Renault refuse la guerre des prix de Tesla sur le VE
Tesla a amorcé une "guerre des prix" sur les VE en faisant plusieurs baisses de prix sur ses véhicules. Résultat, le constructeur met la pression sur ses concurrents. Renault a décidé de ne pas suivre. Est-ce une erreur ou pas ?
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Depuis quelques jours, il était question d'une possible baisse de prix des VE de la part de Renault. En effet, la Renault Megane E-Tech 100% électrique débute en ce moment à 42 000 € en finition Equilibre (bonus non déduit) tandis que la Tesla Model 3 s'affiche désormais à 41 990 € ! L'autonomie est relativement équivalente : 491 km pour la Tesla et jusqu'à 454 km pour la Megane EV60. En revanche, la charge rapide et les performances sont en faveur de la Tesla. Sans compter 50 cm de plus pour l'Américaine.
D'aucuns estimaient donc que Renault devait baisser le prix pour remettre la Megane sur une position plus concurrentielle face à Tesla. En effet, il faut rapidement prendre des options comme "l'optimum charge" à 2 000 € pour bénéficier des charges sous courant alternatif jusqu'à 22 kW (borne accélérée). Ces options pour avoir des équipements à hauteur de la Model 3 rajoutent à l'addition finale.
Pas assez de marges par véhicule électrique vendu
Eh bien ce ne sera pas le cas, Renault ne rentrera pas dans le jeu de Musk. Pourquoi ? Simplement car la marge financière de Renault sur la Megane E-Tech ne serait pas suffisante pour supporter une baisse de prix. C'est la grande force de Tesla de casser les codes de la production automobile, et surtout de ne pas avoir à créer une gamme complète, multi-motorisation. Tesla réalise un bénéfice par véhicule très confortable. Ce n'est pas basé sur la vente de la voiture, en tout cas pas intégralement. Tesla se rattrape sur les charges, les leasings, etc.
Résultat, Renault va devoir être inventif pour rester concurrentiel. Surtout si Elon Musk décide d'une nouvelle baisse comme il l'a laissé entendre. Pour Renault, cela pourrait donc passer par des conditions de financement plus favorables (LOA/LLD). Thierry Piéton, Directeur financier de Renault, avance ainsi des idées selon Automotive News. Piéton parle également de la valeur résiduelle. En effet, quand Tesla baisse ses prix de 3 000 € du jour au lendemain, cela influe directement sur le prix de revente des véhicules achetés précédemment, au prix fort.
Notre avis, par leblogauto.com
Ces baisses de prix inquiètent d'ailleurs toute l'industrie automobile qui y voit là une façon de scier la branche électrique sur laquelle les constructeurs commencent à s'asseoir. Du côté de Tesla on s'en fiche. Le but n'est pas de laisser les autres rattraper le retard.
Pour l'Europe, le salut pourrait venir des gigafactories qui doivent permettre de maîtriser un peu mieux les coûts de production des VE et de refaire les marges financières. Ou alors, d'importer de Chine, hélas.
D'autres constructeurs, en meilleure santé financière que Renault, toujours convalescent, et avec une assise financière plus large, pourraient en revanche suivre Tesla dans la course aux prix bradés.
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Pour résumer
Renault n'a pas les marges financières suffisantes pour suivre Tesla dans la baisse de prix des véhicules électriques. A la place, Renault va devoir être inventif et trouver un moyen de récompenser ses acheteurs via des "cadeaux" annexes.
Le constructeur américain a entamé une guerre des prix et affirme pouvoir encore baisser ses prix. Quitte à mécontenter ses acheteurs qui voient la valeur résiduelle de leur véhicule baisser également.