Longtemps parent pauvre de la galaxie des déclinaisons régionales de l'endurance façon Le Mans, L'Asian Le Mans Series, après des années de faux départs, est sur la bonne voie. Après avoir repris les rênes de l'organisation directement, l'ACO a réorganisé le calendrier qui désormais se situe en décalé par rapport à la saison européenne en 2015. Cela permet aux teams et pilotes du vieux continent de faire profiter de leur expérience les concurrents asiatiques qui veulent se frotter à l'endurance sans interférer dans les calendriers européens.
La sauce semble prendre puisque la grille pour cette saison 2016-2017 est fournie : pas moins de 30 autos sur la liste des engagés pour cette seconde manche à Fuji avec 4 LMP2, 8 LMp3, 1 CN, 9 GT3 et une Porsche GT3 Cup. Certaines de ces autos on fait faux bon mais on est tout de même confortablement au-delà de 25 voitures en piste. En LMP2, on retrouve deux équipes européennes, Race Performance et Algarve Pro Racing, trois pourrait-on dire puisque s'y ajoute le Jackie Chan DC Racing, que l'on connaît en WEC avec l'Alpine no35. Du côté des pilotes, des calibres européens vus en WEC et en ELMS côtoient quelques noms connus en Super GT et des gentlemen drivers venus de tous les horizons, et en particulier d'Asie bien entendu.
La première manche des 4 heures de Zhuhai à la fin octobre a vu la victoire de l'Oreca-Nissan du Jackie Chan DC Racing aux mains de Ho Pin Tung et Gustavo Menezes en LMP2 et de la Ferrari 488 GT3 de l'équipe Spirit of Race en GT.
Qualifications
Comme à Zhuhai, c'est le jeune Français Andrea Pizzitola qui a mis la Ligier JS P2 de l'Algarve Pro Racing en pole position devant Gustavo Menezes sur l'Oreca du Jackie Chan Racing. En LMP3, c'est aussi une Ligier qui s'est placée en haut de la catégorie avec Nigel Moore et le Tockwith Motorsport.
En GT3, ce sont des familiers de Fuji qui s'imposent puisque c'est le team BBT et sa Ferrari 488 GT3, équipe bien connue en GT Asia, qui a signé la pole position avec l'Italien Alessandro Pier Guidi devant plusieurs autres Ferrari, clairement la voiture à avoir dans cette catégorie.
Course
Disputée sous le soleil et une température clémente, la course s'ouvrait par un gros accident de l'Adess 03 du PS Racing qui envoyait la voiture de sécurité en piste pour un bon moment. Au drapeau vert, Ho Pin Tung prenait la tête nettement sur l'Oreca du Jackie Chan DC Racing no35 devant l'Oreca Judd Race Performance no8 alors que les deux Ligier JS P2 étaient retardées.
Une seconde intervention de la voiture de sécurité suite à un problème de la Ferrari du team Spirit of Race à l'orée de la troisième heure réduisait les écarts et Fabian Schiller sur l'Oreca suisse no8 prenait le meilleur sur la n035. Même si les deux Oreca restaient dans le même tour jusqu'au bout des 4 heures de course, la voiture du Jackie Chan DC Racing ne pouvait repasser devant et c'est donc la voiture de l'écurie suisse Race Performance, avec l'équipage constitué de Giorgio Maggi, Struan Moore et Fabien Schiller, qui s'imposait. Sur la troisième marche du podium on retrouvait la Ligier JS P2 no25.
La lutte pour le LMP3 était beaucoup moins limpide et voyait de nombreux changements de leader, mais c'est au final la Ligier JS P3 britannique du Tockwith Motorsport avec Nigel Moore et Phil Hanson qui s'imposait devant la Ginetta no4 du team ARC Bratislava, aux mains de Miro Konopka, Darren Burke et Mike Simpson et la voiture no1, la Ligier JS P3 de James Winslow, David Cheng et Hiroki Yoshida.
Le GT3 fut une affaire Ferrari, et après l'élimination des vainqueurs de Zhuhai, la bagarre fut totale entre la no61 du Clearwater Racing, la no37 du team BBT et les deux voitures du DH Racing, la no3 et la no5. La décision se faisait dans la dernière demi-heure quand la no3 et la no61 alors en lutte pour la tête s'accrochaient légèrement, laissant le commandement jusqu'au drapeau à damiers à la no5 de Stéphane Lemeret, Michele Rugolo et Matthieu Vaxivière. C'est la première victoire pour le DH racing, comme pour le Tockwith Motorsport en LMP3 d'ailleurs.
La course fut disputée, de bon niveau et plaisante à suivre pour les rares spectateurs présents, la concurrence de date avec le traditionnel Honda Thanks Day à Motegi étant rude, mais le bilan est prometteur. Il reste maintenant à terminer la saison au même niveau avec les deux courses restantes en Thailande et à Sepang en janvier prochain.
Crédit photos : PLR/le blog auto