Échos
Arrivée du team Glickenhaus
Après avoir préféré différer son arrivée pour parfaire la préparation, Jim Glickenhaus a passé avec succès la première étape de son pari, faire rouler sa propre voiture dans la catégorie LMH en WEC. Même s'il ne manque pas de moyens, il faut saluer la démarche et l'approche très professionnelle de ce qui est une écurie privée indépendante de tout constructeur.
Tout reste à faire, bien sûr, mais bien des projets similaires ont failli avant le cap de la première course. Cette case est cochée pour la voiture rouge, qui a vu le drapeau à damier. Bon courage pour la suite.
Mise à jour de la balance de performance
La balance de performance a évolué depuis Spa, alourdissant la Toyota de 26 kg et l'Alpine de 22 kg, avec dans les deux cas une légère diminution de l'énergie maximale. En termes de performance, que ce soit à l'intérieur de la catégorie comme vis-à-vis des LMP2, pour l'instant le système fonctionne plutôt bien.
50 000 spectateurs pour les 24 heures du Mans
L'ACO a déclaré son intention d'ouvrir les 24 heures du Mans les 21 et 22 août prochains au public. Sauf retournement de situation, l'organisation compte pouvoir accepter la présence de 50 000 spectateurs, soit 20% du nombre habituel, sous réserve de l'utilisation du pass sanitaire.
Il y aura d'autres restrictions, puisque la journée test et les vérifications administratives ne seront pas ouvertes au public, et lors de la course les traditionnels concerts et fête foraine n'auront pas lieu.
La billetterie ouvre le 21 juin.
Ryo Hirakawa en test pour Toyota après l'épreuve
Double champion en Super GT pour Lexus et Toyota, Ryo Hirakawa a également roulé en ELMS en 2016 et 2017 et disputé les 24 Heures du Mans en LMP2. Toyota a décidé de l'appeler dans le cadre des tests de la GR010 sur le circuit de Portimao cette semaine. Le ticket pour une place de titulaire la saison prochaine ?
Qualifications
On s'interrogeait avant la première séance sur les performances des uns et des autres avec une balance de performance un peu plus défavorable pour les hypercars, et comme à Spa les LMP2 s'invitaient en haut du classement pendant les séances libres.
Pole position pour l'Alpine
La hiérarchie reprenait sa figure habituelle à l'issue des qualifications, les voitures de la catégorie LMH se retrouvant à jouer les premiers rôles. Mais la grande originalité de cette édition, c'était la pole position de l'Alpine A480 pilotée par Matthieu Vaxivière, 9 centièmes devant la Toyota no 8 de Brendon Hartley et 2 dixièmes devant la no 7 de Mike Conway. C'est la première fois depuis Le Mans en 1977 qu'une équipe française réussit la pole position en championnat du monde d'endurance.
Les premières LMP2 n'étaient pas très loin, avec les deux voitures Jota à 8 dixièmes, la no 28 devant la no 38, quelques dixièmes devant la voiture no 29 du team Nederland et la no 22 d'United Autosport.
La Glikenhaus, très attendue, était sans surprise en retrait à la onzième position, à peu près au milieu des LMP2.
Deuxième pole position pour Porsche en GTE
Porsche décrochait une nouvelle pole position en GTE Pro avec comme à Spa Kevin Estre sur la no 92 devant la Ferrari no 51, la seconde 911 RSR officielle et la Ferrari no 52.
Chez les GTE Am également les Porsche dominaient, la no 56 Team Project 1 devant la no 77 du Dempsey Proton Racing.
Course
Chassé-croisé Alpine-Toyota
Nicolas Lapierre réussissait un parfait envol devant les deux Toyota, et le premier tour se passait généralement sans encombre sauf pour les deux voitures du team Jota, Felix da Costa envoyant son coéquipier Tom Blomqvist en tête-à-queue au troisième virage, sans dommage cependant pour les autos.
