F1 : 6 courses sprint prévues en 2022 d'après Brawn
A plus long terme, se pose la question de conserver ce format de course sprint mais avec une incidence plus forte sur la grille de départ. Dans ce scénario, les qualifications (le vendredi ou le samedi) détermineraient la grille de départ du Grand Prix le dimanche. Une course sprint supplémentaire, dont la grille de départ pourrait être l'ordre inversé du classement des pilotes, serait organisée le vendredi ou le samedi. A voir...On se rapprocherait alors d'un format et d'un barème comme en F2.
L'esprit de la F1 se perd-il ?
Avec 23 GP au calendrier, nous aurions donc 29 séances de courses en 2022. On se rapproche de la NASCAR ! Cela soulève de nombreuses questions, sur l'allocation des pièces mécaniques et du nombre de moteurs, sur le rythme imposé aux équipes et aux mécaniciens, mais aussi des interrogations plus philosophiques, comme a pu le souligner récemment Sebastian Vettel, grand connaisseur de l'histoire de la F1. Le pilote allemand a déploré le fait que la multiplication des courses rendra la F1 moins "spéciale", et on ne peut que le rejoindre. L'augmentation des courses risque de diluer l'intensité et l'enjeu d'un grand prix. On peut rapprocher cela de l'extension de la Ligue des champions, qui est passée d'un tournoi éliminatoire mettant en lice uniquement les champions nationaux à une formule accueillant les 2e et 3e des championnats, ce qui bien sûr a eu comme but principal d'augmenter le nombre de matches et donc de revenus. Rappelons aussi le projet avorté de ligue européenne...Hors du sport, on peut appliquer cela à la fabrication à la chaîne des blockbusters, comme l'annualisation des films Star Wars qui a enlevé une part de magie et d'exception à leur sortie en salles...
En somme, nous avons sans doute droit à un nouveau conflit entre "anciens" et "modernes", même si chacun interprète ces termes à sa guise.
Brawn assure par ailleurs que « du point de vue du public, nous avons eu une bonne réaction ». « Les fans dévoués n'ont pas encore été convaincus, admet-il, mais il semble que nous ayons attiré un public plus jeune et moins fidèle avec les qualifications sprint. » Ceux-ci « trouvent que suivre ce qui se passe le vendredi vaut dorénavant le coup », explique le directeur sportif de la F1. Un avis partagé, d'après lui, par les pilotes. Quant aux promoteurs de GP, ils seraient tous candidats pour organiser une course sprint. « Il n'y a aucun inconvénient pour eux car le vendredi devient une journée à enjeu », explique Brawn.