Chez Suzuki au Japon ép. 3: au volant des "kei cars"
Le Japon, cette autre planète automobile, étonne n’importe quel Européen à chaque coin de rue. Nous ne pouvions pas quitter le pays sans nous immerger dans la circulation au volant d’une kei car, ces très petites voitures plébiscitées par les Japonais. Disons-le tout de suite, nous sommes sous le charme.
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Curiosités japonaises
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Smile, Jimny, Hustler, Lapin, AltoCredit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
La notion d’exotisme change suivant l’endroit d’où l’on vient et celui où nous sommes. Durant notre passage au Pays du Soleil Levant, nos têtes se dévissaient devant chaque curiosité automobile invisible chez nous, à chaque instant. Et pourtant, en traversant la rue, un confrère m’interpelle… « Tu as vu? » - « Quoi donc? » - « Bah le Peugeot 2008 là, en conduite à gauche en plus! ». A la réflexion, cette voiture qui fait partie du paysage chez nous, semble effectivement ne rien avoir à faire ici.
L’homme très fier au volant de son SUV compact français, doit pourtant composer avec les rues étriquées de la mégalopole japonaise. Elle a l’air d’une « grosse voiture » dans cette ville où grouillent les autos de type « kei car ». Nous attendions avec impatience le moment où nous allions en conduire une. Histoire de nous faciliter la tâche, Suzuki nous a emmenés du côté de Yokohama un coin à la circulation plus légère.
Une réglementation très précise
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La Lapin, la "500" localeCredit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
Un mot sur cette législation japonaise très spécifique. La place étant comptée, particulièrement dans la tentaculaire capitale nipponne, les voitures de ce segment représentant 40% des ventes totales du pays, inondent les rues. Impressionnant! Les cotes sont précises avec une longueur de 3,40 m et une largeur de moins de 1,50 m. Un accord entre tous les constructeurs présents sur le marché a été passé pour les moteurs. Pas plus de 660 cm3 de cylindrée et une puissance limitée à 64 chevaux, avec ou sans suralimentation. Le poids se tient souvent en dessous des 900 kg.
Il n’y a pas de restrictions spécifiques à propos des types de carrosserie. Cela permet notamment aux professionnels de trouver l’outil urbain par excellence pour intervenir au coeur de Tokyo. Pick-up ou mini-camionnettes pullulent aussi dans les plus petites ruelles de la cité. Toutes les marques du pays ont une gamme dans ce segment, avec même des collaborations industrielles entre elles. Bien évidemment, nous nous sommes penchés sur les modèles de Suzuki.
Petite dehors, grande dedans
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Une petite bouille sympathique!Credit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
Sur le stand de la marque au Japan Mobility Show, pour comprendre déjà un peu mieux ce genre de voitures, nous avons pris place dans le Spacia Concept. Pour un véhicule aussi court, nous nous trouvons bien plus à l’aise dans ce micro-monospace, que dans bien des compactes de chez nous. Mais quittons les autos statiques de salon, pour l’un des centres R&D du constructeur à Yokohama. Sur le parking nous attendent Hustler, Lapin , Smile, Alto et Jimny. Dans la nature, les dimensions très compactes impressionnent encore plus.
Nous nous sommes concentrés sur deux modèles. La très mignonne Lapin, et le Jimny assez différent de son frère européen. Ce petit monospace de 3,39 m surprend en premier lieu par son look tiré tout droit d’un manga. Logique! Avec sa petite bouille qui fait sourire et la couleur rosée de notre exemplaire, elle pourrait très bien trouver sa place dans nos rues avec son toit flottant et sa carrosserie bi-ton. Les jantes blanches apportent une touche de chic très citadine.
La ville, un terrain de jeu facile
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Parfait pour une petite siesteCredit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
Et le spectacle continue à bord où le noir n’a quasiment pas sa place. Pour se sentir encore un peu plus comme à la maison, on trouve une sellerie originale et un peu de bois. Il y a même la place pour un accoudoir entre les sièges avant. Il reste de l’espace dans le coffre pour le plein de courses. Il y a l’essentiel, donc un écran GPS. La Lapin est un modèle de modularité, les assises pouvant se transformer en « lit » comme la Twingo 1 pour un petit somme ou ce que vous voulez.
Au moment de partir, on essaie de garder certains repères en tête, puisqu’il s’agit d’une conduite à droite. Au-delà de l’emplacement du volant, contrairement à un véhicule du marché britannique, les commodos sont inversés. Ça n’a pas raté… au premier carrefour, nous avons actionné les balais au lieu des clignotants, et plusieurs fois. La voiture se faufile et braque dans un trou de souris, mais il faut faire au moins deux tours de volant pour ça. Une qualité indispensable dans les ruelles. A la campagne, les routes sont souvent très étroites. On loue alors les petites cotes de notre Lapin. Avec seulement 52 chevaux, soyons honnêtes, il faut parfois anticiper quand il s’agit de mettre de la vitesse.
Un Jimny différent du nôtre
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Ce Jimny fait moins d'une tonneCredit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
Toutes les voitures de type « kei car » ne sont pas des modèles d’insonorisation au-delà des 80 km/h, ce qui a peu d’intérêt pour une micro-citadine. Le plus insolite fut notre expérience à bord du Jimny. Il a le look de celui que vous connaissez, mais en version réduite, sans les élargisseurs notamment. En outre, histoire de nous « faciliter » la vie, il disposait d’une boite mécanique à 5 rapports. L’impression d’espace parait plus réduite que dans les autres voitures du parking. Les commodos, vous savez… avec les passages de rapports main gauche, il faut bien plus que 5 minutes pour s’y faire.
Après deux coups d’essui-glaces plus tard, on cafouille un peu avec le levier en mettant la 3ème en pensant rentrer la 1ère. On a même tenté une fois de passer une 6ème qui n’existe pas… Il trouve sa place dans les campagnes, où avec sa transmission 4X4, il n’a peur de rien. Là encore, nous autres habitués de voitures plus puissantes, nous regrettons d’avoir aussi peu chevaux. Un mal nécessaire pour ne pas voir les prix s’envoler et se couper d’une partie de la clientèle visée. Soyons très clairs, avec l’une comme l’autre, on n’aimerait pas voyager longtemps.
La gamme de la Lapin démarre à 8 000 €, moins de 9 000 € pour celle du Jimny. Oui, ça fait rêver. Pourquoi pas chez nous? L’homologation européenne et les taxes feraient très nettement grimper la note. Et pourtant, une micro-voiture avec un petit moteur thermique à un tarif serré, beaucoup d’entre nous en réclament. Malheureusement, les petites citadines disparaissent du paysage européen.
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Pour résumer
Si l’on en croit les derniers indices de pollution, l’air de Paris est nettement plus sale que celui de Tokyo. La comparaison en réalité est plus compliquée, la configuration, la géographie, les transports en commun des deux mégalopoles étant différents. Il n’empêche que si dans la capitale tricolore, l’électrification se démocratise de plus en plus, ce n’est pas le cas (encore) de son homologue japonaise. On respire toutefois mieux dans cette dernière pourtant beaucoup plus peuplée, avec des voitures électriques quasiment absentes de la circulation. La question pourrait faire l’objet de nombreux débats très intéressants. Voir une autre façon de vivre l’automobile et globalement les transports, permet en tout cas de prendre plus de recul sur la façon dont nous appréhendons les nôtres.