La série sera basée sur un livre retraçant les premières années de Carroll Shelby "Shelby: The Man, The Cars, The Legend". Avant de devenir le pourvoyeur d'armes lourdes pour Ford que l'on sait, Shelby fut un pilote talentueux, pilotant en Europe pour Maserati et Aston Martin pour le compte duquel il remporta les 24 heures 1959 associé à Roy Salvadori. La série veut chroniquer cette époque et les pilotes d'alors. Ridley Scott, qui comme les jeunes Anglais de sa génération était un grand admirateur de Stirling Moss, a déclaré, pour le moins enthousiaste : "Il s'agit d'un projet très ambitieux, d'une opportunité unique de raconter l'histoire de ces hommes légendaires qui ont tout risqué pour gagner Le Mans". "C'est une épopée d'ambition et de courage, une histoire de course automobile qui n'a jamais été entreprise à une telle échelle".

Tout britanniques qu'ils soient, Ridley et Tony Scott représentent à eux deux un paquet de blockbusters hollywoodiens : Alien, Blade Runner, Thelma et Louise, Gladiator, Hannibal, Robin des Bois (pour n'en citer que quelques uns) pour Ridley, et pour Tony Top Gun, True Romance, Ennemi d'Etat, USS Alabama, dernièrement Unstoppable et surtout Jours de Tonnerre, bruyant opus prenant place dans le monde de la NASCAR où Tom Cruise séduit Nicole Kidman en mettant de façon répétée sa Chevy dans les murs et ses adversaires. Des films efficaces dont le point commun n'est pas la subtilité ni la profondeur.

En matière de films sur le Mans, on a deux références majeures : l'austère Le Mans de McQueen, un pur joyau qui est toutefois inregardable, ne nous voilons pas la face, par qui n'est pas complètement passionné par les 24 heures, et Michel Vaillant, exactement l'inverse. Tout le défi qui s'offre aux frères Scott est de trouver le juste milieu, de contenter le grand public tout en ne consternant pas les amateurs. Un cadre et des autos authentiques, des péripéties crédibles, mais aussi un aspect humain qui ne tombe pas dans la caricature et les clichés, avec en plus la contrainte de la durée d'une série et un budget n'ayant rien à voir avec une superproduction. Ca ne va pas être simple.

Pour rappel, Days of Thunder, c'était ça. En espérant que "The Drivers" ne soit pas la même chose avec des Jaguar Type D et des Ferrari 250...

Via Reuters

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