Tout change, sauf le toit et le coffre
Finalement, pour rentrer dans les clous de la réglementation relative aux émissions, le mieux s’avère être encore le diesel. Pour maintenir sa berline S4 dans sa gamme, le constructeur d’Ingolstadt a fait ce choix. En termes de design, les éléments du pack S-Line viennent dynamiser ce restylage. Notez qu’à l’exception du toit et du couvercle de malle, tout ce qui est visible a changé. Même les deux double-sorties d’échappement, puisque celles de droite sont désormais factices.
La voiture paraît plus musclée en épousant les codes déjà vus sur les R8, ou RS6 notamment. A l’instar de la large calandre alvéolée, ou encore les enjoliveurs en métal entourant les entrées d’air du bouclier avant. La signature lumineuse désormais à points a évolué, à l’avant comme à l’arrière, s’accordant ainsi par exemple avec le regard de l’Audi A1 pour ne citer qu’elle. Pour le reste, l’allure générale évolue peu.
Enfin un écran tactile...
A bord, la marque a sublimé l’existant. On peut trouver à dire sur la présentation que chacun appréciera selon ses goûts, néanmoins la finition ne souffre pas la critique. Le tout numérique s’impose, avec le combiné Virtual Cockpit revisité. La dalle principale devient enfin tactile, facilitant ainsi l’utilisation de CarPlay et Android Auto notamment. La disparition de la molette MMI dégage ainsi un nouvel espace devant le sélecteur de la boite auto.
Concernant les cotes à l’intérieur, statu quo. L’espace rend la vie facile à toutes les places, à l’exception de celle du milieu sur la banquette comme souvent. Du coup en ce qui concerne le coffre rien ne bouge non plus pour notre version berline. On se sent bien installé dans le siège du conducteur. Tombent sous les doigts tous les boutons nécessaires à l’activation des aides à la conduite, dont un régulateur adaptatif couplé au maintien dans la voie plutôt efficace. De quoi aligner les bornes sans heurt.
Un couple impressionnant!
Attaquons le gros morceau, le bloc. Il s’agit d’un 3.0 maison de 347 chevaux diesel aidé par un puissant compresseur électrique (+micro-hybridation de 48 V). A l’allumage, la lecture du compte-tours dont la zone rouge démarre à 5 000, nous rappelle qu’il ne s’agit pas d’une illusion. Et pourtant Audi s’est donné beaucoup de mal pour garder une sonorité « sportive ». A l’intérieur d’abord, avec un son donnant l’impression à l’oreille de passer de 2000 à 7000 très rapidement. A l’extérieur, en se rapprochant de l’échappement, on se rend compte également que là aussi la voiture chante comme un V8 au ralenti.
Au-delà de cet effet de manche, ce moteur brille par son énorme couple de 700 Nm dès 2 500 tr/min. On se retrouve ainsi à des vitesses dangereuses pour nos permis en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. 4,8 secondes pour atteindre les 100 km/h, soit un dixième de plus seulement que l’ancien TFSi. Les reprises sont bien entendu à l’avenant. Alors oui, on perd le charme de l’allonge du V6 suralimenté, mais concernant les performances, cette nouvelle S4 impressionne malgré la nature du carburant dans le réservoir.
Du sport sans l'angoisse de la conso
L’autre revers concerne le poids, avec un embonpoint d’environ 80 kilos. Néanmoins cette S4 revisitée à la sauce diesel témoigne d’un comportement rassurant. Son amortissement fait preuve tout de même d’une certaine fermeté. Et pourtant elle garde un niveau de confort très acceptable compte tenu de la philosophie tournée vers la sportivité. Aucun problème pour le professionnel en tournée alignant les bornes toute la journée.
La berline étant devenue plus lourde, nous nous inquiétions un peu pour le freinage. Heureusement, il n’en est rien, pas de mauvaise surprise à ce niveau-là. Globalement, il faut bien l’avouer, cette nouvelle Audi S4 nous délivre un comportement agréable, nous faisant prendre du plaisir derrière son volant sur les charmantes routes du Pays Basque des deux côtés de la frontière franco-espagnole. Enfin un mot sur la conso. L’ordinateur de bord affichait un chiffre de 8 litres en conduite normale, et 11 après un moment déraisonnable sur une partie de notre parcours accidenté.
77 790 € malus compris
Cette S4 offre un meilleur compromis, en devenant plus abordable et utilisable au quotidien… ce qu’on ne lui demandait pas forcément. Certes, la RS4 plus radicale porte toujours fièrement le blason du vrai sport dans la gamme. Mais la réalité législative a poussé Audi à faire un choix. Pourtant, en face certaines offrent toujours de puissantes berlines essence, lourdement « malussées » ou pas d’ailleurs, quand on jette un œil sur la Volvo S60 T8 Polestar Engineered hybride. En attendant, cette S4 diesel s’échange contre 77 790 €.
+ | ON AIME |
- Style athlétique
- Equipements technologiques
- Couple du diesel
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- | ON AIME MOINS |
- Sonorité artificielle du diesel
- Décalage entre son et régime moteur
- Choix moteur pertinent?
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Marque Modèle |
Prix (à partir de) | 74 500 € |
Prix du modèle essayé | 74 500 € |
Bonus / Malus | 3 290 € |
Moteur |
Type et implantation | 6 cylindres en V - Turbo + compresseur électrique - Micro-hybridation par alterno-démarreur 48V sur courroie - Longitudinal avant - Diesel |
Cylindrée (cm3) | 2 967 |
Puissance (kW/ch) | 255 / 347 |
Couple (Nm) | 700 |
Transmission |
Roues motrices | intégrale |
Boîte de vitesses | automatique à 8 rapports |
Châssis |
Suspension avant | pseudo McPherson |
Suspension arrière | Multibras |
Freins | à disques |
Jantes et pneus | 245/40 R18 |
Performances |
Vitesse maximale (km/h) | 250 |
0 à 100 km/h (s) | 4,8 |
Consommation |
Cycle mixte (l/100 km) | 6,3 |
CO2 (g/km) | 164 |
Dimensions |
Longueur (mm) | 4 770 |
Largeur (mm) | 1 847 |
Hauteur (mm) | 1 404 |
Empattement (mm) | 2 825 |
Volume de coffre (l) | 420 |
Masse à vide (kg) | 1 855 |