Essai Chevrolet Camaro 45th Anniversary : Pony pony, run run !
par Nicolas Morlet

Essai Chevrolet Camaro 45th Anniversary : Pony pony, run run !

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Déjà essayée dans ces pages dans sa délicieuse variante cabriolet, la Chevrolet Camaro a de nouveau l’honneur de nos colonnes, en coupé cette fois….et en boîte manuelle ! Un détail ? Pas vraiment, non. Tout d’abord, précisons que notre Camaro d’essai est une série spéciale 45th Anniversary, reconnaissable à sa robe noire barré de bandes parallèles grises et rouges sur le capot et le couvercle de malle, auxquelles viennent s’ajouter un lettrage spécifique sur les ailes avant.

La spécification se poursuit à bord par une sellerie noire surpiquée de bleu et de rouge portant le logo 45th Anniversary embroché dans le dossier des sièges avant. Sur le meuble de bord,  une bande de cuir blanc prolongée dans les contre-portes porte également l’emblème du jubilé, tandis que volant et pommeau de vitesses sont tendus de cuir assorti à la sellerie.

Plus encore que dans le cabriolet, la sensation d’être au volant d’une «muscle car» est bien présente, avec ce petit pare-brise assez vertical et tout étiré en largeur et cette casquette d’instrumentation qui réduit encore le champ de vision. Difficile dans ces conditions de distinguer le bout du capot lors des manœuvres, mais heureusement, le museau bien vertical facilite les choses. Quant à la visibilité arrière, heureusement que les capteurs de recul sont fournis car ce ne sont pas les petites meurtrières qui permettent d’y voir clairement.

Le style est soigné, avec des cadrans enfoncé dans des alcôves angulaires, et des indicateurs de température et de pression d'huile, de température moteur et de charge de batterie placés derrière le levier de vitesse. Étonnamment, la qualité des matériaux et assemblages se révèle franchement correcte, preuve nouvelle de la marche en avant des constructeurs américains sur ce point. Quant à l’habitabilité, elle est excellente aux places avant, mais les places arrière ne permettent, en revanche, que d’emmener des enfants, la place étant en effet comptée au niveau des jambes et de la garde au toit.

La vraie différence entre le cabriolet à boîte automatique déjà essayé, et ce coupé à boîte manuelle, c’est que dans le cas présent, la puissance grimpe de 27 chevaux, pour en revendiquer un total de 432 à 5.900tr/min. Dans le même temps, le couple passe de 556 à 569Nm à 4.600tr/min. Pas vraiment de quoi changer le comportement de cette belle bête de 1.769 kilos peut-être, mais au moins de quoi gagner 0,2 secondes sur l’exercice du 0 à 100km/h (5,2 sec). C’est toujours ça de pris.

Mais surtout, l’agrément s’en trouve transformé. Là où la boîte automatique se montre parfois lente et peu réactive, cette déclinaison manuelle est un vrai régal à manier. Directe, précise, accrocheuse, peut-être un peu trop d’ailleurs, elle donne la sensation de faire corps avec sa monture et laisse s’exprimer pleinement le V8 6.2l qui n’en demandait pas tant.

Pour éviter de brûler la gomme des pneus arrière, mieux vaut éviter d’écraser la pédale de droite avant d’avoir passé la seconde, voire la troisième. Et si vous décidiez quand même de tenter la chose, poussez l’expérience jusqu’au bout en désactivant l’ESP. Mais soyez bien sur alors de tenir fermement les rennes, car l’étalon a la fâcheuse tendance de remuer de l’arrière train !

Grâce à ses suspensions raffermies pour l’Europe, la Camaro tient le parquet dans les enchaînements de virage, sans faire valdinguer ses occupants d’un côté à l’autre, et sans pour autant se montrer inconfortable sur revêtement dégradé. Mais là n’est pourtant pas son terrain de prédilection, où son poids et ses 4,83 mètres commandés par un volant de large diamètre qui n’arrange rien à l’affaire se font sentir.

Son truc à elle, ce sont les longues lignes droites, libres de toute circulation et dépourvues de radars, où la moindre pression sur l’accélérateur lui permet de libérer tout son potentiel et expédie ses occupants à des vitesses à se retrouver sans permis pour un bout de temps. Ce qui a vite un côté frustrant sur routes et nationales, il faut bien l’avouer….

L’avantage, c’est qu’en respectant les limites de vitesses, la Camaro se fait presque frugale. Ainsi, après une bonne centaine de kilomètres d’autoroute à allure strictement légale, l’ordinateur de bord affichait 9,6l/100km de moyenne (10,2l homologués en cycle extra-urbain), tandis que la moyenne au terme de notre essai n’en était pas moins honorable : 15,1l/100km (14,1l/100km officiellement).

Mais en Camaro, il n’est nul besoin d’aller vite pour se faire plaisir : le simple fait de baisser les vitres et de «cruiser» bercé par la mélodie glougloutante du V8 suffit déjà à éveiller les sens de tout amateur de belle Automobile !

Conclusion

Ambassadrice sans complexe de la démesure américaine et des "Pony Car" toujours bien vivantes, cette Camaro est une formidable machine à frimer, non sans pour autant être dotée de réelles aptitudes, sinon sportives, au moins sérieusement dynamiques. Le tout, à prix d’ami (39.000 € en France, 38.500 € en Belgique) !

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Nicolas Morlet
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