Nio en difficulté
Après des débuts flamboyants en 2018, c'est un dur retour sur terre pour le start-up chinoise Nio. Des ventes plutôt à la peine, et des résultats financiers catastrophiques mènent à une vague de licenciements.
Après des débuts flamboyants en 2018, c'est un dur retour sur terre pour le start-up chinoise Nio. Des ventes plutôt à la peine, et des résultats financiers catastrophiques mènent à une vague de licenciements.
|
En avril dernier, Nio fut l'une des premières start-up chinoises à commercialiser son premier véhicule électrique. Et aussi l'une des premières à sembler prendre le chemin du succès en livrant 10000 exemplaires de son SUV ES8 la première année. Un joli résultat, d'autant que le véhicule lui même a impressionné nombre d'observateurs.
Mais 2019 montre que le chemin pour devenir un constructeur automobile de masse rentable n'est pas simple. Sans doute face à la concurrence d'autres start-up qui ont rejoint Nio, les ventes se sont écroulées sur les deux premiers trimestres. Le marché a ainsi accueilli, à bras ouverts, les Weltmeister EX5 et Xpeng G3. Résultat, moins de 7 500 voitures vendues au premier semestre, avec en prime le couteux rappel de 4 800 exemplaires de l'ES8 pour un risque de court-circuit dans la batterie. Au début du troisième trimestre, les ventes de l'ES6 décollent, mais le mal est fait.
Résultat, une perte de 3,3 milliard de yuans au second trimestre, soit 422 millions d'euros. 83% de plus qu'un an plus tôt, et une perte totale de 5,5 milliards d'euros depuis la fondation de l'entreprise en 2014. Le cour de l'action s'effondre depuis le début de l'année. L'action a ainsi perdu 77% de sa valeur depuis le cours de ses débuts qui valorisait l'entreprise à près de 11 milliards d'euros.
Un plan d'action est donc en cours pour redresser la situation. Le fondateur William Li et le principal actionnaire Tencent ont chacun mis la main au portefeuille : 100 millions de dollars chacun. Quant aux salariés, il font face à un plan de réduction des effectifs, de près de 20%. 2100 postes vont ainsi être supprimés, alors que l'entreprise en comptait environ 10000 au début de l'année.
Bien sûr, cela aura un impact sur les projets. La grand berline présentée au salon de Shanghai en avril est reportée, sine die. La priorité absolue est placée sur un nouveau modèle plus compact (ES4 ?) qui doit être lancé l'année prochaine. Un modèle plus abordable qui devrait permettre à Nio d'entrer sur un créneau plus porteur que celui des plus chers ES6 et ES8, et donc directement face aux Weltmeister EX5 et Xpeng G3.
Lancer son premier véhicule n'est que la première étape pour les start-ups. La suite est sans doute plus compliquée, surtout en Chine avec d'une part la chute du marché, même électrique, et d'autre part la multiplication des offres... Nio premier à lancer son modèle sera-t-il le premier à se faire absorber ou à disparaître ?
Après des débuts flamboyants en 2018, c'est un dur retour sur terre pour le start-up chinoise Nio. Des ventes plutôt à la peine, et des résultats financiers catastrophiques mènent à une vague de licenciements.
Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.