Nissan justifie cette décision par le besoin de résoudre d'abord les problèmes techniques qui affectent la LMP1 hybride, et ils sont nombreux. Le premier, et le plus important, est le fait qu'elle n'est pour l'instant pas hybride, justement, suite aux soucis rencontrés sur le système de récupération d'énergie ERS, inopérant. Outre le fait que la voiture doit compter uniquement sur son moteur thermique, ce qui entraîne un important déficit de puissance tout en devant tout de même emporter à bord le poids supplémentaire représenté par le système hybride, elle ne peut compter que sur les roues avant pour se mouvoir, ce qui compromet l'équilibre de l'auto et génère des problèmes de motricité en sortie de courbe. Par ailleurs l'absence du système de récupération d'énergie en décélération impose des contraintes colossales sur les freins, pas dimensionnés pour ralentir la voiture à eux seuls, entraînant en particulier des problèmes de refroidissement. Le dernier des gros problèmes au Mans concernait la suspension, qui en l'état obligeait les pilotes à éviter les bordures et donc donc à rouler hors de la ligne propre, encrassant les pneus et ajoutant aux problèmes de motricité.

Nissan a travaillé sur une partie de ces problèmes pendant l'été et la version modifiée de l'auto a montré des progrès lors de ses derniers essais américains à COTA, où la rumeur veut qu'elle ait obtenu des temps à moins de cinq secondes des LMP1 non hybrides, mais pas suffisamment pour justifier de l'aligner en course. On ne verra donc pas les GT-R LM Nismo au Nürburgring à la fin du mois pour commencer, et sans doute pas non plus à Austin et Fuji. Est-ce une façon pour Nissan de tirer sa révérence en douceur ? Si l'on s'en tient aux déclarations qui accompagnent le communiqué de presse, ce n'est pas le cas, et Nismo a les yeux tournés vers l'avenir. Le président de Nismo, Miyatani-san, ne dit pas autrement : "Nous comprenons que les gens vont être déçus, mais soyez sûr que personne n'est plus déçu que nous. Nous sommes des compétiteurs dans l'âme et nous voulons courir, mais nous voulons le faire en étant compétitifs. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de continuer notre programme de test et de préparer la GT-R LM Nismo pour le haut niveau de compétition du WEC. Quand vous innovez, vous ne devez pas renoncer à la première difficulté. Nous sommes résolus à vaincre ce challenge."

Nissan est dans le même temps décidé à continuer d'être ouvert dans sa communication autour du projet, et a promis de donner des nouvelles au fur et à mesure.

Source et crédit image : Nismo