F1 : Alfa Romeo prolonge avec Sauber pour 2023
L'information a été quelque peu supplantée par le départ d'Alonso vers Aston et le "Piastri-gate" d'Alpine, mais le Biscione poursuit son engagement singulier en F1.
L'information a été quelque peu supplantée par le départ d'Alonso vers Aston et le "Piastri-gate" d'Alpine, mais le Biscione poursuit son engagement singulier en F1.
Contrairement à Mercedes, Ferrari et Alpine qui sont des teams constructeurs produisant leurs châssis et leurs moteurs, contrairement à Red Bull qui bénéficie d'un partenariat privilégié avec Honda, contrairement aux autres équipes comme McLaren et Aston Martin qui bénéficient d'un partenariat client avec Mercedes, Alfa Romeo a la singularité d'être un constructeur cantonné au rôle de sponsor-titre, puisque l'écurie officiellement dénommée Alfa Romeo F1 Team est en réalité l'équipe suisse Sauber, et que le V6 Turbo hybride n'est pas griffé par la marque milanaise mais par Ferrari.
Certes, un partenariat technique existe, et l'on sait par exemple que la Giulia GTAm a été développée conjointement avec Sauber, mais cela reste bien plus limité. Toutefois, ce "business model" particulier a l'air de fonctionner, d'être rentable, tout en satisfaisant malgré tout une partie des alfistes qui sont heureux de voir leur marque favorite engagée en compétition après des années de seuvrage. C'est pourquoi le partenariat avec Sauber a été prolongé, mais, conformément à la stratégie du pdg Jean-Philippe Imparato, pour un an seulement, et non dans une perspective à long terme.
Jean-Philippe Imparato a confirmé le partenariat Alfa Romeo-Sauber pour 2023 en marge du grand prix de Hongrie, tout en expliquant la démarche :
"Chaque année, nous faisons le point en juillet pour décider de poursuivre ou non cet engagement. Si un jour nous constatons que nous n’avons plus d’intérêt ou que nous n’avons pas de retour sur investissement, nous le réévaluerons (...) Je veux progresser. Et avec le bon niveau de retour sur investissement en termes d’exposition d’Alfa Romeo."
"La Formule 1 est une dépense marketing fixe. Et si vous voulez justifier devant les gens de l’entreprise que vous dépensez une énorme somme d’argent en Formule 1, vous devez avoir le bon retour sur investissement. C’est la clé. Nous avons donc dit que du côté de la concurrence, nous voulions être à la hauteur (...) Et du côté du marketing, nous voulons être au-dessus en termes de retour sur investissement. Je dois dire que je bénéficie de la dynamique fantastique de la Formule 1. La tendance est positive et le retour sur investissement est positif."
Mais Alfa Romeo bénéficie d’une certaine flexibilité face à son engagement en F1, compte tenu de l’accord avec Sauber, contrairement à d’autres constructeurs : "Certains de nos concurrents sont très fortement verrouillés. Sauber n’est pas verrouillé. Nous ne sommes pas verrouillés.""Mais nous travaillons ensemble parce que nous aimons le sport automobile. C’est tout. C’est un autre modèle économique inventé dans ce type de discipline qui est probablement différent de ce que nous faisions dans le passé."
En effet, la Formule 1 est désomais un business rentable, pour toutes les équipes. La hausse de popularité spectaculaire aux USA, l'augmentation des courses et de l'exposition pour les sponsors, la hausse des droits de diffusion, l'inflation des contrats avec les grands prix, tout cela a fait de la F1 une activité "bankable", même pour ceux qui ne sont pas tout en haut du classement. Il n'y a qu'à voir d'ailleurs le peu d'entrain avec lequel la plupart des équipes réagissent à l'eventuelle arrivée d'une écurie Andretti, qui imposerait un partage sur une part supplémentaire du très juteux gâteau.
Qui plus est, Alfa Romeo progresse cette année. Même si l'écurie marque le pas depuis quelques courses, plombée par la fiabilité notamment, le bon début de saison lui fait envisager une 6ème place constructeur qui lui garantirait des revenus bien plus confortables que les années précédentes. Entre l'exposition, le fait qu'Alfa Romeo n'a pas à investir comme les autres dans des infrastructures complexes et le retour sur investissement croissant qu'offre la F1, le modèle semble pour l'instant satisfaire toutes les parties.
N'oublions pas cependant que cette absence de long-terme permet un désengagement plus flexible, alors même Audi est fortement pressenti, comme le confirment des rumeurs insistantes, pour racheter Sauber d'ici 2026 dans la perspective de son arrivée comme constructeur à part entière.
Si la présence d'Alfa Romeo en F1 devait être écourtée à l'avenir, quel pourrait être alors le devenir en compétition d'une marque qui s'est construite justement sur son engagement en sport automobile ? Des Giulia "silhouette" sont présentes en ETCR, mais l'exposition de la série est encore très confidentielle et cette formule électrique est un comble pour Alfa Romeo quand on sait que la berline ne propose même pas du mild hybrid dans sa gamme à l'heure actuelle.
Peugeot vient d'arriver en Endurance, le rallye est plutôt l'affaire de Citroën et n'est pas dans la "culture sportive" d'Alfa, Maserati et DS occuperont le creneau de la Formule E et les championnats de berline n'ont plus la côte, à l'image du DTM qui est passé au GT. A moins que le Biscione nous sorte une GTV éligible pour le GT3 ou le GT4 (oui, on a le droit de rêver), reste alors peut-être un engagement en Indycar, qui est évoqué depuis plusieurs années, alors même que le marché US fait partie de la stratégie de reocnquête du Biscione et que la disicpline se prépare à une révolution hybride en 2024, afin d'attirer de nouveaux motoristes en plus de Honda et Chevrolet. Au final, la présence en F1 est une bonne option. A suivre...
Alfa Romeo renouvelle son partenariat avec Sauber pour la saison 2023 de Formule 1. Contrairement à d'autres marques, le Biscione, qui officie surtout comme sponsor-titre, évalue chaque année le bien fondé ou non de son investissement. Rende-vous en juillet 2023...
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