Le challenge que se sont fixés l’organisateur de la série et l'ACO est difficile à relever, puisqu’il n’existe pas à ce stade de culture de l’endurance en prototype en Asie hors Japon. Pour la deuxième année d’existence de l'Asian Le Mans Series sous cette forme il ne faut pas certes pas attendre de miracle en terme de participation mais le choix assez inexplicable d’organiser la manche japonaise à Fuji le même week-end que deux des courses asiatiques les plus importantes de l'année, les 1000 km de Fuji et les 12 heures de Sepang, ne pouvait pas aider. C’est ainsi que la liste des engagés pour la Manche de Fuji ne comportait que sept voitures, auxquelles s’ajoutaient en dernière minute deux Lamborghini Gallardo Super Trofeo.
En LMP2, les deux protagonistes habituels, Oak Racing Total avec sa Morgan-Judd et le team Eurasia Motorsport avec l'Oreca-Nissan, étaient fidèles au poste. L’équipage Oak des réguliers Ho Pin Tung et David Cheng s’enrichissait de la participation de Keiko Ihara qui continue sa collaboration avec Oak après les 24 heures du Mans. Chez Eurasia Motorsport on retrouvait Richard Bradley avec son compatriote britannique John Hartshorne et le pilote chinois Pu Ju Jin.
La classe CN avait également deux protagonistes, le tout nouveau team malaisien Team Avelon Formula avec une Wolf GB08 et le Craft-Bamboo Racing avec la Ligier JS53 Evo sur laquelle évolue Mathias Beche (à un rythme bien moins élevé que dans sa Rebellion en WEC).
Enfin en GT le team taïwanais AAI engageait trois autos différentes sous les mêmes couleurs, une BMW Z4 GT3, une Mercedes SLS AMG GT3 et une Nissan GT-R GT3, auxquelles s’ajoutaient opportunément donc les deux Lamborghini Gallardo engagées au nom d'un team inconnu au bataillon, Emperor Racing. Sur l'une d'entre elles on relevait le nom de Giorgio Sanna, l'essayeur en chef de Lamborghini présent au Japon pour la présentation officielle de la Huracan le lendemain...
Les essais voyaient logiquement les pilotes pro les plus capés réaliser les meilleurs temps dans leurs catégories respectives : Richard Bradley sur l'Oreca Eurasia Motorsport, un petit centième seulement devant Ho Pin Tung sur la Morgan Oak Racing, Mathias Beche en CN, Takeshi Tsuchiya en GT sur la Mercedes SLS GT3 et Max Wiser en catégorie "Gallardo" GT-AM.
La course fut pleine de rebondissements : Richard Bradley ne réussissait pas à démarrer, et perdait deux tours sur Keiko Ihara sur la Morgan Oak Racing qui, malgré son avantage, mettait la voiture dans un mur de pneus... cela permettait à Eurasia de reprendre le commandement avant de subir une pénalité de deux minutes pour aide interdite sur la grille de départ ! La Morgan du Oak Racing, revenue en piste, reprenait alors le commandement pour ne plus le lâcher et Ho Pin Tung passait la ligne en vainqueur pour la seconde fois consécutive.
En CN après une courte période de domination pour le Team Avelon, la Ligier du Craft Bamboo Racing prenait le commandement et ne le lâchait plus jusqu'à l'arrivée, toutefois derrière les deux premières GT, la BMW Z4 de Chen-Tanigawa-Van Dam l'emportant devant la Nissan GT-R GT3. Seule une des deux Lamborghini avait pris le départ, l'autre étant détruite durant le warm-up, et remportait donc sa catégorie, sept voitures voyant l'arrivée.
La prochaine course aura lieu le 11 octobre à Shanghai.
Crédit images : Oak Racing (1), Asian Le Mans Series/Rewind Magazine