F1 : Verstappen accuse Ferrari de tricher sur le moteur
"C'est ce qui arrive quand on arrête de tricher, évidemment" Voilà comment Max Verstappen, sur fond de polémique à propos du moteur Ferrari, a réagi en conférence de presse suite à la baisse de performance de la Scuderia sur le grand prix des USA. Une pique cinglante qui souffle sur les braises, à laquelle Ferrari a promptement réagi. Ambiance.
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Une fusée mystère ?
A la peine jusqu'à la pause estivale, notamment à cause d'un concept aérodynamique manqué, la Scuderia Ferrari a surpris son monde en devenant l'équipe dominante à la reprise du championnat, enchaînant 7 poles consécutives et trois succès de rang en Belgique, en Italie et à Singapour. Mais surtout, c'est la vitesse de pointe des SF71 et la puissance du V6 Ferrari, nettement supérieure aux blocs Mercedes, Honda et Renault, qui a éveillé des soupçons. C'est devenu une rengaine, puisque le bloc italien avait déjà été placé sous le coup de la suspicion en 2017 par rapport à la combustion d'huile et en 2018 sur le système ERS. Là, c'est le débit de carburant (un débitmètre contrôle le débit de carburant, qui est limité par le règlement à 100 Kilos/heure, Ndlr), qui serait en cause. Autrement dit, Red Bull soupçonne Ferrari d'utiliser un débit de carburant plus élevé que la normale (et donc un gain substantiel de puissance) tout en réussissant à passer à travers les mailles du filet. Le débit de carburant n'étant pas mesuré par les capteurs en continu mais par intervalles, une procédure pourrait permettre de contourner le signal entre ces intervalles puis de se conformer aux règles lors des contrôles. Une sorte de "dieselgate" version F1 en somme.
Red Bull a jeté un pavé dans la mare, s'étonnant que Ferrari ait pu si rapidement progresser en puissance d'une année sur l'autre et puisse bénéficier d'un avantage si net en ligne droite. Rappelons que toutes les équipes sont capables de mesurer les performances de leurs rivales grâce aux traceurs GPS. L'écurie autrichienne a demandé à la FIA avant le grand prix des États-Unis une clarification concernant le débitmètre et son utilisation. Helmut Marko a déclaré "L’avantage de Ferrari est simplement trop flagrant. La demande a été faite il y a déjà quelques temps, mais parce que nous n’avons pas eu de réponse de la FIA, nous l’avons intensifiée." La FIA a répondu par une directive technique qu'il était "totalement" interdit de contourner le débitmètre pour injecter de l’essence dans le moteur.« Toutes les monoplaces doivent être équipées d’un débitmètre unique et placé dans le réservoir de carburant, fourni par la FIA et avec une spécification qu’elle aura déterminé. Ce capteur ne peut être utilisé que de la manière spécifiée par la FIA. (...) Tout système ou procédure dont le but et/ou l’effet est d’augmenter le débit ou de stocker et recycler du carburant après le point de mesure est interdit. »
Ferrari la main dans le sac ?
Le déroulé du grand prix des États-Unis a par la suite donné du grain à moudre aux complotistes. Non seulement le gain en ligne droite des Ferrari s'est révélé plus faible qu'à l'accoutumée, mais la Scuderia a raté la pole position le samedi (mais d'un cheveu), tandis qu'en course, les monoplaces italiennes ont été inexistantes, Charles Leclerc terminant quasiment à une minute du vainqueur. Ce brusque fléchissement des performances de Ferrari, faisant suite à la clarification de la FIA, semble apparaître aux yeux de Red Bull comme une preuve irréfutable, par la voix de Verstappen, fidèle à sa communication bulldozer. Mercedes s’est montrée plus mesurée dans ses propos, mais Totto Wolff comme Lewis Hamilton ont "constaté" de manière sibylline une baisse de performance, ne cachant pas les doutes qui les ont saisis.« C’est intéressant de voir ce qu’il se passe" avait dit Hamilton dans le paddock après la séance de qualification. "J’ai l’impression qu’ils ont perdu un peu de puissance. Ce sera intéressant de voir si le phénomène se matérialise également en course. »
La Scuderia riposte
Piquée au vif, la Scuderia a répondu que la baisse de performances, notamment en ligne droite, était liée à des réglages orientés vers davantage d'appui en virage, tandis que Charles Leclerc a du composer avec un "vieux moteur" d'une ancienne spécification, suite à ses déboires des essais libres où le monégasque a subi une... fuite d'huile. Charles Leclerc n'a pas apprécié la pique du batave : "Pour être franc, je pense que c'est une blague", a-t-il répondu en apprenant les propos de son adversaire. "Il n'en a pas la moindre idée. Il n'est pas dans l'équipe. Nous savons exactement ce que nous faisons. Je ne sais pas pourquoi il parle. Il ne sait rien du tout à notre sujet." Mattia Binotto avait précédemment invité les équipes à "porter plainte" contre Ferrari et suggéré à la FIA de venir étudier le V6 sous toutes ses coutures. Gageons que ces réponses ne lèveront pas les doutes des équipes rivales. Red Bull et Verstappen sont plutôt du genre persistants, demandez à Renault. Ces petits coups bas, c'est de bonne guerre après tout. Renault et Racing Point peuvent aussi en témoigner...
Image : Ferrari
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Pour résumer
"C'est ce qui arrive quand on arrête de tricher, évidemment" Voilà comment Max Verstappen, sur fond de polémique à propos du moteur Ferrari, a réagi en conférence de presse suite à la baisse de performance de la Scuderia sur le grand prix des USA. Une pique cinglante qui souffle sur les braises, à laquelle Ferrari a promptement réagi. Ambiance.