L’heure est venue de refaire une beauté au Porsche Macan. Désormais à mi-chemin vers sa véritable refonte complète, le SUV sportif du constructeur allemand profite d’un léger coup de crayon. Pour ce restylage, pas de prise de risque esthétique, mais quelques petites touches bienvenues.
Un face-lift qui fait dans la subtilité
Du côté des blocs optiques d’abord qui arborent désormais la même signature lumineuse que son aîné le Cayenne. La face avant est quelque peu épurée puisque les antibrouillards ont disparu.
Ou plutôt ils sont désormais intégrés au bloc phare Full LED principal (désormais de série) permettant à Porsche de retravailler un peu la calandre.
A un détail près, le radar longue portée. Lorsqu’il fait partie de l’équipement de Macan - notamment pour le régulateur de vitesse adaptatif - ce capteur qui s’apparente à une grosse protubérance noire aurait mérité une meilleure intégration.
A l’arrière le large bandeau lumineux est redoutable pour une bonne visibilité de nuit, mais il procure aussi son effet esthétique. En clair, le Macan ne révolutionne pas le genre, mais ce SUV si précieux pour le constructeur, qui représente à lui seul 400 000 ventes dans le Monde (toutes versions et motorisations confondues depuis 2013) devrait lui aussi connaître un joli succès dans cette nouvelle version… même si tout n’y est pas rose.
Une constellation de boutons
Le nouvel écran 10,9 pouces (contre environ 7,2 pouces pour la génération précédente) est assurément une très bonne chose. D’autant que sa réactivité et sa qualité d’image ne trouvent aucune critique à nos yeux.
La nouvelle version du Porsche Communication Management a fait ses preuves sur Cayenne, par exemple. En revanche, contrairement à ce dernier, le Macan ne fait pas place nette sur la console centrale.
Un bouton, une fonction… c’est une véritable constellation entre les deux sièges avant. Selon le constructeur, cette contrainte est liée au fait qu’il ne s’agit pas ici d’un « vrai » nouveau Macan, mais d’un simple restylage. Il faudra donc attendre 2 ans demi ou trois ans pour profiter d’un nouvel habitacle. Et pas seulement.
Connectivité et aide à la conduite
N’en déplaise aux fans de la marque les plus réfractaires aux technologies et aides à la conduite, ce Macan vise la modernité. Ainsi, sur le large écran e s’affiche une cartographie de qualité, pouvant s’afficher en 3D mais aussi avec une vue satellite issue de Google Earth. Celle-ci est accessible grâce à la connexion 4G de l’auto, tout comme le sont aussi les informations trafic, cette fois-ci en provenance des serveurs de Here.
Porsche propose aussi des fonctions de commandes vocales, mais nous sommes déçus par l’absence d’Android Auto. Le PCM n’étant compatible qu’avec Apple CarPlay, les utilisateurs de smartphones Android ne pourront pas projeter sur le grand écran de ce Macan les quelques applications disponibles… dont Waze fait partie.
Les aides à la conduite sont aussi de mise. La technologie Porsche Dynamic Light System permet d’exploiter au mieux les phares LED lors des trajets de nuit. Le cas échéant, la gestion automatique du mode plein phare avec la création de multiples zones lumineuses est un régal pour les grands rouleurs nocturnes.
Pour lutter contre la morosité et le stress d’un trajet dans les bouchons, Porsche ajoute cette fois-ci un régulateur de vitesse adaptatif qui se comporte comme un véritable assistant dans les embouteillages. À moins de 65 km/h, il garde le cap, sa vitesse et les distances de sécurité rendant le contexte moins pénible… même s’il vous faut rester maître du véhicule.
Adieu diesel
Dieselgate oblige, Porsche a banni la motorisation diesel qui représentait pourtant le gros des ventes du Macan. Mais pour autant, pas de motorisation hybride annoncée et pour cause le SUV partage sa plateforme avec son cousin, l’Audi Q5, qui n’est pas prévu pour accueillir des batteries. Là encore, il faudra attendre pour rouler « plus propre ». En attendant, Porsche propose deux blocs essence que nous avons trouvé plutôt agréables une fois installés au volant. Notre préférence va évidemment au 3L V6 de 354 chevaux, mais le 2 litres de 245 chevaux n’est pas fainéant pour autant. Précisons d’ailleurs que c’est d’ailleurs sur lui que se portent les anciens clients du moteur diesel chez Porsche. Quoi qu’il en soit, nous avons testé les deux motorisations et dans un cas comme dans l’autre, la linéarité est ce qui caractérise le ces deux blocs.
Car même avec la version la plus puissante, nous ne sommes jamais réellement brutalisés par des accélérations tonitruantes au volant. Pour autant, le couple de près de 500 N.m du V6 (le 0 à 100 km/h est annoncé à 5,1s) procure de belles sensations, mais on peut lui tout même lui reprocher l’absence d’un bon coup de pied dans le bas du dos. Ajoutons qu’on aurait aimé une sonorité plus ronflante, mais c’est là le revers de la médaille d’une insonorisation bien travaillée. De du coup de série certains diront que la vie à bord est plus aseptisée, plus douce et agréable rétorqueront les autres. Pour ceux prêts à allonger 2000 euros de plus, ils pourront sélectionner la ligne d’échappement sport qui, pour le coup, apporte un peu de mélodies.
