"Et si le pesage commençait le dimanche ?" a proposé il y a plusieurs mois l'ACO. Une idée, comme ça... Après les autorisations délivrées par la municipalité et les nécessaires ajustements à la tenue du pesage un dimanche, ce rendez-vous tant attendu a eu lieu. Et sous le soleil ! Il est impossible de donner un chiffre quant à la fréquentation de cette journée dominicale, mais le pari est réussi ! On peut regretter l'étroitesse des lieux, et la difficulté de se mouvoir, mais c'est toujours un bonheur de voir cet engouement autour des 24 Heures. Le pesage le dimanche a permis à des spectateurs qui n'y sont jamais venus de faire le déplacement !
Pendant les deux jours, les 56 voitures sont donc passées sous le contrôle des commissaires. Poids, longueur, cotes d'ailerons, moteur, tout est contrôlé. Les 56 voitures sont conformes et prêtes à affronter la piste. Parmi elles, les favorites, Audi et Peugeot. Stéphane Sarrazin, le poleman de chez Peugeot (qui tentera d'en décrocher une 4e cette année), résume bien l'état d'esprit des deux camps : "Ce sera une qualif de 24 Heures cette course, car le rythme va être extrêmement intense. Audi a beaucoup progressé" explique t-il. De l'autre coté aussi, on parle de course rapide, Allan McNish parle même de revanche à prendre sur l'an passé. "Nous ne serons pas devant Peugeot en terme de performance mais nous ne serons plus près d’elles que l’an dernier" explique l'écossais, en quête d'un nouveau succès. Les Audi et les Peugeot vont se battre, nous en sommes surs, avec comme outsider la Peugeot confiée à l'équipe Oreca, et à un certain Olivier Panis... "C'est une chance que Hugues ait un partenariat avec Peugeot. C'est un bonheur d'avoir une voiture qui te permette de te battre pour le podium. Pour moi, il y a 4 voitures officielles, car la relation avec Peugeot est très bonne". En témoigne le déverminage effectué sur les voitures officielles et la voiture Oreca, à Satory. Qu'on se le dise, la 908 d'Hugues de Chaunac est identique aux usines, et pourrait faire de belles choses.
Le pesage a été l'occasion également de discuter avec de nombreux pilotes engagés en LMP2, catégorie plus ouverte que jamais. L'affiche de cette année se résume à un duel Acura / reste du plateau. Les Acura sont favorites sur le papier, mais possèdent un défaut : elles n'ont jamais fait Le Mans. "C'est la première année ou on arrive aussi prêts, avec d'aussi bons résultats dans les premières courses" explique Matthieu Lahaye, engagé sur une Pescarolo Oak Racing, qui mènera la chasse aux Acura. "Je pense qu'au début, on s'attend à être distancés, tant en qualif qu'en début de course. Notre force c'est la fiabilité et la connaissance du Mans. Eux n'ont jamais fait Le Mans, donc ils ne savent pas trop où ils vont et à quel rythme... Le Judd que nous avons maintenant est plus fiable". Acura débute au Mans, mais les pilotes eux ne sont pas des novices. Que ce soit chez Strakka, ou tous les pilotes connaissent le circuit, ou chez Highcroft, ou l'on retrouve carrément le vainque de l'édition 2009, David Brabham, associé au triple vainqueur de l'épreuve, Marco Werner. "Même si à titre personnel je possède une bonne expérience du Mans, nous n’avons jamais participé ici ensemble, comme team, et il faut donc apprendre…" explique David Brabham, qui nous explique avoir une ambition : être le premier à remporter Le Mans dans toutes les catégories (il y est déjà parvenu en GT1 à deux reprises et en P1 l'an passé). Qui de Acura ou de Pescarolo ou Lola l'emportera ?
Bien que réduit, le GT1 accueille des pilotes de grande qualité. Ainsi, nous avons pu rencontrer Romain Grosjean, ex pilote Renault F1, venu à la découverte des 24 Heures chez Ford. "J’ai envie de découvrir Le Mans, la semaine Mancelle, et tous les temps fort. Avant de signer avec Matech, j’avais dit que je viendrais ici, en concurrent ou non, afin de découvrir. Si je ne l’avais pas fait avec la Ford GT, je serai venu manger un merguez-frites dans les Hunaudières" explique le Franco-Suisse. Dans son team, on retrouve aussi Cyndie Alleman, Rahel Frey et Natacha Gachnang, trois femmes venues affronter Le Mans. Elles ont, au pesage, reçues un accueil digne des pilotes Audi et Peugeot. Un magnifique accueil qu'elles ne sont pas prêtes d'oublier ! "Il y a beaucoup d’émotions ici. On arrive pas encore à réaliser. Participer au Mans, dans une course de 24 Heures, c’est formidable, tout semble plus impressionnant qu’ailleurs“ explique Rahel Frey.
Que dire du GT2, sinon du bien ? Le public venu aux Jacobins a pu découvrir les 18 voitures de ce plateau. Jaguar, Ferrari, Porsche, Aston Martin, mais aussi BMW, Spyker et Corvette... Rarement le plateau des LMGT2 n'aura été aussi complet, et avec des équipages pouvant légitimement viser la victoire. On dénombre au moins 8 voitures capables de l'emporter, avec des pilotes comme Alesi, Fisichella, Lieb, Lietz, Holzer, Westbrook, Salo... Le Mans s'ffirme comme le top du GT2 mondial. La foule était bien entendu ici pour accueillir Jean Alesi, mais également les Corvette, toujours appréciées du public de connaisseur. Un grand bravo à cette organisation et à cette idée de déplacer le pesage au dimanche ! La même l'an prochain ?
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