Les VE participent désormais à l'équilibre temps-réel du système électrique selon RTE
"RTE certifie pour la première fois la participation de batteries de véhicules électriques de flottes d'entreprises à l'équilibre temps-réel du système électrique", indique RTE dans un communiqué.
Les batteries se chargent sur le réseau électrique mais à l'inverse, elles peuvent aussi se décharger pour l'alimenter : une technologie dite du "vehicule-to-grid" (V2G soit "véhicule vers le réseau"). Le propriétaire de la voiture est alors rémunéré pour le service rendu.
Historiquement, l’équilibre en temps réel de la production et de la consommation d’électricité, appelé « réglage primaire de fréquence », était uniquement assuré par les moyens de production : centrales nucléaires, hydrauliques, thermiques (fioul, gaz…). Depuis plusieurs années les consommateurs industriels y contribuent également. De nouvelles solutions se développent aujourd’hui pour faire participer d’autres éléments du système électrique dont les batteries des véhicules électriques pendant le stationnement de ces derniers.
Technologie développée en France par DREEV
Ce type de technologie a été développée en France par DREEV, une coentreprise entre EDF et Nuvve, société spécialisée basée aux Etats-Unis.
"En activant en quelques secondes la charge et la décharge des batteries d'un grand nombre de véhicules électriques répartis sur le territoire national, DREEV peut contribuer à ajuster l'équilibre production-consommation, essentiel au bon fonctionnement du système électrique français et européen", souligne pour sa part RTE.
Concrètement, la technologie développée par DREEV comprend trois niveaux : des bornes de recharge bidirectionnelles (stockage et déstockage) innovantes réparties sur tout le territoire - dans les entreprises ou dans les collectivités locales ayant dans leur flotte des véhicules électriques compatibles - , une plateforme de pilotage en temps réel garantissant à tout moment le respect des besoins de mobilité des utilisateurs, et la valorisation sur le marché de ce service rendu au système électrique par l’agrégateur Agregio.
Notre avis, par leblogauto.com
Via cette certification, RTE et DREEV souhaitent prouver que la technologie V2G est mûre. Ouvrant la voix à d’amples perspectives quant aux rôles que devraient jouer les véhicules électriques au sein des systèmes électriques national et européen.
Cela semble aussi démontrer que les acteurs de deux industries, l’énergie et l’automobile, historiquement assez éloignées, sont capables d’unir leurs forces pour innover. Depuis plusieurs mois, DREEV travaille ainsi aux côtés de RTE et d’Agregio, mais aussi d’ABB et de Nissan pour mettre au point cette technologie.
Alors qu’une étude de RTE intitulée « Futurs Energétiques 2050 » publiée en octobre dernier a mis en évidence les différentes flexibilités dont le système électrique aura besoin d’ici à 2050, cette avancée démontre que les batteries des véhicules électriques seront aptes répondre à certains services grâce à leur capacité à stocker et déstocker très rapidement de l’électricité.
Selon EDF, 50 % des véhicules stationnent en permanence au domicile et 69 % des véhicules restent garés au moins 6 heures par jour en moyenne sur un emplacement réservé. Un véhicule électrique reste immobile pendant 95% du temps en moyenne. C’est une opportunité sans précédent pour les fournisseurs d’énergie.
En mai 2020, un ingénieur a quant à lui découvert que la Tesla Model 3 était équipée d’un chargeur bidirectionnel. Il pourrait être utile si Tesla développait une infrastructure V2G, permettant d’utiliser les véhicules électriques en soutien du réseau.
Sources : RTE, DREEV, AFP