Essai Peugeot RCZ-R : le lion ressort ses griffes
par David Christian Koskas

Essai Peugeot RCZ-R : le lion ressort ses griffes

Moteur THP 1,6l de 270ch, autobloquant Torsen, apparence sportive affirmée, cela faisait une éternité et même un peu plus que l'on n'avait pas vu de coupé répondant à une telle description chez Peugeot. Le constructeur et son département sportif, Peugeot Sport, ont décidé qu'il était nécessaire de frapper fort dans cette période troublée et ainsi montrer à la concurrence que le constructeur savait faire de vrais coupés performants, inaugurant par la même occasion une appellation R pleine de promesse. Mais le RCZ-R vaut-il les 42 900€ qu'indiquent l'étiquette ?

Zapping Le Blogauto Essai Peugeot 408 Hybrid 225

Visuellement, la version R ne se démarque pas énormément d’une version standard. Le style de la RCZ est un de ses meilleurs arguments et Peugeot n'a pas voulu s'éloigner trop de la sobriété d'origine, un choix un peu à contre-courant du raisonnement habituel lorsqu'il s'agit de modèles avec une extra-dose de performance. On ne retrouve donc pas de bouche béante ou d’artifices visuels trop imposants, dont la voiture n'a pas besoin pour donner une impression de sportivité. La RCZ-R se contente d’un aileron arrière bien intégré, de jantes spécifiques en alliage léger de 19 pouces et d’arches en noir mat. En option, elle peut adopter le toit en carbone noir, comme sur notre modèle d’essai, qui se marie plutôt bien avec le rouge Erythrée. Le seul choix vraiment muscle car, qui fait la différence avec le reste de la gamme RCZ, est la double sortie d'échappement de taille assez imposante et qui vient s'intégrer dans le diffuseur arrière. Quelques logos "R" viennent également pointer leur nez sur la grille de la calandre ainsi que sur le coffre arrière.

Sous le capot par contre, les ingénieurs n'ont pas été avares de leur savoir-faire. Le moteur THP 1,6l a été totalement revu avec de nouveaux pistons, bielles, turbo et collecteur d’échappement. Grâce à ces modifications, le petit 1,6l développe l'impressionnante puissance de 270ch (soit près de 170ch/l !) à 6000tr/min, et un couple de 330Nm disponible dès 1900tr/min. Au volant l'impression de puissance est là, mais sans l'intensité que pourraient laisser imaginer les chiffres. Si les chevaux arrivent rapidement, les sensations restent assez feutrées ensuite à cause de la linéarité du moteur qui gomme les poussées du turbo. Ça n'est pas forcément désagréable mais décevra les amateurs de brutalité mécanique. Paradoxalement, c'est l'inverse pour la bande son à fort volume, pas vraiment mélodieuse et mêlant un râle rauque aux bruits d'aspiration du turbo qui plaira aux amateurs de rugueux mais pas forcément aux autres. Quoi qu'il en soit, le 0 à 100km/h est abattu en 5,9s. Même si la consommation n'est pas la première préoccupation de l'acheteur de ce type d'auto, nous avons oscillé entre 14l/100km en conduite soutenue et 9l/100km en moyenne, ce qui reste très raisonnable pour un moteur turbo de 270ch. Le moteur, pièce maîtresse de la RCZ-R, tient donc ses promesses mais ne fait jamais oublier qu'il n'est pas un V6...

Les ingénieurs de Peugeot Sport ont également effectué un travail important sur les liaisons au sol. L'autobloquant mécanique Torsen, malgré quelques à-coups sur sol sec, permet une motricité exemplaire et dompte les 270 chevaux de façon convaincante. Cependant, les limites du système se font ressentir sur sol mouillé (nous n'avons pas eu le grand beau temps durant l'essai) où les remontées dans le volant sont plus violentes et l'ESP plutôt conservateur. Le comportement du châssis est traditionnellement un point fort chez Peugeot et ne déçoit pas ici. La voiture est communicative, en particulier via le train arrière qui vient se placer où on le souhaite et ne se dérobe pas. Il a été très difficile de le déstabiliser sur le sec. Autre point, le freinage a été renforcé (disques ventilés et étriers à 4 pistons pour l'avant et flottants pour le train arrière) et reste très mordant ce qui permet de placer la voiture au millimètre dans des virages très serrés.

