Essai Dacia Dokker : le Lodgy à tout faire
par Pierrick Rakotoniaina

Essai Dacia Dokker : le Lodgy à tout faire

Berline, compacte, monospace, SUV… les jours sont comptés avant l’arrivée d’une sportive à bas coût chez Dacia. Du moins, en prenant place dans de plus en plus de segments, on se demande si on n’y viendra pas. En attendant ce jour de fête, le constructeur d’origine roumaine investit celui des ludospaces avec les arguments habituels : tarifs serrés pour plus d’espace.

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A contexte de crise, véhicules pragmatiques ! Il ne s’agit pas du nouveau slogan Dacia, toutefois la marque n’en finit pas de faire des pieds de nez aux constructeurs installés en Europe de l’ouest, avec ses prix tirés. Chez Renault on refuse de parler de cannibalisme, mais on ne peut s’empêcher d’imaginer qu’avec le Dokker, le Kangoo et ses dérivés peuvent potentiellement pâtir de ce nouveau modèle Dacia. Surtout que contrairement à la Logan qui affiche un physique pour le moins singulier, le dernier né à l’instar des Duster ou Lodgy, se fond parfaitement dans la circulation. Le Dokker reprend d’ailleurs la face avant de ce dernier quasiment trait pour trait, et au-delà de ça plus des trois quarts des pièces. Pour le reste, il faut admettre que donner de l’élégance à un véhicule de ce type, relève de la mission… difficile. Cependant dans le genre, on a vu pire.

A l’intérieur, aucun mystère, le Dokker partage celui du Lodgy. Du coup, il ne faut pas s’étonner du tout plastique. Seulement, celui de cette Dacia est, si l'on considère l'usage prévu du véhicule, de qualité. Entendons par là que les agressions ne l’effraient pas beaucoup, un atout non négligeable pour un véhicule disponible aussi en utilitaire. En outre l’assemblage n’a rien du cliché qu’on peut avoir d’une low cost, et certains trouveront même un certain charme à cette planche de bord aux traits simples, agrémentée d’aérateurs ronds ne manquant pas de style. Certes on exagère un brin, toutefois certains concurrents ne font pas particulièrement mieux que ça. La sellerie composée de 5 places assurera le confort de toute la famille sans soucis. On n’en attendait pas moins d’un ludospace.

Au chapitre de l’aménagement intérieur, les cotes font du Dokker un champion du monde du déménagement malgré des dimensions de « petite » voiture. Ne perdons pas de temps à évoquer la place aux jambes ou aux coudes, comme dans le Lodgy il n’y a rien à dire là dessus. On gagne dans le Dokker encore plus de hauteur sous plafond, de quoi loger un basketteur affublé d’un haut de forme, on abuse à peine. Sans toucher aux sièges arrière, la poussette, les bagages, les petits vélos et plein de petites choses tiennent déjà à l’aise dans les 800 litres à disposition. En outre, en dégageant la banquette 2/3-1/3, ce ne sont pas moins de 3000 litres qui se révèlent à disposition, soit de quoi presque déménager un studio en un seul voyage. Les ouvrants coulissants sur 70 cm facilitent l’accès on s’en doute, notamment pour enlever les sièges. En effet c’est le revers de la médaille… il faudra solliciter les muscles et s’asseoir sur une modularité de monospace dernier cri.

Sur la route, Dacia ne révolutionne en revanche pas le marché, malgré un châssis aux choix techniques éprouvés. La base provient de la Logan, alors que le train arrière arrive du… Kangoo, ce qui ne paraît pas illogique vue la politique maison. Cependant, il ne faut pas croire que le Dokker ne dispose de rien de moderne, à l’image du combiné multimédia tactile, depuis lequel on peut commander facilement la navigation, les titres de son iPod etc. En plus de cela on retrouve sous le capot de notre modèle d’essai le 1.5 DCi de 90 ch qui équipe les toutes dernières productions Renault et même la fraîche et pimpante Mercedes Classe A. Low cost certes, mais avec un peu de Mercedes dedans s’en vanteront certains propriétaires de Dokker, même si c’est l’Allemand qui profite sur ce plan de la collaboration avec Renault.

Le bloc ne manque en tout cas pas d’énergie et de couple, car il en faudra pour les artisans qui emmèneront jusqu’à 750 kg de charge utile. Toutes proportions gardées, il ne se fait pas remarquer en distillant des sensations de voiture amorphe. On ne se racontera pas d’histoires pour autant, le 0 à 100 km/h en 11,8 s ne permettra pas autre chose que de mettre au défi un boulanger livreur et un postier en tournée entre deux feux rouges. Le châssis typé largement confort, mais aussi conçu pour supporter le transport de marchandises lourdes, ne poussera pas ses conducteurs à la course de côte. Et pourtant on ne l’aura pas ménagé notre Dokker, jusqu’à fatiguer exagérément ses gommes prévues pour tout, sauf le sport. Son comportement prévenant cependant parle pour lui, avec des limites facilement appréhendables ne faisant pas de ce Dacia un modèle dangereux à mener. Côté consommation, la recherche de la performance maximale ne nous aura pas permis de dépasser les 7 litres de moyenne malgré le rythme effréné, un chiffre très satisfaisant.

Au moment d’afficher le montant sur le bon de commande, on se dit que le Dokker sur le papier devrait laisser seulement les miettes à ses adversaires. Car avec un tarif plancher de 9 400€ et surtout au bas mot près de 5000€ d’écart avec un Kangoo à motorisation (Diesel 90ch dès 18 950€ pour le Renault) et équipements équivalents, on se demande quelle riposte sera possible en face. En attendant désespérément une réplique crédible de la concurrence sur ce marché, Dacia continue de s’attirer les faveurs de plus en plus de familles pragmatiques.

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Berline, compacte, monospace, SUV… les jours sont comptés avant l’arrivée d’une sportive à bas coût chez Dacia. Du moins, en prenant place dans de plus en plus de segments, on se demande si on n’y viendra pas. En attendant ce jour de fête, le constructeur d’origine roumaine investit celui des ludospaces avec les arguments habituels : tarifs serrés pour plus d’espace.

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