Dès le départ donné samedi à 16 heures, les trois MC12 et les trois Corvette se lancent dans un sprint effréné, échangeant les positions jusqu'à 18h où la sortie violente de Roberto Streit sur la Corvette brésilienne no9 siffle provisoirement la fin de la récréation. Une de chute en GT1, deux en comptant la Ford GT très tôt victime d'ennuis mécaniques. Après l'intervention du Safety Car la bagarre reprend de plus belle pendant une petite heure avant que le Safety Car ne revienne en piste suite à la sortie de Jacques Villeneuve piégé par la pluie sur la Mosler no118. En GT2 c'est la Porsche Imsa Matmut qui mène devant la F430 AF Corse jusqu'à ce que Raymond Narac ne sorte, entraînant un très long arrêt rédhibitoire pour les chances de la GT2 française. Pendant ce temps, la situation ne se décante pas à l'avant de la course où les MC12 numéro 1 et 2 bataillent dur avec les deux Corvette restantes.
Le début de la nuit ne voit pas de changement dans l'homérique bataille de tête, alors que l'étonnante R8 LMS de catégorie G2 (mais proche de la réglementation GT3) qui tourne comme une horloge est montée en sixième position qu'elle échange à la faveur des ravitaillements avec la Nissan GT-R qui fait elle aussi un beau début de course.
La Maserati no1 est la première à craquer à minuit après une sortie qui l'envoie dans les profondeurs du classement mais la no2 prend le relais et ne se laisse pas décrocher par la Corvette no3 menée par un Oliver Gavin au sommet de son art. Alors que l'on s'approche de l'aube, la Maserati no33 est à son tour retardée par une fausse manoeuvre lors d'un ravitaillement. La R8 est toujours là en 4ème position, ce qui n'est pas le cas de la Nissan GT-R longuement paralysée au stand par un problème moteur. Elle finira par repartir, attardée. En GT2, les Ferrari mènent la danse, la première étant toujours la no50 AF Corse tandis que les Porsche les plus rapides ont été accablées par les pépins. Le dernier tiers de l'épreuve est entamé avec les trois GT1 groupées, ne s'étant pas lâchées pendant les 16 premières heures...
La 19ème heure est décisive : Alex Müller, victime d'une crevaison, fait un tête à queue et ne peut rejoindre son stand sur la Maserati no2, laissant les deux Corvette en tête devant l'Audi. La Maserati 33 remonte à toute allure, mais elle est trop loin pour espérer autre chose à la régulière que de rattraper l'Audi. Les Corvette ne signent pas l'armistice pour autant et continuent l'explication jusqu'à ce que la mécanique n'en décide autrement : à la 21ème heure, la no3 du SRT Racing se met à fumer et doit rentrer à son stand où on diagnostique une fuite d'huile. L'Audi est 2ème ! Elle sera finalement reprise par la Maserati no33 mais quelle performance pour cette auto pour une première participation.
C'est donc, après une lutte de tous les instants, la Corvette no4 avec Kurt Mollekens qui passe la ligne en vainqueur devant la Maserati no33 et l'incroyable Audi Phoenix Racing no111 de Fässler / Moser / Margaritis / Basseng qui bien entendu remporte sa catégorie, le G2. La première GT2, la F430 AF Corse no50 de Vilander / Bruni / Melo / Companc, est quatrième au général devant la Porsche 911 GT3 RS no97 (elle aussi en catégorie GT2) no97 du team italien Brixia Racing avec l'équipage Lucchini/ Ragginger / Holzer / Miller et la F430 no56 d CRS Racing de Kirkaldy / Bell / Kox / Garcia.
La Ford GT no121 du Matech Racing de Mutsch / Martin / Wyss / Hennerici remporte sa catégorie et s'offre une place dans le top 10.
Au classement du FIA GT Hezemans/Kumpen font bien entendu la bonne opération mais paradoxalement Bartels/Bertolini limitent les dégâts en récupérant les points de la troisième place en GT1 bien que finissant loin, la Nissan GT-R effectivement troisième de la catégorie ne marquant pas au championnat. L'équipage de la Corvette PK Racing mène désormais avec 33 points, un point devant l'équipage du Vitaphone Racing.
La révélation est bien sûr l'Audi qui s'avère une redoutable voiture de course, à l'image de ses grandes soeurs LMP1. Suite à cette démonstration, le carnet de commandes du service course d'Ingolstadt devrait s'épaissir rapidement.
Les 24 heures de Spa-Francorchamps ont de nouveau été mémorables grâce à une équivalence de performance et de niveau de pilotage proche de la perfection entre les équipages GT1. Pourtant c'est la dernière fois que l'on a vu cette catégorie à Spa puisque les GT1 seront exclues de l'épreuve l'année prochaine, réservée aux GT2 et GT3. C'est sans doute dommage, mais au fond pas si important. Quels que soient les acteurs, la magie de cette épreuve tient surtout en la combinaison entre ce circuit fabuleux et une météo épique (même si l'édition 2009 a été particulièrement peu arrosée). A l'année prochaine !
Classement complet ici
Crédit Images : DPPI via RACB
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