Un vétéran du département moteur
Un nouveau départ vient de s’ajouter à une liste déjà longue, et concerne une autre figure « ancienne » d’Enstone : Rob White, le directeur des opérations. Le Britannique était un membre historique de l'écurie puisqu'il a rejoint Enstone en 2016 après avoir occupé le poste de directeur général du département moteur de Renault à Viry-Châtillon. Issu de Cosworth, avec qui il avait travaillé sur les moteurs F1 de Ford jusqu’au début des années 2000, il avait rejoint pour la première fois Renault en 2004, en pleine ascension du team constructeur du losange et pris la suite de Bernard Dudot en 2005 à la tête du département moteur du constructeur français.
"Dans le cadre de la restructuration opérationnelle de l'écurie, nous pouvons confirmer le départ de Rob White", a fait savoir la structure franco-britannique. "Rob occupait dernièrement le poste de directeur des opérations à Enstone. L'équipe est reconnaissante des efforts de Rob tout au long de sa longue carrière, tant à Enstone qu'à Viry-Châtillon, où il a dirigé le projet de moteur victorieux au championnat en 2005 et 2006. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite de sa carrière."
Effet domino
La restructuration ressemble à une purge ! Rob White rejoint une longue liste de départs et de limogeages, qui ont commencé à l’été 2023 avec le président Laurent Rossi, le team principal Otmar Safnauer, le directeur technique Pat Fry et le directeur sportif Alan Permane, sans oublier le départ de Davide Brivio, qui était arrivé du Moto GP sans jamais avoir trouvé une place claire dans cette nébuleuse.
Arrivé à la fin de l’été 2023, Bruno Famin tente depuis de remanier le fonctionnement en mettant en place une nouvelle approche, alors qu’Alpine dispose d’une organisation particulière avec un pôle châssis/aero en Angleterre et un pôle moteur en France à Viry. Juste après le début de la saison, Bob Bell, le directeur technique Matt Harman et l'aérodynamicien en chef Dirk de Beer sont eux aussi partis, laissant la place à une structure divisée en trois branches, et chapeautée depuis peu par la recrue surprise David Sanchez, seul gros renfort depuis plusieurs mois. Selon plusieurs médias italiens, Flavio Briatore aurait été contacté par le PDG du groupe Renault, Luca de Meo, pour endosser une mission de consultant spécial afin de remettre Alpine sur la bonne voie, en faisant jouer son influence, son expérience du milieu de la F1 et son carnet d’adresses.
Sortir du brouillard
En tous cas, cela fait beaucoup. Alpine a pourtant attiré énormément d’investisseurs depuis l’an passé, notamment américains, ce qui montre qu’un potentiel indéniable existe, mais les secousses internes semblent ne jamais s’arrêter et sapent en permanence une écurie qui, en plus, est l’objet de beaucoup de railleries sur le web. Cette spirale, on peut la faire remonter à l’été 2022, avec le départ surprise d’Alonso et la promotion avortée d’Oscar Piastri, qui avait démenti sèchement Alpine avant d’être recruté par McLaren. Depuis, on a l’impression qu’Alpine est enfermé dans une spirale négative.
En effet, en plus de ce remaniement qui n’en finit plus et de résultats qui régressent, l'écurie traverse une tempête supplémentaire depuis l'accrochage au premier tour du Grand Prix de Monaco entre Esteban Ocon et Pierre Gasly, au sujet duquel Bruno Famin a promis de "trancher dans le vif", réagissant à chaud. Depuis plusieurs jours, les supputations s’enchaînent sur la sanction qui pourrait tomber à l’encontre du pilote normand, de la suspension de course au Canada à l’amende financière en passant par son éviction pour 2025.