Demande d'introduction à la Bourse de Wall Street
Tandis qu'Elon Musk parlait de s'affranchir des contraintes boursières notamment en terme de publications de résultats , la société chinoise soumettait une demande auprès du régulateur boursier américain pour s'introduire sur la place new-yorkaise.
Alors que NIO ambitionne ouvertement de rivaliser avec Tesla, il entend ainsi lever 1,8 milliard de dollars sur les marchés. Une annonce qu'il convient de prendre très au sérieux.
Financée par les géants internet que sont Baidu et Tencent, la jeune société fait en effet partie de dizaines start-up apparues ces dernières années en Chine comptant bien profiter du boom des véhicules électriques sur le premier marché automobile de la planète.
Car l'envolée des ventes de véhicules hybrides et électriques dans l'Empire du Milieu, encouragées par de généreuses subventions des autorités chinoises, permettent à ces sociétés de percer sur un marché très disputé.
Concurrence frontale avec Tesla
NIO entend ouvertement se confronter à Tesla. Et affirme pouvoir y parvenir en misant sur des modèles moins onéreux que son concurrent. Après la livraison en juillet dernier des premiers exemplaires de son SUV électrique NIO ES8, le constructeur chinois, qui visait jusqu’à présent les Etats-Unis, a changé de cible. Cap sur l’Europe, dans deux ou trois ans, en commençant par l’Allemagne. Le marché est à la fois prometteur pour les véhicules électriques haut de gamme, mais il s'agit également d'une question de prestige pour un constructeur chinois. Réussir à vendre des voitures en Europe, et en particulier en Allemagne, est vu comme un bon moyen de convaincre les clients chinois de la pertinence du produit. C'est ainsi que NIO a signé le 9 juillet dernier un accord de partenariat avec Bosch.
Arrivé sur le marché au printemps, NIO a commencé à livrer son SUV NIO ES8 avec un peu de retard. Le constructeur continue également à vanter sa supercar EP9, électrique elle aussi, qui a fait une apparition en juillet dernier à Goodwood. Pour l’heure, les premiers véhicules sont assemblés par un autre constructeur chinois, JAC, via un contrat de sous-traitance. Mais NIO prépare sa propre usine, qui l’aidera à monter la cadence pour le SUV ES6 destiné à un plus gros volume. Les ambitions du constructeur font ainsi état de 500 000 exemplaires par an en 2023.
Même problématique que Tesla ?
NIO a précisé avoir livré, avant fin juin, 481 exemplaires de son premier modèle produit en masse avec des réservations déjà enregistrées pour 17 000 véhicules supplémentaires. Tout comme Tesla, le constructeur chinois semble ainsi quelque peu minorer la dimension industrielle du vaste défi qu'il s'est lancé.
Tout comme son concurrent, NIO éprouve quelques difficultés financières. Problèmes de démarrage diront certains ? En tout état de cause, si la start-up a certes réalisé un chiffre d'affaires de 7 millions de dollars au premier semestre de l'année, elle a enregistré durant la même période une perte nette dépassant les 500 millions de dollars.
A noter que NIO se positionne également sur le créneau de la voiture autonome. La société a reçu au printemps dernier l'autorisation de la municipalité de Pékin pour tester un modèle dans la capitale chinoise.
Sources : NIO, AFP
Crédit Illustration : NIO