Nissan : l'Ariya ne sera pas made in UK, mais made in Japan
Le risque de Brexit sans accord (no-deal) réduit les espoirs de l'usine britannique de Nissan Sunderland d'exporter un nouveau modèle.
Le risque de Brexit sans accord (no-deal) réduit les espoirs de l'usine britannique de Nissan Sunderland d'exporter un nouveau modèle.
Le media japonais Nikkei indique ainsi que face à de telles perspectives, le constructeur japonais a changé son fusil d'épaule. Décidant de ne pas produire au Royaume-Uni son tout dernier véhicule électrique destiné au marché de l'Union européenne, comme cela avait été envisagé au départ.
Nissan redoute en effet que le secteur automobile ne soit soumis à d'importantes taxes douanières en l'absence d'un accord commercial post-Brexit.
En lieu et place de l'usine de Sunderland, c'est donc un site nippon qui sera chargé de produire l'Ariya en vue de le commercialiser sur le continent européen en 2021.
Nissan a d'abord envisagé de produire l'Ariya dans son usine d'assemblage de Sunderland au Royaume-Uni. Mais Londres et Bruxelles peinent à conclure un accord permettant de définir les modalités de commerce entre les deux parties, alors même que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sera effective le 1er janvier prochain.
En cas de Brexit sans accord (no-deal), les exportations vers l'UE d'automobiles produites sur le territoire britannique seront soumises à une taxe de 10%.
Dans le cadre de l'accord de partenariat économique signé entre le Japon et l'UE, les véhicules de fabrication japonaise seront soumis pour leur part à une taxe d'importation de « seulement » 7,5% .
En août dernier, dans le cadre d’un accord commercial, le Japon et le Royaume-Uni ont convenu de ne supprimer les taxes sur les véhicules post-Brexit qu’en 2026, et ce, malgré la volonté japonaise de lever les barrières douanières plus tôt.
Le Japon espérait lever les droits de douane sur véhicules et pièces automobiles avant la date négociée dans le cadre de l’accord commercial actuellement en vigueur entre l’UE et le Japon, lequel éliminera progressivement les droits d’importation sur les véhicules japonais d’ici 2026.
« Le Japon a accepté de supprimer progressivement les taxes automobiles sur les véhicules japonais en 2026, conformément à l’accord commercial de l’UE, bien qu’il ait demandé d’accélérer le calendrier », avait alors rapporté le Nikkei.
Fin octobre, le Royaume-Uni a signé son premier accord commercial post-Brexit avec le Japon. Cet accord de libre-échange prendra effet à la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, le 1er janvier 2021. Le Royaume-Uni pourra exporter au Japon sans frais et les voitures japonaises seront importées sans droits de douane à compter de 2026.
Un tel contexte a conduit Nissan à se prononcer désormais en faveur de l'exportation de l'Ariya depuis le Japon.
L'Ariya est le deuxième véhicule électrique à la destinée mondiale du constructeur japonais depuis le lancement de la Leaf il y a dix ans.
Le modèle sera commercialisé en 2021 selon un calendrier définissant plusieurs étapes successives, le Japon ouvrant le bal, les marchés occidentaux et la Chine venant en suivant.
Les modèles Ariya à destination de l'Europe et des États-Unis seront produits dans l'usine d'assemblage de Nissan dans la préfecture japonaise de Tochigi, au nord de Tokyo. Ceux vendus en Chine seront fabriqués localement.
Les entreprises japonaises au Royaume-Uni sont confrontées à des risques engendrés par le Brexit. Ces derniers prennent chaque jour un peu plus d'ampleur alors que la période de transition s'achève le 31 décembre prochain et que les parties ne sont toujours pas parvenues à un accord.
La semaine dernière, Honda a suspendu les opérations de son usine de Swindon pendant trois jours en raison de retards dans la livraison des pièces par porte-conteneurs.
Sources : Nikkei
Le risque de Brexit sans accord (no-deal) réduit les espoirs de l'usine britannique de Nissan Sunderland d'exporter un nouveau modèle.
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