Oui, le Macan est lourd (1,850 kg env.), mais sa bonne tenue de route et la position plutôt basse du conducteur renforcent l’envie de se faire plaisir.
Sans oublier que la boîte de vitesse automatique PDK est d’une réactivité redoutable à rythme soutenu et d’une douceur particulièrement bienvenue pour les balades version « chauffeur de Miss Daisy ». Une fois la molette au volant proposé avec le pack Sport basculé en mode Sport ou Sport Plus, le gros Macan gomme au mieux son embonpoint – surtout dans sa version 354 ch – jusqu’à se montrer dynamique et même un peu joueur. Sur routes sinueuses les mouvements de caisse bien maîtriser son un appel à partager avec lui quelques sensations grisantes sans jamais se sentir en difficulté. Attention, il n’est évidemment pas aussi efficace qu’une 911 - véritable déesse envoûtante qui pousserait au crime même le plus pépère des conducteurs du dimanche - mais le caractère sportif se fait sentir.
D’autant que notre essai, sur les routes côtières du Portugal, où le revêtement n’est pas franchement impeccable, nous avons pu éprouver et apprécié l’efficacité des suspensions pneumatiques PASM.
Baroudeur à ses heures
Le Macan n’a pas vocation à partager avec vous des escapades trop périlleuses. Pour autant, lors de notre essai nous avons eu l’occasion d’offrir à notre monture un (joyeux) bain de boue. Il est vrai que l’expérience d’une séance de glisse avec un monstre aussi dynamique est très agréable, mais on ne peut s'empêcher de penser que cette auto à plus de 60 000 euros n’est pas franchement faite pour ça.
En tout cas, si d’aventure vous deviez affronter des routes plus escarpées, vous ne devriez pas rencontrer de difficultés grâce à une bonne gestion électronique de cette transmission intégrale. D’autant que Porsche propose en option un pack Off Road, mais nous n’avons pas pu le tester. Ce dernier ajoute d’ailleurs la possibilité d’enregistrer son parcours grâce à une application mobile et partager ainsi ses virées en plein air.
A l’heure du verdict, impossible de nier les qualités de cette mise à jour de Macan. Esthétique, technologique et dynamique avec un agrément de conduite indiscutable, même si un travail pour rendre la console centrale plus ergonomique aurait été apprécié. Mais le point qui fâche réellement, c’est que dans ses motorisations proposé, Macan pâti de malus très élevés de 10500 euros pour la version 2 litres qu’il faudra ajouter au ticket d’entrée qui est d’environ 61 000 euros. Il parait que quand on n’aime on ne compte pas… mais le hic c’est que sur ce segment, ce Macan se frotte désormais à une concurrence féroce et moins pénalisée sur le malus.
+ | ON AIME |
- La qualité de la finition
- L'assistance de conduite avancée jusqu’à 65 km/h
- La linéarité des deux motorisations
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- | ON AIME MOINS |
- Le poids
- Les coûts des malus
- Le nombre de boutons sur la console centrale
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| PORSCHE Macan | PORSCHE Macan S |
Prix (à partir de) | 60 860 € | 66 500 € |
Prix du modèle essayé | N/A | N/A |
Bonus / Malus | 10 500 € | 10 500 € |
Moteur |
Type et implantation | 4 cylindres en ligne – Injection directe essence – Turbo – Longitudinal avant | 6 cylindres en V – Injection directe essence – Turbo – Longitudinal avant |
Cylindrée (cm3) | 1984 | 2995 |
Puissance (kW/ch) | 180 / 245 | 260 / 354 |
Couple (Nm) | 370 | 480 |
Transmission |
Roues motrices | Intégrale |
Boîte de vitesses | A double-embrayage 7 rapports |
Châssis |
Suspension avant | Double triangle |
Suspension arrière | Mutlibras |
Freins | Disques ventilés |
Jantes et pneus | 18 pouces / 235/60R18 – 255/55 R18 |
Performances |
Vitesse maximale (km/h) | 225 | 254 |
0 à 100 km/h (s) | 6,7 | 5,3 |
Consommation |
Cycle urbain (l/100 km) | 9,5 | 11,3 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 7,3 | 7,5 |
Cycle mixte (l/100 km) | 8,1 | 8,9 |
CO2 (g/km) | 185 | 204 |
Dimensions |
Longueur (mm) | 4696 |
Largeur (mm) | 1923 |
Hauteur (mm) | 1609 |
Empattement (mm) | 2807 |
Volume de coffre (l) | 500 |
Réservoir (l) | 65 |
Masse à vide (kg) | 1795 |