Vous l'avez appris hier, Peugeot stoppe son programme endurance avec effet immédiat, ce qui a pour conséquence le reclassement du personnel Peugeot Sport "908", et la remise au musée des 908...

Un coup dur pour l'endurance et les 24 Heures du Mans, un "choc" pour l'amoureux d'endurance que je suis. Arrivé sur les bords de piste en 2007 au même moment que débutait le programme Peugeot en endurance, la 908 était un peu ma "référente", toujours là. Il faudra s'y faire et tourner la page, le constructeur préfère se focaliser sur ses futurs produits (nombreux) et cela peut être légitime.

Il faut revenir au 14 juin 2005 pour entendre parler de Peugeot, qui déclare son intention de revenir en endurance. C'était il y a presque 7 ans, Audi roulait encore avec la "vieille" R8 vue pour la première fois en 2000, et le moteur diesel n'avait encore jamais triomphé sur une course de 24 Heures. Peugeot annonçait son intention de revenir à l'endurance (après les années 91-93) avec dans ses cartons le diesel. On le sait, depuis, Audi a été le premier à décrocher les 24 Heures du Mans avec la technologie diesel.

N'empêche que Peugeot sera la première marque à venir défier Audi sur son terrain de jeu réservé. Les 24 Heures du Mans 2008, 2010 et bien entendu 2011 resteront les éditions les plus marquantes de ce duel.

• 2008 car Peugeot est enfin a maturité, la R10 est fatiguée, et la météo jouera son rôle pendant la nuit, comme peut le faire la neige au Monte Carlo. Un dénouement sublime, poétique, traduit en image dans Truth in 24 par Audi
• 2010 car la tension n'a jamais atteint une telle force. 2010, c'est un petit 2011, une bataille féroce, dure, qui pousse à bout les Peugeot... et Audi qui ne se contente pas de récupérer la victoire, mais qui bat au passage le record de distance parcourue sur 24 Heures, détenu depuis 1970.
• 2011 enfin et ses 13 secondes magiques... Comment imaginer un écart si mince après 24 Heures. Un grand moment de sport-auto.

Peugeot quitte l'endurance et je rends hommage à leurs équipes, leurs pilotes, pour ces saisons de bonheur. On ne peut que déplorer la fin de cette aventure qui est assez maladroite... Du matériel était déjà présent à Sebring en vue des essais dans quelques jours, ce qui témoigne d'une décision tardive de la direction. Les pilotes se retrouvent pour la plupart le bec dans l'eau, à l'exception de Seb Bourdais et Simon Pagenaud qui ont eu le nez creux en s'échappant vers l'IndyCar.

Il y a eu un avant Peugeot en endurance, il y aura un après. Un après magnifique avec Toyota qui arrive dès cette année, Porsche qui veut en découdre en 2014, et d'autres marques qui deviennent de plus en plus impliquées (Mazda, Honda).

Mon regret restera l'échec de Peugeot face à la technologie hybride, longtemps annoncée, et jamais présentée en piste. Un domaine ou le constructeur aurait eu de belles choses à faire.

Photo : Peugeot Sport / Geoffroy Barre