Dernier GP de la saison, Abu Dhabi compte presque pour du beurre. Si les titres sont joués, la bataille pour les places d'honneur (et de gros sous) par équipe continue.

5,554 km de long, un circuit sur une marina, un départ au coucher du soleil pour une arrivée 1h30 plus tard, avec un grand feu d'artifice pour clore la saison de Formule 1.

Cette année, c'est la 10e édition du GP d'Abu Dhabi. Lancé en 2006 pour faire la promotion du pays pour les touristes, le circuit est construit sur l'île de Yas, une des nombreuses îles à Abu Dhabi. L'île est au bout des pistes de l'aéroport et comporte un immense "mall" (centre commercial géant) avec par exemple Ikéa, mais surtout le "Ferrari World Abu Dhabi", temple dédié à la marque de Maranello.

Le circuit n'arrive pas seul sur l'île de Yas, il est au coeur d'un complexe consuméro-luxuo-sportif avec la marina, le Ferrari World, l'immense mall, des habitations luxueuses, des hôtels, complexes sportifs, etc. Dessiné par Tilke, le circuit épouse en partie la forme de la marina, et la piste est enjambée par un hôtel revêtu d'une "peau" lumineuse du plus bel effet la nuit venue. La sortie des stands se fait par un tunnel qui oblige à la prudence en pneus froids.

Sinon, c'est quand même un parking plein de sable ! La seule "bosse" du tracé se situe après la ligne des stands avec un passage de 9,3 à 10m puis retour à 9 m et quelques d'altitude, en près de 1 km. Autant dire pas grand-chose. En 2011, le tracé a été revu pour tenter de faciliter les dépassements. Mais, les dégagements immenses, bleus et rouges, font que les erreurs ne sont pas sanctionnées outre mesure, comme sur bon nombre de circuits modernes.

Pourquoi regarder ?

Bon, pourquoi regarder ce grand-prix ? Déjà car c'est le dernier de la saison. Ensuite, on va être sevrés pendant l'hiver jusqu'aux premiers essais 2019. Aussi, c'est la dernière course de Fernando Alonso, pardon, son retrait temporaire de la F1. Et c'est aussi la dernière course avec leur écurie actuelle pour beaucoup de pilotes. Sainz qui quitte Renault pour McLaren, Vandoorne qui quitte McLaren pour la Formule E et le simulateur Mercedes, Räikkönen qui quitte Ferrari pour Sauber, et qui croisera Leclerc qui fait le chemin inverse. Stroll qui en finit avec la "purge" Williams FW40, Ocon qui va se retrouver à pied, comme Sirotkin ou Ericsson. Et enfin Ricciardo qui quitte le giron Red Bull pour sauter dans l'inconnue avec Renault.

Ce sera aussi la dernière course de Red Bull avec Renault avant de passer au Honda. Débutée avec un Cosworth puis un Ferrari (2005 et 2006), l'aventure Red Bull en F1 s'est écrite pendant 12 saisons avec les ingénieurs de Viry-Chatillon. L'écurie Steward, devenue Jaguar puis Red Bull, l'écurie a signé 4 victoires cette saison. Son meilleur total depuis 2013 et le dernier titre avec Vettel. En 12 saisons, ce sont 60 victoires en 228 courses. La 229e étant ce weekend. En gros, une course sur 4 remportée.

Depuis le début de l'ère hybride, Mercedes domine le GP d'Abu Dhabi. Doublé en 2014, 2015, 2016 et 2017. Ce weekend, Mercedes a promis de finir en beauté et de "lâcher les chevaux". Mais les moteurs sont fatigués et tenter le tout pour le tout pourrait lancer les feux d'artifice avant l'heure. Une F1 à l'ancienne où l'on se fout de la prochaine course et des quotas moteurs ? Dommage que ce soit sur ce circuit de Yas Marina.

Illustration : F1