Etude : les véhicules électriques roulent plus que les thermiques
On pense souvent, qu'un véhicule électrique roule peu, voire moins que son homologue thermique. Et pourtant, une enquête semble prouver le contraire.
On pense souvent, qu'un véhicule électrique roule peu, voire moins que son homologue thermique. Et pourtant, une enquête semble prouver le contraire.
C'est une enquête d'Enedis, passée un peu sous les radars de l'actualité car publiée en plein confinement en avril 2020, qui nous l'apprend. Elle a été menée comme un sondage, auprès de possesseurs de voitures électriques pour savoir quels étaient leurs comportements ou les habitudes de roulage et de recharge.
L'enquête est évidemment à prendre avec toutes les pincettes statistiques qui s'imposent. En effet, selon BVA qui l'a menée pour le compte d'Enedis, l'enquête a été menée auprès d'un échantillonnage de 802 particuliers propriétaires ou locataires d'un VE ou d'un PHEV (hybride rechargeable). C'est peu, mais l'échantillonnage permet tout de même d'avoir un panel éparpillé en différents endroits de la France (villes, campagnes, etc.) ainsi que différents types de logements (collectif ou individuel).
Ceci posé, que nous dit cette enquête ? Eh bien déjà premier point, le VE n'est bien souvent pas le seul véhicule du foyer, mais surtout, il est pour 73% le véhicule principal en termes de kilomètres dans l'année. Quotidiennement, ce sont 43 km parcourus (56 km en zone rurale) contre 29 km tous modes de déplacement confondus.
En revanche, sans trop de surprise, plus de 94% des possesseurs de VE les utilisent pour les trajets du quotidien principalement et seulement 6% pour les départs en weekends ou vacances essentiellement. Les utilisateurs déclarent des autonomies réelles au-delà des 200 km pour deux tiers d'entre eux avec tout de même plus de 20% qui déclarent une autonomie en-dessous de 140 km.
L'étude confirme les remontées des différents constructeurs de VE, les utilisateurs branchent rarement, voire jamais leur véhicule sur une borne publique. Evidemment, ce taux est prépondérant chez les résidents en maison (90% rechargent surtout à domicile) que dans les résidents en collectif où cela tombe à 47%. Les bornes "en voirie" sont donc boudées, et pour celles qui ne le sont pas, ce sont principalement les bornes des parkings de centres commerciaux qui servent surtout d'appoint et par opportunisme (charge gratuite le temps des courses, etc.).
Avec une autonomie d'au-moins 150 km réels, et des trajets en moyenne de 43 km/jour, la charge n'est pas quotidienne. Là aussi, c'est une caractéristique souvent évoquée par Nissan ou d'autres constructeurs. Les deux tiers vont recharger une à deux fois par semaine.
En revanche, plus surprenant, peu de gens ont visiblement fait la démarche de l'installation d'une wallbox. Malgré les aides à l'installation (voire la gratuité), seuls 7% déclarent charger à domicile sur une wallbox. Les autres utilisent une "bête" prise domestique (10A) ou renforcée (16 ampères). Nous avions vu lors de notre essai de la Nissan Leaf e+ au quotidien qu'une simple prise pouvait largement être suffisante, même pour partir en weekend.
Là où cette étude révèle un comportement qui peut être jugé inquiétant, c'est que de nombreux possesseurs de VE ne connaissent pas la puissance de leur abonnement, ou la puissance de la borne/prise sur laquelle ils se branchent, ni même la puissance de recharge du véhicule.
D'un côté cela montre une intégration sans souci dans le quotidien de ces utilisateurs de VE, d'un autre côté ce manque flagrant de la connaissance basique des charges peut devenir problématique quand on ne charge qu'à domicile. D'autant plus que seuls 37% pilotent leur recharge (via la programmation intégrée à la voiture, le basculement heures pleines/heures creuses ou autres). Ainsi, seuls 42% des charges à domicile se passent entre minuit et sept heures du matin. 42% la démarre dès 18h en moyenne. Un enjeu de taille pour Enedis et les fournisseurs d'électricité qui doivent continuer d'évangéliser sur la recharge décalée pour éviter les pics de consommation.
Cette étude est intéressante à plusieurs points, mais nous laisse un peu sur notre faim. Déjà, sur la moyenne des déplacements quotidiens, il eut été intéressant de comparer les 43 km faits en VE au kilométrage quotidien fait en VT et non aux 29 km faits "tous modes de déplacement confondus". Dans ces km il y a, en effet, des déplacements à vélo, transport en commun, à pieds, etc.
Bon, il semble que le chiffre en ne prenant en compte que les voitures ne soit que de peu plus élevé (on trouve 31 km/j). La moyenne élevée des VE s'explique aussi par une "rentabilité" plus intéressante sur ces trajets par rapport à un VT, en plus d'être moralement plus acceptables par la société.
Mais, surtout, 802 répondants, c'est statistiquement très faible. Le biais statistique est assez important et il serait intéressant d'avoir une vraie grande enquête sur un échantillon de plusieurs milliers d'utilisateurs. Vu que le parc de véhicules électriques roulants dépasse les 300 000 véhicules en France, cela devrait être possible.
En tout cas, cette étude montre qu'il y a un vrai marché pour le VE, sans basculer dans le "tout électrique" (impossible et non souhaitable). Le VE du quotidien qui peut faire 200 km sur une charge, mais aussi le VE "commuter" avec 70 à 80 km d'autonomie.
Retrouvez l'étude ENEDIS ici.
Illustration : leblogauto.com
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