Au soir de ce samedi 18 mai 1996, jour de qualifications à Monaco, bien malin celui qui aurait parié sur une victoire de la Ligier d'Olivier Panis le lendemain. Qualifié seulement quatorzième à plus de deux secondes du poleman Schumacher sur un circuit où les dépassements sont quasi-impossibles, le Français ne figure pas parmi les favoris, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais cette contre-performance est toute relative car Panis a subi une casse moteur et n'a pas pu améliorer ses chronos en fin de séance.
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Pourtant, dans le box Ligier, le pilote encense les qualités de souplesse de son bloc Mugen qui sont un avantage sur ce tourniquet. Pour preuve, il réalise le meilleur temps du warm-up disputé le dimanche matin.
A l'heure du départ, le ciel est chargé de gros nuages gris et c'est sur une piste détrempée que la course est lancée. Malgré la première pole position d'une Ferrari à Monaco depuis 17 ans, ce n'est pas à Schumacher que revient l'honneur de sortir en tête de Sainte-Dévote mais à la Williams-Renault de Damon Hill qui a moins patiné. A l'arrière, la course est déjà terminée pour Jos Verstappen, victime de la confusion du départ.
Le premier tour de cette course sera particulièrement meurtrier pour les machines. Tout d'abord c'est Schumacher qui escalade un vibreur juste avant le virage du Portier. Malgré la faible vitesse à cet endroit, la Ferrari est catapultée contre le rail. Barrichello lui aussi abandonne après un tête-à queue alors que Fisichella et Lamy s'accrochent. Ils ne sont déjà plus que 16 pilotes en piste. Panis est douzième.
Quatre boucles plus tard, Panis est douzième sur treize après les abandons de Katayama, Rosset et Diniz qui étaient derrière lui.
Au sixième tour, il attaque la Jordan de Brundle et prend la onzième place alors que devant Hill mène devant Alesi, Berger, Irvine, Frentzen et Coulthard. Au neuvième tour il gagne encore une position après l'abandon de Berger, victime de sa boite de vitesses.
Eddie Irvine, alors troisième, a un rythme très lent et bouchonne les huit pilotes derrière lui, dont Panis qui parvient tout de même à se défaire de Mika Hakkinen au quinzième tour. Il est huitième. Deux tours plus tard, Frentzen crève un pneu et casse son aileron en touchant le rail à Sainte-Dévote après une attaque ratée sur Irvine. La Ligier gagne encore une position.
La piste s'asséchant, la plupart des pilotes, dont Panis, s'arrêtent pour chausser des slicks au vingt-septième tour. Dans ces conditions, le Grenoblois enchaîne record du tour sur record du tour. Par le jeu des arrêts de ses adversaires il est remonté au cinquième rang au trentième tour. Cinq tours après il est sur le podium après un passage en force sur Irvine à l'épingle du Loews.
Au quarantième tour Hill caracole en tête avec près d'une demi-minute d'avance sur Jean Alesi lorsqu'un panache de fumée blanche s'échappe de la Williams à la sortie du Tunnel. C'est l'abandon pour celui qui gagnera le championnat en fin d'année. Désormais deux Français sont en tête de cette course folle. Le tour suivant, Panis frise la correctionnelle en partant en tête-à-queue sur l'huile répandue par Hill. Heureusement il ne touche rien et peut repartir.
Pendant près de 20 tours le classement ne va pas évoluer et l'on commence sérieusement à croire que Jean Alesi va remporter un deuxième succès en F1. Hélas pour l'Avignonnais, il rentre au stand au cinquante-neuvième tour alors qu'il a changé ses pneus seulement quelques tours auparavant. Après une longue immobilisation il repart septième pour finalement abandonner le tour suivant, suspension cassée.
Panis est maintenant leader avec 3 secondes d'avance sur Coulthard et 21 sur la Sauber d'Herbert alors qu'il reste théoriquement 18 tours à couvrir. Malgré le retour de la pluie au soixante-huitième tour, le pilote Ligier tient bon et passe en vainqueur sous le drapeau à damiers brandi au soixante-quinzième tour, la limite des deux heures ayant été atteinte.
Seuls trois pilotes franchiront la ligne de ce Grand Prix hécatombe mais sept seront classés car ayant parcourus plus de 90% de la distance.
Dans son tour d'honneur, Panis s'empare d'un drapeau tricolore pour fêter ce succès historique pour la France. Aujourd'hui, tout juste deux decennies plus tard, il demeure toujours le dernier pilote à avoir fait retentir la Marseillaise sur un podium de F1.
Crédit photo: Wikipedia
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Pour résumer
Au soir de ce samedi 18 mai 1996, jour de qualifications à Monaco, bien malin celui qui aurait parié sur une victoire de la Ligier d'Olivier Panis le lendemain. Qualifié seulement quatorzième à plus de deux secondes du poleman Schumacher sur un circuit où les dépassements sont quasi-impossibles, le Français ne figure pas parmi les favoris, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais cette contre-performance est toute relative car Panis a subi une casse moteur et n'a pas pu améliorer ses chronos en fin de séance.