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par Pierre-Laurent Ribault

Nismo Festival 2017 : 20 ans déjà

Le Fuji Speedway accueillait il y a quelques jours la vingtième édition du Nismo Festival. Cette manifestation, qui a depuis essaimé chez Honda comme chez Toyota, célèbre à la fin de chaque saison les exploits présents et passés, avec les machines et les hommes qui en sont à l'origine, et c'est toujours un plaisir de revisiter la riche histoire sportive de la marque.

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Le blog auto fait partie des fidèles du festival, et votre serviteur le visite bon an mal an depuis 2006. Malgré les années qui passent on retrouve toujours avec plaisir les autos du passé et chaque édition apporte sa dose de découverte.

Les grands classiques

Si la recette est essentiellement identique d'édition en édition, les ingrédient changent chaque fois un peu. Cette année, pour marquer les vingt éditions, le thème de la manifestation était la GT-R, ce qui n'empêchait pas de voir quelques autres grand classiques.Par exemple se cachaient dans un garage le trio des Super Silhouettes qui ont animé les pistes japonaises de 1979 à 1985, avant que le groupe C ne prenne le relais. Nissan avait confié à trois ses pilotes vedettes le soin de construire et d'engager trois modèles différents via leurs structures naissantes : La Bluebird pour Haruhito Yanagida et Garage 20, la Silvia pour Kazuyoshi Hoshino et Impul et la plus célèbre des trois, la Skyline de Masahiro Hasemi et Hasemi Motorsport.

Les autos, qui répondaient au règlement international groupe 5, ne roulaient pas cette fois mais ont toujours une présence incroyable, avec leurs porte-à-faux gigantesques et leurs roues énormes sous une carrosserie hypertrophiée. Elles restent extrêmement populaires 35 ans après.Dans les années 1970 les compétitions de tourisme étaient très populaires et le gros des bataillons du championnat Minor Touring était constitué d'une nuée de Nissan Sunny dans lesquelles nombre de pilotes japonais de renom ont usé leurs premières combinaisons comme leurs homologues hexagonaux ont pu le faire dans les coupes Gordini.

Alors que la compétition historique est encore balbutiante au Japon, les Sunny sont l'exception et n'ont jamais vraiment arrêté de courir depuis leurs beaux jours, et le Nismo Festival est toujours la dernière épreuve de l'année. D'autres Nissan sportives de la période sont hébergées dans le peloton comme ces Bluebird 510 SSS qui ont un je ne sais quoi d'américain, sans doute le fait qu'à la même époque Peter Brock les faisait triompher de l'autre côté du Pacifique.

Cette année la victoire de la course des Sunny a été remportée par Masahiko Kageyama sur la Sunny B310 Tomei Sports aux couleurs ô combien célèbres de Leyton House.

Autre évènement classique du Nismo Festival, le Nismo Grand Prix, qui met aux prises les voitures modernes du Super GT, du Super Taikyu et des cousins du Blancpain Endurance GT, était cette année non pas en clôture mais en tout début d'après-midi. Malgré son statut officiel de course exhibition et l'apparente décontraction des teams, chacun met un point d'honneur à essayer de remporter la course.

Comme c'est souvent le cas, l'édition 2017 s'est terminée par un duel entre la voiture rouge et la voiture bleue, c'est-â-dire la GT-R GT500 Nismo officielle et la GT-R du team Impul aux couleurs Calsonic. Cette année encore la GT-R Nismo l'a emporté alors que dans la meute des GT-R GT3 la victoire a récompensé Tomei Sports et la GT-R GT300 RunUp.

Les GT-R à l'honneur

Le sujet du jour était toutefois les GT-R de course, et Nissan avait sorti toute la lignée de ses réserves de Zama. Le premier coupé GT-R conçu pour la compétition est désormais bien connu. la GT-R KPGC10 n'a pas hérité du surnom de Godzilla mais elle l'aurait bien porté, avec ses 50 victoires consécutives entre 1970 et 1972. Les deux exemplaires présents étaient conduits par Moto Kitano et Masahiro Hasemi, pilotes Nissan à l'époque.

La suivante dans la lignée est unique par son destin. Destinée à courir en 1973, elle n'en aura pas le temps. La crise pétrolière met fin au programme sportif de Nissan pour un temps, et le prototype exposé au salon de Tokyo 1972 restera unique. Dommage, avec son profil de coupé hatchback et son air de pony car, la Skyline 2000 GT-R KPGC110 "kenmeri" avait de quoi devenir une autre légende.

Takahashi Kunimitsu, qui après ses exploits chez Nissan deviendra un des éléments clés de Honda en compétition (il est à la tête de l'écurie qui engage la NSX Raybrig en Super GT), était invité pour en reprendre le volant pour quelques tours devant les fans.

Longue éclipse ensuite pour la Skyline GT-R, à la ville comme à la piste, jusqu'en 1990. Durant cette période, comme on l'a vu plus haut, Nissan ne quitte pas entièrement la compétition mais les fameuses trois lettres sont absentes jusqu'au retour triomphant avec la génération R32.

C'est là qu'apparaît le surnom de Godzilla, à cause de la domination considérable de la GT-R en Groupe A, à l'étranger mais surtout au Japon où le championnat devient quasiment monotype, aucun autre constructeur ne pouvant proposer de réponse à ce monstre de 500 chevaux, quatre roues motrices, qui enfile les victoires, 29 consécutives entre 1990 et 1993.