Malgré ses suspensions rabaissées de 10mm, le Peugeot RCZ-R n'en devient pas particulièrement inconfortable au quotidien. Si l'amortissement est plutôt ferme à basse vitesse, les dos d'âne sont absorbés sans trop broncher ni déstabiliser l'avant. Le ressenti s'améliore quand on augmente l'allure, et si on n'oublie pas les irrégularités de la route à vitesse plus élevée, on a vu pire chez d'autres sportives de sa catégorie. L'habitacle est celui de la RCZ,  assez sobre, avec quelques touches spécifiques pour ce RCZ-R. Le plus grand changement concerne les sièges qui sont remplacés par des baquets mi-cuir et Alcantara noir Mistral confortables. La planche de bord se pare du même cuir gris foncé avec surpiqures rouges du plus bel effet.

On note également des seuils de portes siglés Peugeot Sport ainsi qu'une plaque R en aluminium sur la console centrale, un traitement que l'on retrouve sur le pédalier mais aussi sur le levier de vitesse.

Conclusion

Le coupé RCZ-R arrive à ses fins et traite d'emblée d'égal à égal avec les tractions sportives établies du même niveau de puissance, comme la Mégane RS ou sa cible la plus évidente, l'Audi TT-S. Tout n'est pas parfait cependant avec quelques surprises comme la linéarité appuyée du moteur couplée curieusement à une sonorité particulièrement rageuse, ou encore le ressenti parfois cassant des suspensions, une concession au parti pris sportif choisi par Peugeot.

Sur le plan pratique, il convient enfin de noter que le RCZ-R n'offre que deux places utilisables et reste de ce fait moins pratique au quotidien qu'une Mégane RS, ce qu'il compense par une ligne plus exclusive qui regarde vers le monde des GT plutôt que de celui des petites sportives. Tous ces éléments devront être pris en compte au moment du choix, sachant qu'à 42 900€ la RCZ-R est dans le haut de la fourchette de la catégorie.

+- Moteur particulièrement soigné

- Look sportif sans tomber dans la caricature

- Amortissement bien géré à vitesse élevée

- Direction très précise combiné avec le châssis performant

-- Sonorité un peu envahissante

- Ressenti suspension à faible vitesse

- ESP sensible sur sol mouillé

- Tarif élevé par rapport à la concurrence

Caractéristiques
Moteur
Type et cylindrée4 cylindres essence turbo de 1,6l
Puissance199kW / 270ch à 6000tr/min
Couple330Nm (de 1900tr/min à 5500tr/min)
Boîte de vitessesManuelle à 6 rapports
Transmission
Roues motricesAvant + autobloquant Torsen
Jantes19 pouces en alliage léger
Pneumatiques235/40 R19 Goodyear Eagle F1 Asymmetric 2)
FreinageAvant : disques ventilés + étriers fixes 4 pistons Arrière : disques ventilés + étriers flottants
Performances
0 à 100km/h5,9s
Vitesse max250km/h
Consommation
Rejet de CO2145g/km
Cycle mixte6,3l aux 100kms
Cycle urbain8,4l aux 100kms
Cycle extra-urbain5,1l aux 100kms
Dimensions
Longueur4287mm
Largeur1844mm
Hauteur1362mm
Empattement2612mm
Poids à vide1280kg

Crédit photos : Le Blog Auto

Vous cherchez un véhicule d'occasion ?

Retrouvez des milliers d’annonces sélectionnées pour vous aider à trouver le bon véhicule d’occasion.
Podcast Men Life
 

Pour résumer

Moteur THP 1,6l de 270ch, autobloquant Torsen, apparence sportive affirmée, cela faisait une éternité et même un peu plus que l'on n'avait pas vu de coupé répondant à une telle description chez Peugeot. Le constructeur et son département sportif, Peugeot Sport, ont décidé qu'il était nécessaire de frapper fort dans cette période troublée et ainsi montrer à la concurrence que le constructeur savait faire de vrais coupés performants, inaugurant par la même occasion une appellation R pleine de promesse. Mais le RCZ-R vaut-il les 42 900€ qu'indiquent l'étiquette ?

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.