Sébastien, comment as-tu atterri chez SMP, comme manager général, je crois ? « Comme tu le sais déjà je m’occupe d’Art Grand Prix et SMP Racing a confié l’exploitation de l’équipe de course à ART et tout naturellement, je me retrouve team manager. » Parle-nous de cette structure, implantation, ambitions… ? « Art, nous sommes dans l’Yonne à Villeneuve la Guyarde. On est assez nouveaux en endurance. On cherche à monter palier après palier. Nous n’en sommes qu’à notre deuxième course. C’est un projet très ambitieux en collaboration avec BR Engineering et AER. Notre objectif pour le futur, c’est de gagner en endurance, les 24 heures du Mans et le WEC. Dans un premier temps, nous n’avons pas d’autre objectif que de faire le mieux possible d’être humble et d’apprendre. » Venons-en à tes fonctions, le team combien de personnes, venues d’Art et d’ailleurs ? « La partie exploitation c’est le personnel ART. Pour le management c’est en collaboration avec SMP mais tout ce qui est de l’ingénierie et les mécanos c’est ART. En tout nous sommes une cinquantaine » Mais quel est le rôle de SMP Racing ? « Toute la partie management avec les choix stratégiques de moteur, pneus, pilotes se fait avec SMP (dont les bureaux sont à Moscou) alors que, ART gère la partie purement technique. » Avec quel bilan technique arrivez-vous au Mans ? Avez-vous fait des essais 24 h ? « Non, nous n’avons pas eu ce loisir-là. On a suivi un programme de développement dans l’année 2017. Pour nous, c’est encore tout neuf. On a réussi à faire 7 000 kilomètres cet hiver mais on est encore de cette phase d’apprentissage, qui va s’étendre sur toute l’année 2018. » Peux-tu nous présenter l’auto assez peu connue ? « C’est une toute nouvelle voiture, qui a été conçue en partenariat entre les bureaux de BR Engineering et de Dallara. En fait, c’est quand même Dallara qui est derrière ce produit. Il a, in fine, dessiné l’auto et l’a produite. C’est encore très nouveau. Le moteur c’est un AER conçu et fabriqué par des anglais. Ces derniers avaient équipé il y a deux ans Rebellion et Bykolles et avaient connu de gros problèmes de fiabilité. Depuis, ils ont beaucoup travaillé sur les perfos et la fiabilité et du coup, il y a un vrai step de passé. Nous avons avec eux une très bonne collaboration et nous n’avons connu que très peu de problèmes au niveau du moteur. » Comment Button et Sarrazin s’intègrent dans l’équipe russe de pilotes ? « Très bien, tout à fait bien. Stéphane Sarrazin a une très grande expérience de l’endurance. Il est passé chez Toyota, chez Peugeot qui sont de gros constructeurs, il amène avec lui tout ce bagage technique et sportif et nous aide ainsi à nous développer encore plus vite. Jenson Button, c’est super, malgré son parcours il se montre très humble, il se met au niveau de l’équipe et nous apporte aussi beaucoup pour ce qui concerne l’organisation, le feed-back, le ressenti-voiture. Avec ces deux pointures ça partage très bien. » Les russes sont pas mal non plus ? « La Russie a la chance d’avoir de très bons pilotes, justement formés par SMP. On a Petrov et Aleshin, qui ont eu très grande expérience du sport automobile et deux petits jeunes Orudzhev et Isaakyan qui viennent de la 3.5 et possèdent une belle pointe de vitesse. Il faut qu’ils s’adaptent à la philosophie endurance assez différente. En tout cas, je suis très content des pilotes et du travail qu’ils fournissent. » Comment vois-tu votre course ? « C’est une course de 24 heures et j’ai un peu d’expérience de ces courses-là. Notre objectif c’est de bien faire le boulot, après, il y a plein de choses qui peuvent se passer. Je ne tire pas de plan sur la comète, si ce n’est d’être impliqué à 100% pour ne rien regretter, mais en restant humble et réaliste. » Est-il envisageable d’aller chercher les Toyota ? Que penses-tu des équivalences hybrides et non hybrides ? « Aller chercher les Toyota, oui parce qu’ils n’ont que 2 voitures et l’on sait –eux, mieux que personne avec la course perdue en 2016, à 5 minutes du drapeau à damier- que sur une course de 24 heures tout peut arriver. On verra bien. C’est sûr qu’en termes de performances, ils seront très compliqués à aller chercher. Pour nous, il faudra aller au bout sans encombre et prêts à exploiter le moindre petit faux-pas qu’ils pourraient faire. La question des équivalences on pourrait en parler pendant des heures… C’est effectivement un gros sujet que je me refuse à commenter dans la Presse, ça ne sert à rien, c’est un faux débat. On part avec les règles qui sont connues, nous sommes au début du projet et je préfère qu’on se concentre sur ce qu’on doit faire et comment on doit le faire et à partir de là, on verra plus tard. » |