La Nissan Skyline GT-R R32 groupe A, fraîchement élue par les fans meilleure Nissan sportive de tous les temps, était présente en trois exemplaires. La plus fameuse sans doute est la no12 de Kazuyoshi Hoshino qui inaugure en 1990 la classique livrée bleue à lettrage blanc Calsonic, l'équipementier qui soutient fidèlement le pilote et son écurie Impul depuis toujours. Cette voiture, qui a remporté le championnat 1990, est un des piliers du Nismo Festival et est toujours très attendue.

Les deux autres autos présentes sont plus rares, d'autant plus avec leurs pilotes de l'époque invités pour l'occasion dont Keiichi Tsuchiya, qui démontrera au volant de la voiture aux couleurs Taisan STP de 1993 qu'il sait aller aussi vite en grip qu'en drift.

Si les deux voitures ci-dessus sont propriété de Nissan ce n'est pas le cas de la troisième, engagée par HKS pour Osamu Hagiwara, présent lui aussi au festival. La GT-R aux couleurs HKS, encore une livrée fameuse au Japon, a couru en 1992 au milieu d'une nuée de voitures identiques. Le spectacle des GT-Rs groupe A en meute et le rugissement des 6 cylindres en ligne RB26 devait être dantesque, si l'on se base sur les quelques tours offerts lors du festival par ces trois autos roulant ensemble.

Le groupe A finira par mourir sous le poids de Godzilla mais la GT-R n'en a pas fini. Elle prend résolument sa place dans le championnat JGTC naissant à partir de 1994. Après la R32 arrive la R33 et Nissan décide de renvoyer la GT-R en dehors des frontières du pays pour un peu de gloire internationale, comme pour la génération précédente.

Cette fois ce sont les 24 Heures du Mans qui sont choisies. La GT-R LM, une version de la voiture de JGTC adaptée au règlement ACO, visite la Sarthe en 1995 et 1996 avec une honorable dixième place au général en 1995.En JGTC Nismo finit par s'engager directement avec la voiture no23 qui gagne le championnat en 1998 sous les couleurs Pennzoil et l'équipage composé de Masami Kageyama et Erik Comas. Les deux pilotes étaient présents cette année et avaient ressorti leurs combinaisons et leurs casques de l'époque.

Erik Comas, invité par Nismo, a retrouvé avec grand plaisir le volant de la voiture de la saison suivante, la première GT-R de la génération R34, avec laquelle il a remporté le championnat 1999, son second titre consécutif.

Le pilote français, qui aligne dorénavant les victoires en championnat d'Europe des rallyes historiques au volant de sa Lancia Stratos, est une légende au Japon où il a couru jusqu'en 2006, et son japonais n'est pas plus rouillé que son talent, si l'on en croit l'aisance dont il a fait preuve au micro devant les fans qui lui ont fait un triomphe.

La GT-R R34 assurera la représentation de Nissan en JGTC jusqu'en 2003 où elle obtiendra un second titre avec Satoshi Motoyama et Michael Krumm avant de laisser la place pour un temps à la Fairlady Z. Entre son arrivée et son départ, la GT-R R34 aura bien évolué, reflétant les changements réglementaires.

C'est en 2008 que la GT-R revient en ce que est devenu entretemps le Super GT, et comme le veut la tradition chez Nissan, la R35 remporte le titre dès son apparition, avec Benoît Tréluyer et Satoshi Motoyama.

La GT-R R35 se tiendra aux avant-postes durant les cinq années suivantes, avec deux titres supplémentaires en 2011 et 2012.

Rebelote en 2014, lors du changement de réglementation avec l'adoption de la coque "DTM", avec cette fois Tsugio Matsuda et Ronnie Quintarelli qui remportent le titre deux fois consécutivement là-aussi.

La GT-R n'est pas restée inactive non plus à l'international, avec le titre mondial en FIA GT1 en 2011 obtenu par Michael Krumm et Lucas Luhr sur la terrible GT1 à moteur V8 dont le vacarme tellurique noyait toutes les autres autos, et pourtant il y avait de la concurrence côté décibels.

La seule conclusion à tirer de cette ribambelle de victoires et de titres qui s'étalent sur plus de quarante ans est que Godzilla est bien le monstre qui règne sur le Japon. Et ce ne sont pas les membres de l'armée des supporters indéfectibles de la marque, qui agitent leurs drapeaux sur tous les circuits depuis 20 ans, qui diront le contraire.

Et ces fans sont importants pour Nismo, ils font même partie de la famille. Et c'est pour cette raison que le Nismo Festival se referme toujours par une série de discours et de remise de prix devant le public de la grande tribune.

Le président de Nismo vient rituellement s'y excuser en cas de non victoire au championnat, remercier les fans et promettre la victoire pour l'année suivante alors que la tribune scande le cri de guerre de la marque : Go Go Nissan!

Et tout le monde rentre chez soi les yeux et les oreilles saturés de souvenirs et prêt pour une nouvelle saison derrière la GT-R.

Crédit photos : PLR/le blog auto

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Pour résumer

Le Fuji Speedway accueillait il y a quelques jours la vingtième édition du Nismo Festival. Cette manifestation, qui a depuis essaimé chez Honda comme chez Toyota, célèbre à la fin de chaque saison les exploits présents et passés, avec les machines et les hommes qui en sont à l'origine, et c'est toujours un plaisir de revisiter la riche histoire sportive de la marque.

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