L'Alpine distançait graduellement les Toyota qui roulaient de concert, mais cela ne suffisait pas puisqu'avec un arrêt supplémentaire pour cause de consommation plus élevée que les voitures japonaises, la voiture bleue se retrouvait à mi-course derrière elles.
L'intervention du safety car à l'issue de la cinquième heure, suite à la sortie de route d'une LMP2, rebattait progressivement les cartes. L'A480, légèrement plus rapide, reprenait la tête de la course mais devait s'incliner à nouveau à l'issue des huit heures devant les deux Toyota, une séquence de Full Course Yellow en fin de course empêchant la voiture de l'équipe française de dégager une marge suffisante pour revenir dans le jeu.
Course d'équipe sans états d'âme chez Toyota
Dès lors la voie était ouverte pour les Toyota et la fin de course était marquée par les consignes d'équipe du Gazoo Racing qui offraient la course à la no 8 de Buemi, Nakajima et Hartley, devant laquelle s'effaçait Jose Maria Lopez sur la no 7, lui-même en tête depuis quelques tours également sur consigne du team, dans une séquence assez curieuse à suivre.
Les deux GR010 ont roulé de concert pendant toute l'épreuve et Toyota a adopté un système de compétition disciplinée où la voiture la plus rapide a le droit de prendre le commandement, mais pour éviter tout risque d'élimination mutuelle la voiture devant n'a pas le droit dans ce cas de lui résister.
Jusqu'à la saison dernière, les positions étaient en plus figées après le dernier ravitaillement pour la même raison, mais cette saison l'approche a changé et c'est ainsi que Lopes, initialement sur un rythme plus rapide que Buemi, a eu la latitude de passer ce dernier, mais n'a pas pu ensuite distancer ce dernier et a dû le laisser repasser.
Cette façon de courir très contrôlée peut se comprendre du point de vue de l'équipe et n'est pas franchement nouvelle en endurance mais il faut bien avouer que c'est un peu frustrant pour les spectateurs privés de bagarre visible. La loi du chronomètre n'est pas aussi spectaculaire que les freinages tardifs et les échanges de peinture...
La Glickenhaus 007 à l'arrivée
Dans une course où les incidents ont été finalement peu nombreux, l'un des plus importants concernait la Glickenhaus 007 de Ryan Briscoe qui se rabattait involontairement sur l'Aston Martin Vantage D-Station no 777 lors de la deuxième heure de course, entraînant dans sa valse une Porsche également. La toute nouvelle LMH pouvait repartir mais c'était pour un retour au stand et un long arrêt pour changer l'embrayage, qui plongeait la voiture au fond du classement.
En dehors de cet incident, la voiture n'a pas eu de souci de fiabilité, ce qui est encourageant pour une première sortie. La fiabilité est d'ailleurs déjà là également pour l'Alpine et les Toyota qui ont tourné comme des horloges. Impressionnant pour des autos toutes jeunes également.
JOTA domine le LMP2
Contrairement aux Toyota, les deux Oreca de chez JOTA la no 38 et la no 28, ne se sont pas fait de cadeaux. La no 28, envoyée donc en tête-à-queue en tout début de course par la voiture sœur, est remontée patiemment jusqu'au commandement, avant de se faire à nouveau déposséder de la tête de course par la no 38 près du but. Antonio Felix da Costa gagne à domicile avec ses coéquipiers Davidson et Gonzales devant la no 28.
On retrouve en troisième position la voiture du team Autosport no 22, devant la no 31 de WRT qui a fait une très belle course également. La voiture no 1 aux couleurs de Richard Mille de l'équipe féminine Calderon-Floersch-Visser termine à une bonne sixième place dans la catégorie.
Ferrari à la fête en GT
La Porsche no 92 en tête en début d'épreuve a dû s'incliner devant les deux Ferrari officielles, l'équipe blâmant une mauvaise adéquation de la voiture et des pneus aux conditions de la course. Les deux 488 GTE signent un beau doublé, la no 51 de James Calado et Alessandro Pier Guidi devant la no 52.
