L'Indonésie cherche à attirer Tesla avec nickel et batteries
L’Indonésie, qui a pour ambition de devenir le premier producteur mondial de batteries pour véhicules électriques, cherche à attirer les investissements de Tesla.
L’Indonésie, qui a pour ambition de devenir le premier producteur mondial de batteries pour véhicules électriques, cherche à attirer les investissements de Tesla.
Le président indonésien Joko Widodo vient ainsi d'indiquer qu’une équipe de haut niveau dirigée par le ministre coordinateur des affaires maritimes et de l’investissement, Luhut Pandjaitan, rencontrerait la semaine prochaine des dirigeants de Tesla dans le cadre d’un déplacement aux Etats-Unis et au Japon. Objectif : promouvoir une nouvelle loi dite “Omnibus” qui vise à créer des emplois et à faciliter les investissements en Indonésie.
Louant les qualités de son pays pour attirer Tesla, Joko Widodo a vanté l'"excellent" plan mis en place pour faire de l'Indonésie le plus grand producteur de batteries au lithium. Ajoutant que le territoire indonésien disposait des plus grandes réserves de nickel au monde.
Refusant de commenter spécifiquement la réunion prévue avec le constructeur américain, le Président indonésien a toutefois déclaré qu'il y avait de fortes probabilités que les entreprises veuillent investir dans le process d'extraction du nickel en vue de réduire leurs coûts.
Le Directeur Général de Tesla, Elon Musk, a déclaré pour sa part qu'il prévoyait de proposer un «contrat géant » défini pour « une longue période» du moment que le nickel était extrait «de manière efficace et respectueuse de l'environnement».
Des propos qui font référence à la nouvelle loi indonésienne sur la création d'emplois, critiquée pour avoir assoupli les normes environnementales.
Selon Luhut Pandjaitan, l'Indonésie pourrait rendre la chaîne d'approvisionnement des batteries respectueuse de l'environnement dans sept à huit ans en alimentant les fonderies avec des sources d'énergie renouvelables, afin qu'elles puissent vendre des batteries vertes pour les voitures sur le marché européen d'ici 2030.
Jokowi a déclaré à plusieurs reprises que la loi sur la création d'emplois était essentielle pour réduire les formalités administratives, stimuler les investissements et renforcer la compétitivité du marché du travail.
Malgré les protestations de la part des syndicats, des étudiants et des écologistes, la nouvelle législation a été accueillie positivement par les marchés.
L'Indonésie a eu du mal à attirer les investissements étrangers au même rythme que certains de ses voisins. Selon le Président indonésien, le nouveau texte devrait être l'un des principaux catalyseurs permettant de stimuler la croissance économique du pays en 2021.
La plus grande économie d'Asie du Sud-Est a subi sa première récession en plus de deux décennies en 2020 en raison de l'impact économique et financier de la pandémie due au coronavirus, des millions de personnes ayant perdu leur emploi.
L’Indonésie est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde, détenant la cinquième place au « palmarès ». L’une des causes principales est la déforestation sauvage pratiquée en faveur des cultures telles que celles des palmiers à huile. En 2015, Le pays s’est engagé à réduire ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 29 % d’ici 2030 en protégeant ses forêts, et en développant les capacités du secteur de l’énergie durable.
En avril 2019 déjà, soit bien avant que ne survienne la crise du Covid-19, l'Indonésie avait laissé entendre qu'elle souhaitait attirer sur son territoire les constructeurs tels que Volvo et Renault afin qu’ils investissent dans le secteur des véhicules électriques. Le pays estimant alors que d’ici 2030 ce type de motorisation devrait représenter un quart de sa production totale.
Le gouvernement indonésien avait demandé aux deux groupes automobiles d’envisager la construction d’usines ou d’unités d’assemblage sur le plus grand marché automobile d’Asie du Sud-Est. Selon lui, la production automobile totale du pays devrait plus que doubler d’ici 10 ans, pour atteindre 3 millions d’unités d’ici 2030, dont 730 000 véhicules électriques.
Le président Joko Widodo avait alors promis que des incitations fiscales seraient mises en œuvre pour attirer les investissements étrangers dans les véhicules électriques, tout en rendant coûteuse la possession d’automobiles nécessitant de recourir aux énergies fossiles. Objectif : permettre à l’Indonésie d’économiser 798 milliards de roupies (56 milliards de dollars) en réduisant sa dépendance énergétique et ses importations de pétrole brut.
Alors que Hyundai et Volkswagen avaient manifesté leur intérêt pour fabriquer sur place des véhicules électriques, un consortium de sociétés chinoises et indonésiennes est déjà en train de construire une usine de batteries, avait quant à lui déclaré la ministre de l’Industrie, Airlangga Hartato. Faisant jouer la concurrence tout en précisant qu’une production locale de batteries – le nerf de la guerre dans le domaine des véhicules électriques – leur offrait un approvisionnement sécurisé.
Sources : Reuters, Bloomberg
L’Indonésie, qui a pour ambition de devenir le premier producteur mondial de batteries pour véhicules électriques, cherche à attirer les investissements de Tesla.
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