Depuis 1946, celle qui a pris l’appellation Classe E en 1993 s’est écoulée à plus de 16 millions d’exemplaires. Cette 11ème génération embarque les technologies les plus innovantes, comme on l’attend à l’apparition de chaque nouveau modèle. Nous l’avons conduite sur les routes de la région de la Rioja en Espagne.
Mercedes s’y connait en classicisme, et la marque n’avait pas l’intention de révolutionner le design de sa dernière venue. Cette grande berline a l’air d’une Classe E, aucun doute là-dessus et dès le premier coup d’oeil. A l’avant, on ne saura pas tout de suite s’il s’agit de la dernière ou non, quand l’on n’est pas initié. A l’arrière, zéro doute, la signature lumineuse si singulière la distingue.
Comment savoir que l’on suit une nouvelle Classe E? Simple comme bonjour, suivez les 4 étoiles rouges! Et voilà comment on donne une touche unique à une voiture aussi traditionnelle dans la gamme. Elle se démarque en fait du reste de la gamme, ce qui ne la fait pas passer pour une Classe S en réduction ou une Classe C plus grande et plus luxueuse. Elle a son style bien à elle, tout simplement.
A bord, on croit mettre un pied dans le 22ème siècle. La Classe et les modèles EQE ou EQS avaient déjà mis la barre très haut en la matière. On en prend littéralement plein les yeux, surtout avec ce qui s’appelle ici le Superscreen. Il s’agit en fait de l’Hyperscreen vu sur ses modèle électriques, adapté à la Classe E, pour un montant bien moins élevé. Moins de 2 000 € contre plus de 8 000 dans un modèle EQ.
Au-delà des techno, donc un écran 3D derrière le volant et une vision tête haute, on apprécie le soin apporté aux détails de finition. Les matériaux ne souffrent pas vraiment la critique, même si l’on devient même carrément gourmand, au point de pester limite sur le plastique d’un comodo. Le passager avant avec son propre écran peut visualiser un film que le conducteur ne pourra pas voir grace à une astuce technologique. On se sent bien à toutes les places, on en attendait pas moins.
On pourrait en rajouter encore sur les applications disponibles pour ne plus s’ennuyer aussi bien à l’arrêt, qu’en roulant. Massage, programme de détente ou revitalisants, n’en jetez plus! On va quand même aller rouler! Et le début de parcours se déroule dans un silence absolu! Nous sommes au volant de la version e400 e4Matic hybride rechargeable. Il aura fallu attendre environ 80 kilomètres avant d’entendre le moteur thermique s’activer.
Ce 4 cylindres suralimenté de dernière génération développe à lui seul 252 chevaux, aux côtés du bloc électrique de 129. Mercedes refuse de communiquer sur une puissance globale, réelle ou cumulée. En tout cas, elle ne manque pas de couple, avec 650 Nm en crête. Elle dépasse les 2 tonnes, mais cela ne pose aucun problème de performances, en témoigne le chrono du 0 à 100 km/h exécuté en à peine 5 secondes.
La sonorité du moteur manque tout de même d’un peu de noblesse. Même batterie vide, sa consommation s’est révélée assez bien maitrisée au regard du poids, en restant en dessous des 8 litres à un rythme normal. Elle augmente logiquement en jouant les Fangio, ce qui ne se montre pas comme l’exercice le plus intéressant au volant de cette Classe E. Cette très bonne routière se montre être clairement l’une des meilleures voyageuses du moment.
Elle ne s’avachit pas exagérément sur ses appuis, et se montrer plutôt progressive en amortissement grace à des suspensions pneumatiques mieux réglées que jamais sur une berline du genre. Son poids se ressent, mais ne surprend pas, notamment au freinage, ce qui n’est pas toujours le cas des concurrentes. Mais ce que l’on adore par dessus tout, c’est de la laisser faire. La finesse de réglage des ADAS impressionne, et on regrette vraiment l’alerte nous forçant à reprendre le volant au bout de quelques secondes.
La Classe E se trouve en confrontation directe avec la nouvelle génération de BMW Série 5 commercialisée il y a seulement quelques semaines. La Mercedes fait référence, mais les ripostes sont toujours plus sérieuses. La berline a l’Etoile n’a donc pas le droit à l’erreur, et elle rend une copie de très grande qualité. Elle perd une paire de cylindres dans le haut de la gamme que l’on aurait bien appréciée. À 90 200 € hors options, la Classe E ne se révèle pas bon marché, avec une inflation important par rapport à la génération précédente à tous les niveaux de prix. Ticket d’entrée 64 750 € en essence de 204 chevaux.
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