Le grand prix de France de F1 2019 n'a pas été le plus trépidant de l'histoire et de plus, la plus grosse action en piste se retrouve pénalisée, bien que cela soit légitime sur le plan règlementaire. Les pneus ont encore joué un rôle clé dans le déroulement de la course. On met la gomme !
Une parade Renault a précédé le Grand prix avec plusieurs tours effectués par une Alpine nouvelle génération, la Mégane RS Trophy, la Renault RS.01 et la fameuse RS10 Turbo de 1979. Le V6 Turbo rauque a superbement craché ses poumons dans la ligne droite du Mistral.
Ils les ont dégommés
Usure excessive, fenêtre d'exploitation mince, frein à l'attaque, gamme complexe et parfois aux performances incohérentes...Pirelli fait l'objet de nombreuses critiques, mais n'est-ce pas le cahier des charges demandé par la F1 qui est revoir ? Le "blistering" (phénomène de cloquage) des pneus a été le facteur majeur de cette course, qui s'est transformée en compétition de gestionnaires de pneumatiques.
AVANT (certes, ce sont les modèles d'expo du motorhome Pirelli)
APRÈS !
Un paddock qui ne soufflera pas
A peine la course terminée, ça s'activait déjà pour tout démonter. Le grand prix d'Autriche, c'est la semaine prochaine ! Un fabuleux meccano se met en branle à chaque fois. On notera les jolies caisses de matériel attitrées à chaque pilote.
Échos du paddock
Mercedes et Ferrari donnaient dans leurs motorhomes respectifs des conférences de presse.
Du côté de l'étoile, seul Lewis Hamilton était présent. Valtteri Bottas s'était déjà éclipsé...visiblement, le coup est rude pour le finlandais. La machine à gagner Hamilton s'est mise en route et sera difficile à faire plier.
Hamilton a expliqué que les sensations en début d'année étaient loin d'être idéales, en raison de la difficulté à mettre le doigt sur la bonne fenêtre étroite d'exploitation. Mais désormais, la symbiose est de nouveau en marche. Le britannique a été questionné sur la domination de Mercedes, la perte de suspense du championnat et estime que seul un changement profond des règles peut renouveler la compétition. Il a salué le fait que les équipes et les pilotes soient davantage associés aux prochains bouleversements techniques.
Du côté des rouges, c'était évidemment la soupe à la grimace. Mattia Binotto, assez peu loquace, a utilisé les éléments de langage habituels ("pas là où nous devrions être", "continuer de travailler et de développer", etc.) L'ingénieur n'a pas encore fait ses preuves de communiquant et a récemment reconnu que le management de pilotes était encore nouveau pour lui. L'électrochoc du licenciement d'Arrivabene est-il un cadeau empoisonné ? Le "gap" avec Mercedes a de quoi estomaquer, puisqu'il était plus important qu'à Barcelone. Vettel n'y est pas allé par quatre chemins: "Nous avons défié Mercedes ces dernières années, mais ce n'est plus le cas actuellement. C'est à nous de travailler dur pour réduire l'écart". L'Allemand a été interrogé sur sa capacité à maintenir sa motivation, en dépit des circonstances.
Terrible constat : Le quadruple champion du monde s'est consolé par le meilleur tour en course réalisé grâce à un arrêt tactique dans les derniers tours. Mais malgré les pneus Soft frais, Vettel n'a battu que d'un cheveu le chrono effectué par Hamilton avec des pneus usés: " Il semblait que nous avions un problème de décharge de la batterie lors du dernier tour , donc c'était un peu étrange. Sinon, cela aurait dû être un peu plus simple ". Soit.