City Challenge Bakou
par Joest Jonathan Ouaknine

City Challenge Bakou

C'est sans doute la course la plus improbable de l'année. La première course automobile de l'Azerbaïdjan, avec son lot de stars et d'animations. Le tout sur fond de dictature et de pétro-dollars; de quoi rappeler certains meeting africains ou sud-américains les années 50-60.

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L'Azerbaïdjan est un pays méconnu. Cette république du Caucase fait parti de "l'Orient compliqué", où minorités ethniques et anciens empires chevauchent volontiers les frontières.

Ainsi, le nom "Azerbaïdjan" vient du perse, le pays a fait parti de l'U.R.S.S., mais les Azéris parlent une langue proche du turc. Histoire de compliquer le tableau, signalons que la région du Haut Karabagh est de facto rattaché à l’Arménie, que celle du Nakhitchevan n'est pas rattaché au reste du pays et qu'il existe un Azerbaïdjan iranien (brièvement indépendant.)

Si l'on parle peu de l'Azerbaïdjan, c'est aussi parce que le pays est infréquentable. En 1995, Heydar Aliyev, ancien du KGB, profite du trouble suite à un coup d'état pour s'élire président. Il meurt en 2003, peu après avoir installé son fils, Ilham, sur le trône. "Elu" avec 76,84% des voix, il est "réélu" en 2008 avec 88,73% des suffrages.

Dans la grande tradition du Caucase, la prédation par un clan proche du pouvoir est un sport national.

L'avantage du pays, ce sont les hydrocarbures. Les sous-sols sont gorgés de gaz et de pétrole. Déjà, en 1920, Lénine justifie son annexion par l'U.R.S.S. car les Soviétiques ont besoin de son pétrole.

C'est grâce à cela que le pouvoir azéri n'est que mollement montré du doigt par la communauté internationale.

Désormais, les Aliyev veulent faire connaitre leur pays. La première étape est l'organisation de l'Eurovision, dans une salle cyclopéenne construite pour l'occasion.

City Challenge Baku

La deuxième étape, c'est une course "internationale". City Challenge, qui organise des démonstrations urbaines de F1, est contacté.

L'épreuve à lieu fin octobre, afin qu'un maximum de concurrents sont libres. Et accessoirement, c'est la période où les températures sont les plus clémentes.

Le circuit fait le tour du monumental palais présidentiel et des hôtels de luxe.

En moins d'une semaine, les barrières de bétons qui bordent le circuit sont mises en place. Un vrai tour de force.

Pendant ce temps, les voitures arrivent par avion:

Et le paddock prend forme:

Le vendredi soir, le "City Challenge Baku" débute avec des acrobates et des concerts.

Les courses

Le samedi, le drift entre en scène. Rohan van Riel (BMW M5) s'impose.

Ensuite, c'est le "Grand Prix Classic", qui regroupe des F1 et des GP2.

Abba Kogan sort de la piste. Sa March 761 prend feu. Le Brésilien n'a rien, mais la course est bien sur interrompue.

Marijn van Kalmthout (Benetton B197) est déclaré vainqueur.

Entre deux courses, Beitske Visser (sponsorisée par City Challenge) offre des tours aux VIP.

Le clou du spectacle, c'est une simili-course de GT en deux manches.

Pour l'occasion, Jos Verstappen et Jacques Villeneuve se partagent une BMW Z4 Vita4One:

L'autre star, c'est Bernd Schneider, sur Mercedes SLS AMG GT3:

Le problème des murets en béton, c'est qu'ils ne pardonnent pas. Il y a ainsi plusieurs GT aux carrosseries "rectifiées".

Frédéric Makowiecki et Stef Dusseldorp (McLaren MP4-12C) dominent sans partage le dimanche. Frank Kechele et Mathias Lauda (BMW Z4 GT3) décroche l'argent après une belle bagarre avec Yelmer Buurman et Nikolaus Mayr-Melnhof (BMW Z4 GT3.)

A l'issu du podium, le paddock est submergé de confettis dorés!

Ambiance

Qu'en pense les Azéris? Impossible de le savoir. Personne ne leur demande leur avis et les journalistes sont invités à ne pas quitter le périmètre du palais.

Le public a le droit d'entrer dans le paddock et de rencontrer les pilotes. Mais on ne connaitra même pas leurs impressions.

On l'a dit, l'épreuve est avant tout de la propagande.

Dans ce pays de tradition musulmane, les grid girls et autres race queen portent des tenues légères (afin de donner une image progressiste au pays.)

Mais les militaires ne sont jamais bien loin...

Et ainsi s'achève la première grande course d'Azerbaïdjan.

Faut-il se réjouir de l'arrivée du sport automobile dans cette région? Ou huer un évènement qui cautionne une dictature?

Source:

City Challenge

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Pour résumer

C'est sans doute la course la plus improbable de l'année. La première course automobile de l'Azerbaïdjan, avec son lot de stars et d'animations. Le tout sur fond de dictature et de pétro-dollars; de quoi rappeler certains meeting africains ou sud-américains les années 50-60.

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