Un handicap structurel selon de Meo : le cout de la main d’œuvre
"On souffre toujours d'un handicap structurel. Le coût de la main d'oeuvre en France est 34% plus élevé que la moyenne des pays européens", a relevé Luca de Meo devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Or, selon lui, la création de "zones franches vertes avec des abattements sur les impôts de production et les charges sociales serait une solution assez intelligente pour accélérer la transformation dans certains secteurs ».
"Cette mesure est nécessaire pour tous les secteurs dont les activités en France sont en phase avec les objectifs du +green deal+ européen", a-t-il plaidé.
Electricity citée en exemple
Se faisant, le dirigeant de Renault a cité l'exemple d'Electricity, un complexe industriel que le constructeur souhaite installer dans les Hauts-de-France autour de trois usines d’ores et déjà existantes qui fabriqueront entre autres à terme la nouvelle R5 électrique.
"Ca pourrait nous mettre dans les conditions de démontrer qu'on est capables de produire une voiture électrique démocratique dans le coeur de l'Europe, dans le coeur du pays » a-t-il déclaré.
Renaulution pour réinvestir en amont sur les technologies du futur
S’exprimant dans un cadre plus global, Luca de Meo a rappelé que le plan stratégique du groupe, "Renaulution", visait à "renouer avec la profitabilité", et "réinvestir en amont sur les technologies du futur".
Le dirigeant mise également sur la transformation de l'usine de Flins pour rénover des véhicules d'occasion, un projet de véhicules utilitaires à hydrogène, une "Software Factory" consacrée à la mobilité intelligente et un effort sur la formation.
Remettre la France au cœur de la stratégie industrielle de Renault
De Meo a également dit vouloir "remettre la France au coeur de la stratégie industrielle de Renault", insistant sur "ses racines", sans lesquelles le groupe perdrait son âme. "C'est un choix rationnel, on capitalise sur notre tissus industriel", a-t-il insisté.
"Le bateau Renault est en train de bouger", a renchéri le président du groupe Jean-Dominique Senard.
"Ce pari de la France est un vrai pari, il est engagé. Et comme tous les paris il n'est pas encore gagné. (...) Nous aurons besoin de vous", a-t-il lancé aux députés.
Notre avis, par leblogauto.com
Une manière de responsabiliser les députés voire de les rendre en quelque sorte responsables d’éventuelles décisions de délocalisation. Luca de Meo exhortant ainsi les élus à prévoir une législation permettant au constructeur français de demeurer compétitif en produisant localement, en baissant impôts et charges, le coût de la main d’œuvre étant le nerf de la guerre.
Une allusion à peine voilée aux zones franches du Maroc qui se multiplient à travers le pays, de Tanger à Kénitra en passant par Rabat et Oujda. Pour attirer des constructeurs aéronautiques et automobiles, le royaume chérifien propose des avantages financiers, mais également une main-d’œuvre qualifiée à faible coût.
Les entreprises qui s’y installent bénéficient d’avantages fiscaux et douaniers, ainsi que d’aides administratives. Le Maroc mise sur cette stratégie pour attirer des industriels internationaux de tout premier poids, comme Renault en 2012 et PSA en 2019, et ainsi créer de l’emploi.