Le projet automobile de Dyson avance à grands pas, avec un investissement qui doit au total représenter 2 milliards de livres (2,27 milliards d'euros). Au printemps, ce sont 300 ingénieurs qui ont été embauchés pour renforcer les équipes en charge du projet. Cet été, un nouveau centre de R&D était annoncé via un investissement de 200 millions de livres sur l'ancien aérodrome de Hullavington (Wiltshire). Et voici à présent l'annonce d'une usine de production.

Brexit or not brexit

On peut penser que les perspectives du brexit auront sans doute joué un rôle dans le choix de Dyson... C'est en effet à Singapour que l'entreprise a décidé d'installer sa nouvelle usine. La décision vient juste d'être confirmée par le conseil d'administration. Un lieu choisi pour l'accès aux fournisseurs, et aux marchés. Et où Dyson est déjà bien implanté, puisqu'il y produit ses moteurs électriques "numériques" (sans balais ou brushless) et y emploie 1100 personnes. Au total, Dyson emploie 12000 personnes dans le monde, dont 4800 en Grande-Bretagne.

Les travaux de cette nouvelle unité de production doit être achevée en 2020, et les premières voitures doivent en sortir en 2021. Cette décision est bien entendu applaudie à Singapour, où aucune voiture n'a été produite depuis les années 80. Et ce d'autant que l'installation de Dyson renforce la tonalité technologique et écologique voulue par la cité-Etat.

Mais les dents grincent outre-Manche. Car James Dyson faisait clairement partie des partisans du brexit lors de la campagne de 2016. Le choix de Singapour est donc interprété comme un désaveu envers les chances de l'économie britannique post-brexit par les partisans d'un maintien dans l'UE. Néanmoins, le fondateur, et propriétaire de Dyson défendait surtout l'établissement de liens privilégiés entre le Royaume-Uni et les pays d'Asie en forte croissance.