C'est également une Ferrari qui s'impose en GTE Am après une course très disputée, la no 47 des nouveaux venus du Cetilar Racing, devant la Porsche no 56 Team Project 1.
La Ferrari bretonne no 83 qui avait gagné à Spa a été retardée par une crevaison en début d'épreuve.
On retrouvera le WEC à Monza du 16 au 18 juillet pour une épreuve de 6 heures, avant les 24 heures du Mans le mois suivant.
Crédit images : Toyota Gazoo Racing, Alpine, FIA WEC, Porsche, Ferrari
Résultats
8 Heures de Portimao, seconde manche du WEC 2021, le 13 juin 2021
POS | NR | TEAM | VEHICLE | CAT | GAP |
1 | 8 | Toyota Gazoo Racing | Toyota GR010 HYBRID | HYPERCAR | |
2 | 7 | Toyota Gazoo Racing | Toyota GR010 HYBRID | HYPERCAR | 1.800 |
3 | 36 | Alpine Elf Matmut | Alpine A480 - Gibson | HYPERCAR | 1'08.597 |
4 | 38 | JOTA | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 4 Laps |
5 | 28 | JOTA | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 4 Laps |
6 | 22 | United Autosports USA | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 5 Laps |
7 | 31 | Team WRT | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 5 Laps |
8 | 34 | Inter Europol Competition | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 7 Laps |
9 | 1 | Richard Mille Racing Team | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 10 Laps |
10 | 70 | Realteam Racing | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 10 Laps |
11 | 21 | DragonSpeed USA | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 12 Laps |
12 | 20 | High Class Racing | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 15 Laps |
13 | 29 | Racing Team Nederland | Oreca 07 - Gibson | LMP2 | 20 Laps |
14 | 51 | AF Corse | Ferrari 488 GTE Evo | LMGTE Pro | 21 Laps |
15 | 52 | AF Corse | Ferrari 488 GTE Evo | LMGTE Pro | 21 Laps |
16 | 92 | Porsche GT Team | Porsche 911 RSR - 19 | LMGTE Pro | 21 Laps |
17 | 91 | Porsche GT Team | Porsche 911 RSR - 19 | LMGTE Pro | 22 Laps |
18 | 47 | Cetilar Racing | Ferrari 488 GTE Evo | LMGTE Am | 26 Laps |
19 | 56 | Team Project 1 | Porsche 911 RSR - 19 | LMGTE Am | 26 Laps |
20 | 54 | AF Corse | Ferrari 488 GTE Evo | LMGTE Am | 26 Laps |
21 | 98 | Aston Martin Racing | Aston Martin Vantage AMR | LMGTE Am | 26 Laps |
22 | 57 | Kessel Racing | Ferrari 488 GTE Evo | LMGTE Am | 26 Laps |
23 | 60 | Iron Lynx | Ferrari 488 GTE Evo | LMGTE Am | 27 Laps |
24 | 85 | Iron Lynx | Ferrari 488 GTE Evo | LMGTE Am | 27 Laps |
25 | 33 | TF Sport | Aston Martin Vantage AMR | LMGTE Am | 28 Laps |
26 | 86 | GR Racing | Porsche 911 RSR - 19 | LMGTE Am | 29 Laps |
27 | 88 | Dempsey - Proton Racing | Porsche 911 RSR - 19 | LMGTE Am | 31 Laps |
28 | 83 | AF Corse | Ferrari 488 GTE Evo | LMGTE Am | 33 Laps |
29 | 44 | ARC Bratislava | Ligier JSP217 - Gibson | LMP2 | 39 Laps |
30 | 709 | Glickenhaus Racing | Glickenhaus 007 LMH | HYPERCAR | 54 Laps |
31 | 77 | Dempsey - Proton Racing | Porsche 911 RSR - 19 | LMGTE Am | 212 Laps |
32 | 777 | D'Station Racing | Aston Martin Vantage AMR | LMGTE Am | 231 Laps |