et la berline Rapide de 1961, trop exclusive, ne se vendra pas.

Retournons dans les années 70. Les nouveaux propriétaires (ils seront une dizaine entre 1972 et 1990, lorsque Ford la rachétera) décide de créer une nouvelle berline Lagonda, nettement plus éloignée de la DBS. William Towns est rappelé.

Au salon d'Earl's Court 1976, les visiteurs en auront pour leur argent! La Lagonda (série 2) propose un design extérieur incroyable, avec de petits feux (les "vrais" sont sous trapes) une carrosserie basse (1,32m) et large (1,72m), aux angles vifs. A l'intérieur, même dessin futuriste: le volant est monobranche, il y a un espèce d'ordinateur en guise de planche de bord (avec un écran tactile à tube cathodique, de quoi pomper toute l'energie de la batterie) et de sièges réglables électriquement à mémoire. Le soucis du détail est partout: des tablettes derrières les sièges avant et un minibar derrière l'accoudoir arrière! Sous le capot, le V8 Aston  de 5,3l d'environ 400ch. Mais la belle pèse 2t et n'atteint que 235 km/h en pointe.

Et le plus incroyable étant qu'Aston va produire le véhicule en l'état!

A Earl's Court, Aston Martin a obtenu 250 réservations. Mais les acheteurs devront patienter 3 ans. Les premières impressions sont décevantes: malgré ses 5,28m de long, les passagers manquent de place. L'entretien est coûteux et pointu (comme toujours chez Aston) et la fiabilité des organes (à commencer par l'écran tactile) est déplorable. Et puis, il y a le prix: 1 066 000 frs en 1985 soit 20 000 frs de plus qu'une Rolls Royce Silver Spur ou l'équivalent de deux 500 SEL et demi! De quoi faire oublier ses excellents freins ou sa bonne tenue de route.

Autre problème bien connu: si en 1976, elle faisait tourner les têtes, son design apparait ensuite démodé, voir ringard. 

Aston Martin tentera de rectifier le tir avec les séries 3 (1985) et 4 (1987.) La série 3 offrira troquera les 4 Weber contre une injection Lucas et adoptera un nouveau tableau de bord (avec possibilité de choisir la langue dans laquelle on veut que les messages apparaissent!) Quant à la série 4, elle offre une carrosserie discrêtement retouchés avec la disparition des phares sous trappes et des lignes légèrement moins anguleuses.

Mais rien n'y fait et elle disparaît en 1990 sans descendance.

Avec environ 650 voitures produites, la Lagonda ne court pas les rues. Mais en bonne anglaise, elle eu quand même droit à des séries spéciales.

L'usine construisit une unique Lagonda 2 portes. Il existe également un break de chasse, signé Roos Engineering. Le carrossier Tickford fut plus prolifique: dés 1980 il propose une Lagonda limousine (2 exemplaires.) Puis, dans les années 80, il construira des Lagonda châssis "normal" (ci-dessus en noir) encore plus luxueuse que l'originale, dont le moteur est gavé par deux turbo.

Au début des années 90, Ford a caressé l'idée de faire revivre le label Lagonda.

Au salon de Genève 1993, la Lagonda Vignale (parfois appelée Ghia Vignale) est présentée au salon de Genève 1993. Construit sur un châssis de Lincoln et muni d'un V8 4,8l, il resta une étude de style.

L'année suivante, deux Aston Martin Virage 4 portes et break, baptisée Lagonda sont presentées (ainsi qu'un break de chasse Virage, badgé Aston.) Toutes les trois feront long feu.

A noter qu'en 2008, Aston Martin proposera une berline baptisée Rapide.

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Dans le top 10 des voitures au design "particulier" et qui ont eu du mal à trouver leur publique (le second trait étant souvent la conséquence du premier), il y aura au moins 5 Citroën et l'Aston Martin Lagonda (séries 2/3/4.)

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