Extérieur et intérieur

Une chose est sure, question design, le nouveau Renault Koleos fait largement oublier son prédécesseur. Le regard ne trompe pas, et marque de façon évidente la filiation avec la Mégane, l’Espace, et la Talisman. Les doubles optiques de forme carrée soulignées par des virgules de LEDs constituent ainsi sa signature, entourant la calandre à lamelles chromées. Évidemment l’ensemble apparaît plus imposant. Le profil et l’arrière nous font penser indéniablement au grand break à la sauce SUV. On notera quelques touches de brillant sur les ailes avant, les portes et à la base de bouclier postérieur en guise d’échappements fictifs. Il se différencie ainsi largement du Kadjar, en plus de ses dimensions supérieures, avec des airs plus huppés.

A l’intérieur, tout d’abord on s’attend à voir 7 assises. En fait il n’en est rien, et le choix s’avère assumé par le constructeur au Losange. Dans le même temps, ils reconnaissent pourtant que la concurrence visée se nomme Skoda Kodiaq, ou Peugeot 5008 entre autres, qui comptent deux sièges de plus. On se retrouve en territoire connu, dans un environnement quasi identique à celui d’une Mégane. La planche de bord logiquement plus verticale, va avec la position plus haute dans l’habitable. On se sent bien à toutes les places, à l’avant comme à l’arrière, avec toutefois un confort moins bon au milieu de la banquette. En termes d’équipements, il manque étrangement un régulateur de vitesse adaptatif, ce qu’on attend à ce niveau de gamme. La tablette R-Link ne change pas dans le Koleos, avec ses qualités, et aussi ses griefs. Le couplage du smartphone via Carplay ou Android Auto commence clairement à être la norme, et cela nous manque, surtout quand on saute d’une voiture à l’autre comme nous.

Sur la route

Sous le capot de notre version, le dCi bien connu chez Renault de 130 chevaux. Mais le Koleos ne joue pas dans la catégorie des poids plume. Du coup cela se ressent immédiatement dans les performances. 11,4 secondes sur le chrono du 0 à 100 km/h n’augure pas en effet des relances de premier ordre. Et malheureusement il manque de couple pour assurer des reprises à la hauteur des meilleurs du segment. Cependant, il s’avère être un bon compagnon pour maximiser le confort exemplaire. Bien lancé sur l’autoroute ou à régime stabilisé, il se la joue discret, et sert la quiétude à bord. La boite mécanique à 6 rapports fait le job, n’accroche pas. Et c’est tant mieux, car quand il s’agit de bousculer ce gros bébé dans les lacets d’une montagne, il faut le manipuler souvent. Toutefois, pour être clair, il suffira pour faire les tâches habituelles d’un parent transportant tranquillement la famille d’un point A au point B, ou d’un professionnel bien organisé qui ne court pas après ses rendez-vous.

En termes de comportement, il se tient plutôt bien sur ses appuis. Ces mouvements de caisse se montrent contenus et surtout pas trop souples. Cela au bénéfice du confort et du cœur de ses passagers. Son amortissement filtre sans ennuis les irrégularités de la route, ce qui là aussi aide à maximiser le bien-être à bord. Le constructeur a bien travaillé sa direction consistante, qui facilite le placement en courbe. Globalement, on ne subira pas le voyage, que ce soit derrière le volant ou ailleurs. De là à dire qu’on apprécie sa conduite dynamique, ce serait peut-être un peu exagéré. En outre, nous avons eu l’occasion de prendre le volant d’une version 4X4 sur un terrain aménagé pour nous. Qui peut le plus, peut le moins… et sauf si vous vous moquez de votre beau SUV que vous venez d’acheter, vous ne ferez jamais le quart de ce que nous avons accompli. Cela étant, le Renault Koleos peut affronter sans crainte les routes les plus défoncés, et grimpera des montagnes gravillonneuses ou même boueuses sans peine. Finalement il faudra juste faire un peu attention à ne pas faire frotter l’avant et l’arrière, mais les porte-à-faux réduits associés à la garde au sol confortables éloignent le danger. A vrai dire, on ne s’attendait pas vraiment à de telles capacités en la matière, et ça il le doit à la transmission intégrale du X-Trail qui peut gérer la répartition du couple jusqu’à 50/50.

Conclusion

Le Renault Koleos ne comprendra pas de moteurs essence dans sa gamme. Le tarif d’entrée de gamme à 29 990 € le rend moins accessible a priori que ses concurrents. En fait, il n’apparaît pas spécialement mauvais marché face à sa concurrence. Sauf qu’un Nissan X-Trail son cousin qui lui a donné tous ces dessous mécaniques, offre des meilleures prestations, tout comme la plupart de ses concurrents d’ailleurs. Renault place son Koleos selon leurs dires sur une sphère plus premium, mais cela se justifie moins face  par exemple à un 5008 plus doté et clairement mieux fini. En fait, il ne va tout simplement pas assez loin, et on espère que cela ne lui portera pas trop préjudice… Mais que la concurrence est rude !