Le motif : le non-respect par Tesla d'une condition clé exigée par l’Union européenne pour l’octroi de ces fonds. Le report du lancement de la production jouant également dans la balance.
La gigafactory allemande opérationnelle plus tard que prévue
La première gigafactory de Tesla sur le sol européen devait être opérationnelle au mois de juillet 2021 selon les plans initiaux. Mais le lancement de la production a été reporté d'au moins six mois faute de permis de construire et en absence des autorisations des autorités allemandes.
Certes, Elon Musk, le fougueux patron de Tesla table toujours – pour l’instant - sur un début de fabrication avant la fin de l’année de batteries et Model Y, mais les autorités locales n'ont, de leur côté, toujours pas donné leur aval définitif.
Premier déploiement industriel des batteries au Texas, non en Allemagne
Pour faire face à ce contre-temps, Tesla a dû s’adapter et modifier sa stratégie industrielle. Au final, ces nouvelles batteries seront dans un premier temps produites dans son usine d'Austin, au Texas.
Or, c’est là où le bât blesse … En effet les subventions allemandes - accordées dans le cadre d’un « projet important d'intérêt européen commun » - ne peuvent être octroyées que sous réserve qu’il s’agisse du « premier déploiement industriel » de la technologie. Une contrainte qui n’est donc désormais plus respectée.
Rappelons qu’en janvier 2021, l'Union européenne a approuvé un plan comprenant l'octroi d'aides d'État à Tesla, BMW et à d'autres constructeurs avec pour objectif de soutenir la production de batteries de véhicules électriques et d’aider le cartel à réduire les importations du leader du secteur, la Chine.
Tesla anticipe le refus en jetant l’éponge
Tesla a informé les autorités allemandes qu'il n'aurait pas recours à l'aide européenne pour la construction de sa « gigafactory » à Gruenheide, au sud-est de Berlin, a annoncé la porte-parole du ministère de l'Economie allemand, Beate Baron.
Précisant que le constructeur maintenait ses plans pour l'usine de batteries en Allemagne et que les subventions de l'Etat non utilisées seraient désormais disponibles pour d'autres projets.
Car au final, voulant garder la tête haute … le constructeur a annoncé vendredi avoir retiré sa demande d'aide d'État pour son projet d'usine de batteries près de Berlin. Elon Musk allant même jusqu’à déclarer que Tesla s'opposait à toutes les subventions. C’est un « même pas mal ! » jeté à la face du gouvernement allemand en quelque sorte. Ou quand on jette l’éponge pour ne pas avoir à subir l’affront d’un refus …
Fidèle à lui-même, un brin fanfaron, Elon Musk a réagi à l’annonce du ministère allemand – bien évidemment sur Twitter - en déclarant que Tesla avait « toujours été d'avis que toutes les subventions devaient être éliminées », mais que cela devait « inclure les subventions massives pour le pétrole et le gaz », ce qui allait à l’encontre de la volonté et des politiques des gouvernements, toujours selon lui.
Un financement régional du Brandebourg néanmoins toujours d’actualité
Tesla a également demandé en novembre 2020 un financement régional du Brandebourg, selon le site Web du gouvernement régional.
Selon un porte-parole du ministère de l'Économie du Brandebourg, cette demande n'a pas été retirée.
Le montant demandé par Tesla n'est pas divulgué, mais les investissements d'une valeur supérieure à 100 millions d'euros reçoivent généralement 6,8% de leur valeur, indique le site Web.
Notre avis, par leblogauto.com
Décidément Tesla n’en a pas fini avec les autorités allemandes … la route est longue et sera encore longue avant que l’usine ne soit opérationnelle … voire rentable.
La dernière série de consultations en ligne permettant au public d'exprimer ses préoccupations environnementales et autres concernant les sites de construction automobile et de production de batteries a été clôturée la semaine dernière.
Musk a de son côté fait connaître son irritation à l'égard des lois et des réglementations allemandes, affirmant dans une lettre adressée aux autorités en avril dernier que les exigences de planification complexes du pays étaient en contradiction avec l'urgence nécessaire pour lutter contre le changement climatique.
Sources : Reuters