Williams accroît son partenariat technique avec Mercedes
par Nicolas Anderbegani

Williams accroît son partenariat technique avec Mercedes

Après le changement de direction, la révolution culturelle. 2020 a marqué un tournant historique pour la vénérable écurie britannique, puisque Claire Williams, la fille du fondateur Frank Williams, a lâché les rênes de l'écurie familiale après le grand prix de Monza, consécutivement à la vente de Williams F1 au fonds d'investissement Darlington Group.

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Un partenariat pragmatique

Les nouveaux dirigeants, tout en conservant le nom historique de Williams, crucial en termes d'image (et de bonus "historique" dans la redistribution des revenus), changent de philosophie et adoptent une politique pragmatique. En effet, à partir de 2021, le partenariat avec Mercedes ne va plus se limiter à la seule fourniture du moteur, mais aussi à celle de la boîte de vitesses et du système hydraulique. Williams rompt ainsi avec la philosophie traditionnelle de la maison, qui, très attachée à sa qualité de constructeur et d'indépendance, s'était évertuée à produire un maximum de pièces en interne, là où Haas, avec Ferrari, n'y est pas allé par quatre chemins en achetant à la Scuderia le moteur, les suspensions, la boîte de vitesses et d'autres pièces encore.

Le partenariat avec Mercedes a commencé sous l'ère hybride, dès 2014. Mais si, dans un premier temps, Williams a pu en tirer profit grâce à la nette supériorité du bloc germanique et à d'importants subsides apportés par des gros sponsors, tout cela a fini par s'évaporer, le tout couplé à un certain conservatisme technique. Et ainsi, l'équipe a dégringolé dans la hiérarchie, avec une saison 2019 catastrophique marquée par le fiasco des essais hivernaux et une saison calamiteuse en terme de résultats. les derniers sponsors sont partis et Williams a du vendre sa branche Advanced Engineering pour survivre. La situation n'était plus viable à long terme, forçant les Williams à vendre.

Les temps ont changé

Le temps des "garagisti" comme disait Enzo Ferrari est mort et enterré depuis bien longtemps. La F1 a en effet changé, constituée de top-teams constructeurs et d'équipes clientes ou "junior" affiliées, comme Alpha Tauri avec Red Bull qui bénéficient de transferts technologiques importants, Racing Point ayant d'ailleurs poussé le concept très loin cette année jusque dans le concept aérodynamique calqué sur Mercedes, son fournisseur moteur. On l'a vu aussi, l'autre grande écurie britannique "indépendante", McLaren, a dû faire appel à de nouveaux investisseurs pour échappe au couperet financier, sachant qu'elle peut malgré tout s'adosser économiquement sur une marque et une production de série. Comme dans l'industrie automobile, les synergies techniques ont permis des économies d'échelle, facilitant ainsi l'investissement des ressources dans d'autres secteurs, ce que Williams ne pouvait se permettre en continuant de produire en interne le maximum de pièces. Le communiqué ne dit pas autre chose, expliquant que cela "leur permettra de mettre en œuvre un processus de conception et de fabrication plus efficace en interne à long terme, permettant à l'équipe de concentrer ses ressources plus efficacement sur d'autres performances. »

Toto Wolff, PDG et directeur de l'équipe de Mercedes, a ajouté: «Nous sommes heureux d'étendre notre coopération technique avec Williams grâce à ce nouvel accord. Pour Williams, il est logique d'acquérir le groupe motopropulseur intégré après avoir fait fonctionner nos groupes motopropulseurs depuis 2014 et pour notre équipe, il est logique en termes d'économies d'échelle d'alimenter une autre équipe selon les nouvelles règles."

C'est un tournant certain pour Williams, qui a forgé sa légende sur l'abnégation de Frank Williams à préserver coûte que coûte l'indépendance de son équipe, réputée pour son ingéniosité. On se souvient que Williams fut la première à emboiter le pas à Ferrari dans les boîtes semi-automatiques (après avoir initié les premiers essais de prototype au début des années 80) puis était devenue la référence dans la maîtrise des aides électroniques en plein essor au début des années 90, dont la fameuse suspension active qui avait fait des FW14 et FW15 des armes redoutables aux mains de Mansell et Prost. Avec ce changement de cap pragmatique et réaliste, Williams espère remonter dans la hiérarchie.

Réponse en Australie...ou pas. En effet, dans un contexte de poursuite de la pandémie, l'entame de la saison à Melbourne n'est plus du tout certaine. La quatorzaine imposée au paddock lors de son arrivée ainsi que les contraintes liées à l'installation d'un circuit non permanent et urbain sont autant de contraintes à prendre en compte. Les autorités du circuit TheBend, situé à 100 kilomètres d'Adelaïde et  qui dispose du grade 2 de certification FIA, s'est porté visiblement candidat pour remplacer au pied levé Melbourne en cas d'annulation. Autre conséquence, Bahreïn, qui doit accueillir la 2e manche de la saison, pourrait, en cas d'annulation ou de report de l'Australie, récupérer les essais hivernaux en lieu et place de Barcelone, afin d'économiser sur la logistique.

Image : Williams

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Après le changement de direction, la révolution culturelle. 2020 a marqué un tournant historique pour la vénérable écurie britannique, puisque Claire Williams, la fille du fondateur Frank Williams, a lâché les rênes de l'écurie familiale après le grand prix de Monza, consécutivement à la vente de Williams F1 au fonds d'investissement Darlington Group.

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