Coup de chaud sur la Formule 1 !
Ce fut l’image marquante de la fin du grand prix du Qatar : des pilotes épuisés, au bord de l’évanouissement ou se dirigeant cahin-caha vers les ambulances.
Ce fut l’image marquante de la fin du grand prix du Qatar : des pilotes épuisés, au bord de l’évanouissement ou se dirigeant cahin-caha vers les ambulances.
Esteban Ocon avouera devant les micros « avoir vomi » en course. Fernando Alonso demanda que son stand lui asperge de l’eau lors d’un arrêt aux stands car son « baquet était brûlant ». Lando Norris était au bord de l’évanouissement en sortant de sa voiture et se dirigea vers l’ambulance tout comme Lance Stroll, qui a reconnu avoir eu de légers évanouissements dans les virages à force G éleée, tandis qu’Alex Albon eut un mal fou à sortir seul de sa Williams. Charles Leclerc était rouge écarlate devant les micros de Canal +, et l’on vit Osar Piastri et Max Verstappen s’asseoir ou même s’allonger dans la salle de « décompression » du podium. Logan Sargeant s’est senti mal en pleine course et a dû abandonner, alors que l’on voyait George Russell remuer ses mains dans la ligne droite, peut-être victime de crampes.
Que s’est-il passé ? Deux éléments. D’abord, l’écrasante chaleur qui régnait sur le circuit de Losail. 35° dans l’air, mais 50° en piste, avec un taux d’humidité de 80%. La plupart des pilotes se sont plaints qu’il n’y avait tout simplement « pas d’air », ou un air brûlant qui a accentué la déshydratation. On a ainsi vu les pilotes entrouvrir leur visière en ligne droite pour essayer de grapiller un peu d’air.
Ensuite, sur une piste plus rapide et avec beaucoup plus de virages à force G élevée qu’une piste comme Singapour, traditionnellement considérée comme la plus dure physiquement du calendrier, les pilotes ont été contraints par la stratégie imposée par la FIA et Pirelli. Du fait de la crainte engendrée par la dégradation anormale des gommes Pirelli sur les vibreurs du circuit, les autorités ont imposé des relais ne pouvant dépasser les 18 tours avec le même train de pneus, obligeant ainsi les pilotes à s’arrêter trois fois minimum. Résultat ? Les pilotes ont disputé en fait 57 tours de « qualification », à un rythme beaucoup plus soutenu qu’une course normale. Là où, en temps normal, les pilotes roulent en course 4 à 5 secondes moins vite qu’en qualification, les temps au tour ont été bien plus élevés ici. Les pilotes ont donc été confrontés à un effort bien plus soutenu que prévu.
Pour beaucoup de pilotes, une « limite » a été franchie au Qatar et nécessite selon eux une réflexion des instances dirigeantes. Le GP du Qatar aura lieu en décembre l’an prochain, ce qui peut laisser présager de températures plus clémentes.
En tous cas, on a rarement vu une telle proportion de pilotes épuisée. Miami 2022 avait été déjà une course très dure physiquement et on se souvient de Bahreïn 2005, avec plus de 42° dans l’air, dans une course en plein jour !
Grand Prix de France 1959 à Reims
Des conditions de pistes changeantes ainsi qu’une chaleur insoutenable furent au programme de cette course. Tony Brooks offrit à Reims la première victoire de l’année à Ferrari. Mais la course fut surtout marquée par la fonte du bitume liée à la chaleur. Beaucoup de pilotes abandonnèrent suite à des coups de chaud ou à une déshydratation intense alors que d’autres furent piégés par la détérioration de la piste.
Grand Prix des Etats-Unis 1984 à Dallas
Le grand prix de Dallas 1984 fut un vrai fiasco. Les pilotes étaient unanimes pour dénoncer une piste ridicule, avec un bitume friable, sale, bosselée, le tout dans une fournaise qui amena les autorités à avancer la course à 11 heures et le warm-up à 7h30 !!! De nouveau une course avec des températures atteignant les 40 degrés, mais le record de températures enregistrées sur la piste, Goodyear ayant mesurée 66 degrés au sol.
Keke Rosberg remporta ce Grand Prix, bien aidé par un système de cagoule réfrigérante commandée avec une anticipation pertinente par son équipe Williams. D’autres pilotes, comme par exemple Ayrton Senna, souffrirent d’épuisement. Ses mécaniciens avaient essayé d’endiguer le phénomène tant bien que mal en versant des glaçons dans sa combinaison.
La fin de course fut aussi marquée par l’évanouissement de Nigel Mansell.Dans l'ultime courbe, "le lion" heurte un muret et sa Lotus tombe en rade. L’anglais dégrafe son harnais, sort de sa voiture et se met à la pousser pour lui permettre de franchir la ligne d'arrivée. Il finit par s'évanouir et s'écroule à côté de sa voiture. Les secours se précipitent et heureusement Mansell retrouve assez vite ses esprits. Par précaution, il est toutefois évacué en ambulance vers l'infirmerie. Il est vrai que les pilotes à cette époque n'avaient pas encore le niveau de préparation physique d'aujourd'hui...
Le grand prix du Qatar a combiné une très forte chaleur et un rythme de course très soutenu en raison de la stratégie pneumatique imposée par la FIA pour des raisons de sécurité. Entre abanon, vomi, étoudissements et déshydrataion, les pilotes ont été mis à rude épreuve d'une manière inédite.
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