Le GP d'Allemagne fait un peu le yoyo depuis des années. Depuis que le circuit moderne (ou dit de F1) du Nürburgring n'assure plus l'alternance avec Hockenheim. 2015 et 2017 sans aller en Allemagne, cela crée un "manque" qui permet sans doute à l'ancien circuit de vitesse d'avoir une belle foule.
12 km à travers la forêt
Comme bon nombre de circuits historiques, l'Hockenheimring a considérablement évolué au cours du temps. A ses débuts en 1932, il est tracé sur les routes existantes à travers la forêt. Il part de la ville d'Hockenheim direction l'est, la Reichsstraße 291 qui relie Walldorf à Oftersheim, avant de revenir vers le stade d'Hockenheim. A l'époque, on tourne en sens inverse des aiguilles d'une montre, contrairement à maintenant. 12 km de long, c'est déjà un circuit "court" dans le paysage du sport automobile.
Très vite, il est tronqué et c'est la création de l'Ostkurve qui évite de passer sur le cours d'eau Hardtbach. Les carrefours sont remplacés par des virages rapides et la piste devient pratiquement un ovale. 7,7 km de long désormais. Surtout, on tourne dans l'autre sens. La ville d'Hockenheim grandit et en 65 une autoroute passe en plein dans le circuit. Le "nouveau" stadium est construit et le circuit est amputé de sa pointe sud-ouest cette fois. Le Kurpfalzring (son petit nom de l'époque) passe à 6,8 km et devient l'Ovalkurs.
Avec la mort de Jim Clark en 68 en Formule 2, le circuit est une nouvelle fois amendé avec la création de la chicane Jim Clark et la chicane 2, qui sera renommée plus tard "Senna".
La F1 à partir de 1970
Jusqu'à présent, la F1 ne venait pas à Hockenheim, sauf pour des essais. En 1970, le premier GP d'Allemagne a lieu à Hockenheim. Mais le déménagement du Nürburgring (la Nordschleiffe) n'intervient qu'en 1977 après l'accident de Lauda en 76 sur l'enfer vert. Entre 77 et 2006, ce sont 29 éditions du GP d'Allemagne qui y sont courues. En 1985, entorse à la règle avec une course sur le nouveau Nürburgring construit peu avant.
En 80, la mort de Patrick Depailler poussera à une nouvelle modification avec l'ajout de la chicane Ost (est) un an plus tard. Elle sera modifiée plusieurs fois du reste. Mais, le circuit a une bonne partie de son tracé dans la forêt. Et contrairement à d'autres circuits eux aussi en forêt, les spectateurs peuvent difficilement y accéder et manquent une grande partie du spectacle aux freinages des chicanes. La piste se dégrade et au lieu de la re-surfacer, la décision est prise de tronquer une nouvelle fois le circuit qui développe alors 6,8 km. Herman Tilke sera le boucher.
Le nouveau circuit conserve le stadium, où les spectateurs peuvent voir les voitures. Le premier virage, la Nordkurve, est "cassé" et au lieu de filer dans la forêt, les monoplaces bifurquent à droite à Einfahrt pour emprunter une nouvelle parabolique. A la fin de celle-ci, l'épingle de Spitzkehre ramène sur l'ancien tracé et vers le stadium. Ce bout de ligne droite est aussi cassé avec l'ajout d'une partie technique et de 5 virages. 4,574 km de long, Hockenheim est devenu un circuit comme un autre. Pour être sûr que la nostalgie ne réclame pas trop le retour du grand circuit, les portions non utilisées sont détruites et désormais il ne reste qu'une trace fantôme avec des arbres plus petits qui la suggèrent.
Enjeux du GP 2018
On arrive bientôt à la pause estivale (après le GP de Hongrie NDLA) et Ferrari veut enfoncer le clou de Silverstone. Battre l'écurie de Brackley (Mercedes NDLA) chez elle était déjà un premier coup. Battre la marque Mercedes dans son pays, pourrait être un coup "fatal" pour la saison 2018.
Même si on fait bonne figure en présence des caméras, chez Mercedes on sait qu'il y a "le feu". Garder les deux titres ne va pas être simple, même si on peut faire confiance aux gris pour mettre les bouchées doubles en deuxième partie de saison.
Vettel ne compte finalement que 8 points d'avance sur Hamilton, mais une victoire de plus. Surtout, Lewis a déjà un abandon au compteur et ne peut plus vraiment "griller de joker" sous peine de voir Vettel titré. Mercedes veut pouvoir compter sur un Bottas plus en veine que sur le début de saison (2 abandons déjà). Sans cela, le titre constructeur ira aux rouges. A Hockenheim, on devrait de nouveau avoir une bagarre Ferrari/Mercedes.
Du côté de Red Bull, on continue la campagne de communication anti-Renault (on a signé avec Honda, il faut justifier) et s'il y a déjà eu 3 victoires, il faut se plaindre encore et encore d'un manque flagrant de puissance en ligne droite (oubliant que la RBR développe plus d'appui que les concurrentes). Sans doute pas de miracle à attendre en Allemagne, mais encore une course dans le top 6 pour les deux pilotes. Ricciardo pourrait profiter d'un circuit "de dépassements" pour changer le moteur, quitte à partir en fond de grille, et avoir des éléments de rechange.
2019 déjà dans les têtes
Derrière ce top3, il faudra voir si Renault reste "le meilleur des autres" ou si Haas continue de revenir comme le montrait les dernières courses. A Silverstone, les deux pilotes se sont touchés au premier virage et la course des deux a été "ruinée". Haas a prévenu, pas de bagarre entre pilotes sinon... Sinon et bien c'est l'autre partie intéressante d'Hockenheim. On arrive à la période des transferts/reconduction. Hamilton et Bottas restent chez Mercedes, Vettel et Räikkönen devraient rester chez Ferrari, Ricciardo est parti pour rester avec Verstappen chez Red Bull. Statu quo en tête du championnat.
En revanche derrière, toutes les rumeurs circulent. De Leclerc chez Haas, en passant par Stroll chez Force India, Sainz de retour chez Toro Rosso à la place d'Hartley, Ocon chez Renault, etc. Cela alimentera les conversations ce weekend, à n'en pas douter. Les qualifications ont lieu samedi 21 juillet 2018 à 15h, la course dimanche 22 juillet 2018 à 15h10.
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Illustration : Google modifiée par T.Emme/Leblogauto.com, 1 et 6-Formula1