Essai BMW M850i, dites oui au V8
par Nicolas Joannès

Essai BMW M850i, dites oui au V8

À l’heure où l’automobile est de plus en plus montrée du doigt, subissant la bienpensance et les normes environnementales contraignantes, qu’il est bon de pouvoir faire encore chanter un bon gros V8. Surtout quand il se cache dans les lignes sculpturales de la dernière BMW Série 8.

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Avec son appellation, la BMW Série 8 évoque directement le grand coupé éponyme des années 90, disponible à la fois en V8 et en V12. Mais depuis la fin de la production en 1999, cette appellation avait été rangée au placard et c’est la Série 6 qui faisait office de grand coupé luxueux dans la gamme du constructeur munichois. Près de vingt ans après, BMW a fait renaître la Série 8, toujours sous la forme d’un grand coupé à vocation sportive.

Beauté

Longue de 4,84 mètres, la nouvelle BMW Série 8 offre des lignes élancées et s’avère être sans doute la plus belle des dernières BMW (facile après les X7, Série 7 facelift et nouvelle Série 1). Le double haricot est certes imposant mais il ne paraît pas aussi massif que sur ces dernières alors que les feux effilés et le capot plongeant semblent prêts à dévorer la route. La largeur de la voiture est de 1,90 mètres mais on ne retrouve aucune impression de lourdeur grâce à une lunette arrière assez fine qui permet aussi à la Série 8 d’afficher des ailes délicieusement galbées.

Pourquoi moins ?

Il est vrai que la BMW Série 8 est disponible en variante diesel avec un six cylindres en ligne de 320 chevaux et qu’elle sera bientôt disponible avec un six cylindres essence de 340 chevaux. Le premier devrait intéresser les amateurs de Grand Tourisme et de belle autonomie tandis que le second permettra de faire baisser le tarif d’accès de la Série 8. Mais pour cet essai, nous avons préféré mettre la main sur la M850i équipée d’un gros V8 de 530 chevaux. Il s’agit de la version la plus puissante, en attendant la M8 récemment dévoilée dont la puissance pourra atteindre les 625 chevaux.

Hautes performances

Avec un couple de 680 Nm et 320 chevaux, la BMW 840d offre déjà de belles performances. Mais avec un couple qui monte à 750 Nm (pas moins que la M8 !) et surtout une puissance qui grimpe à 530 chevaux, la M850i fait logiquement bien mieux. Associée à une transmission intégrale et à une boîte de vitesses Steptronic à 8 rapports et malgré les 1.967 kilos de la bête, ces valeurs permettent ainsi au grand coupé de promettre des accélérations de 0 à 100 km/h en seulement 3,7 secondes tandis que la vitesse de pointe est limitée à 250 km/h. On est évidemment bien loin devant ce que pouvait offrir la première génération de Série 8 qui atteignait les 100 km/h en 5,8 secondes au mieux.

Confort…

Malgré cette puissance, la BMW Série 8 se montre très facile à conduire et peut être emmenée sur un filet de gaz. Même si les suspensions n’ont pas les mêmes vocations d’absorption que celles de la Série 7, ce grand coupé se montre globalement confortable et voyager à son bord n’aura rien d’une pénitence. D’autant que les nouveaux sièges avant multifonctions se montrent parfaitement accueillants tout en offrant un bon maintien. Ce n’est en revanche pas du tout le cas des sièges arrière qui ne permettront d’installer pratiquement personne à cause d’un espace aux jambes encore plus réduits que dans une 206 cabriolet. Malgré, la présence de fixations Isofix, on n’hésitera même à y installer des enfants tant l’espace est compté. Derrière un conducteur d’1m87, l’espace aux genoux ne dépasse pas les cinq centimètres.

… ou brutalité

Si la Série 8 peut se faire confortable comme on vient de l’évoquer pour les passagers avant, elle n’en oublie pas pour autant ses racines sportives. Dans le cas de la M850i, cela commence dès le démarrage avec un V8 qui se fait déjà entendre à partir du régime de ralenti. Quelques coups de gaz bien sentis permettront ensuite de propager les plus belles notes au gré du vent et de rapidement dessiner un immense sourire sur le visage de tout amateur d’automobile. Évidemment, c’est en route que le moteur se révèle et l’on comprend vite que les mouvements de caisse lors de simples coups de gaz au ralenti ne constituaient qu’un avant-goût de la brutalité dont ce moteur est capable.

