La concurrence (française entre autres) pensait se rapprocher de Tesla, en termes de prix et de prestations (autonomie, etc.). Mais le constructeur américain remet un coup de gaz (virtuel). Le Model Y est passé de 46 990 € à 42 990 € avant bonus. Pour le moment, le bonus est toujours de 5 000 € (le décret le passant à 4 000 € n'ayant pas été publié NDLA) et cela place donc le Model Y à un prix de départ de 37 990 € bonus déduit ! (ou 38 990 € avec le bonus 2024).
Evidemment, Tesla met cette baisse sur une volonté d'accélérer la transition énergétique mondiale. Mais, pour la France, on ne peut s'empêcher de penser que cette baisse est due à la concurrence plus âpre qui attend ce model Y. Car, qu'on le veuille ou non, le nouveau Renault Scenic E-Tech, mais aussi le nouveau Peugeot e-3008 se retrouve en balance avec le Model Y quand l'heure du choix électrique est venu.
D'un côté, le Scenic débute plus bas, à 39 990 € hors bonus, mais avec une "petite" batterie et juste un peu moins d'autonomie : 430 km pour le Scenic contre 455 km pour le Model Y propulsion en jantes 19 pouces, si on passe aux 20 pouces on a 430 km des deux côtés. Surtout, le Scenic est disponible avec une grande capacité qui pousse l'autonomie à 625 km (220 chevaux). Pour le Scenic grande autonomie, il faut compter 46 990 € quand le Model Y grande autonomie est à 49 990 € (donc sans bonus !) pour 565 km d'autonomie "seulement". Victoire Scenic. Evidemment, si on veut un objet techno (avec l'image qui va avec) et capable d'un 0 à 100 km/h de supercar, alors on prend le Tesla...
Et côté Peugeot e-3008 ?
Le Peugeot est "décalé" dans ses gammes par rapport au Renault Scenic. Il est à partir de 44 990 € pour la version Allure avec 527 km d'autonomie. Une version à 700 km est prévue, mais pas avant 2025 (et quand dans 2025 ?). En attendant, on a donc là aussi un Peugeot capable de tailler des croupières au Tesla Model Y. En baissant le prix de 4 000 €, Tesla repositionne l'entrée de gamme du Y (430 km d'autonomie on le rappelle) pour résister à ces nouveaux venus.
Là encore, si on cherche l'objet "Appleien", on se tournera vers le Tesla. Sinon, le Peugeot a de belles revendications à faire valoir, tant par son allure (ce n'est plus Vidal) que par son accastillage. Donc, comme le Scenic, ces deux SUV français pourraient bien faire mal au Y. Pour la communication, Renault peut aussi parler (et ne manquera pas de le faire) du "made in France" du Scenic.
D'autres modèles ont connu de récentes baisses de prix. N'ayant plus le bonus, la MG 4 a été abaissée à 29 990 € pour la MG4 Standard 51 kWh (350 km WLTP), avec une prime MG de 7000 € ce qui la met pour le moment à 22 990 € ! Imbattable, malgré l'absence de bonus étatique. Si on veut la 64 kWh (450 km WLTP), il en coûte 36 990 €, mais là encore MG rabote de 7 000 € avec sa prime et c'est donc seulement 29 990 € ! MG a les reins assez solide pour mettre ses marges à 0 € ou presque en baissant le prix de 7000 €.
Du côté de Dacia, le Spring est désormais à 18 400 €, et sans bonus. Pour ce prix-là c'est à peine plus de 200 km WLTP et on a surtout un véhicule "du quotidien". Mais là encore c'est un effort consenti sur les marges depuis l'arrêt du bonus pour ce véhicule venu de Chine. D'autres VE ont vu leurs prix retouchés, à la baisse. On peut citer, pêle-mêle, la Citroën ë-C4, les VW ID avec des baisses de 4 à 7 000 €, et même les BYD de près de 15%. Ces baisses sont aussi valables en Allemagne ou d'autres pays d'Europe.
On le voit donc, le marché du VE est très actif et réagit promptement à la fin de certaines aides, ou à leur baisse. Avec ces fortes baisses de prix, on est tout de même en droit de se demander si les bonus ne gonflaient pas artificiellement les marges des constructeurs. Quant au bonus réduit à 4 000 €, on attend toujours le décret au Journal Officiel.