BIEN VU
Le coffre ne présente pas une ouverture très large mais son volume déjà généreux peut encore être augmenté en rabattant les sièges arrière
MAL VU
Les places arrière offrent une habitabilité extrêmement réduite et même des enfants ne pourront pas s’installer correctement
LE DETAIL QUI TUE
Le pommeau de levier de vitesse en verre constitue l’un des rares détails signalant que l’on se trouve dans l’une des BMW les plus luxueuses

Mode sport

Passer du mode confort sur lequel démarre la BMW Série 8 par défaut au mode sport ne fait pas que changer la couleur de l’instrumentation. C’est tout le caractère de la voiture qui est modifié. La direction se montre plus directe même si le train avant ne lui permet pas d’être la plus incisive du marché et ce mode agit aussi sur les passages de rapports ainsi que la réactivité et la sonorité du moteur. De fait, chaque pichenette sur la pédale d’accélérateur aura tôt fait de coller la tête des occupants aux appuie-tête tandis que la sonorité du V8 envahit l’habitacle. Presser plus longtemps la pédale de droite transformera rapidement la M850i en tueuse de permis et on profitera encore des joyeuses explosions dans l’échappement à chaque rétrogradage.

Technologique

S’avérant être l’une des figures de proue de la marque BMW, la Série 8 n’hérite pas d’un habitacle tellement distinctif pour autant. Il est certes très bien fini mais l’on aurait aimé plus de détails tels que le beau pommeau de vitesse en verre. Bien entendu, en tant que nouveau modèle luxueux, la Série 8 fait le plein de technologies. Impossible de toutes les citer ici mais on soulignera l’efficacité de l’assistant de recul qui reproduit automatiquement en arrière les 50 derniers mètres parcourus. Utile dans un grand coupé que l’on n’aimerait pas abimer même si la visibilité vers l’arrière est plutôt bonne.

Tarif élevé

Surtout quand l’on connaît le prix de cette BMW Série 8 dont les tarifs débutent à 128.800€ auxquels il faudra encore ajouter les 10.500 € de malus maximum. Dans le cas de notre modèle d’essai, le tarif ne s’envole pas car il atteint les 140.000€ avec quelques options telles que le pack cuir et Alcantara ou la suspension adaptative. Un dernier point sur la consommation si tant est que cela pourrait intéresser la clientèle de cette voiture : elle a facilement dépassé les 20l/100 km en ville mais nous sommes parvenus à descendre à 8,5l sur l’autoroute, la moyenne mixte se situant entre ces deux extrêmes selon le rythme et les routes empruntées.

+ON AIME

  •  Lignes
  • Performances
  • Sonorité

-ON AIME MOINS

  • Habitabilité arrière
  • Prix
  • Manque de détails luxueux

BMW M850i xDrive
Prix (à partir de)128 700 €
Prix du modèle essayé 140 000 €
Bonus / Malus 10 500 €
Moteur
Type et implantation 8 cylindres en V - Double turbo - Injection directe essence  - Longitudinal avant
Cylindrée (cm3) 4395
Puissance (kW/ch) 390 / 530
Couple (Nm) 750
Transmission
Roues motrices Intégrale
Boîte de vitesses Automatique à 8 vitesses
Châssis
Suspension avantDouble triangle - Amortisseurs adaptatifs
Suspension arrière Multibras - Amortisseurs adaptatifs
FreinsDisques ventilés
Jantes et pneusAV : 245/35 R20

AR : 275/30 R20

Performances
Vitesse maximale (km/h)250
0 à 100 km/h (s) 3,7
Consommation
Cycle urbain (l/100 km) 12,9 - 13,1
Cycle extra-urbain (l/100 km) 7,8 - 7,9
Cycle mixte (l/100 km)9,7 - 9,8
CO2 (g/km) 221 - 224
Dimensions
Longueur (mm) 4843
Largeur (mm) 1902
Hauteur (mm) 1341
Empattement (mm) 2822
Volume de coffre (l) 420
Réservoir (l) 68
Masse à vide (kg - EU) 1965

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Pour résumer

À l’heure où l’automobile est de plus en plus montrée du doigt, subissant la bienpensance et les normes environnementales contraignantes, qu’il est bon de pouvoir faire encore chanter un bon gros V8. Surtout quand il se cache dans les lignes sculpturales de la dernière BMW Série 8.

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