Habituellement, les VEI (véhicule économiquement irréparables) concernent des véhicules déjà âgés, à moins d'avoir fortement tapé. Un véhicule sera déclaré VEI quand le montant estimé des réparations sera plus élevé que la valeur du véhicule. Selon certains rapports d'assurance, les casses (déconstructeurs) automobiles voient arriver des véhicules électriques relativement récents mais VEI du fait du prix de la réparation de la batterie.
Des véhicules facilement classés VEI
Il faut dire que si fabriquer une batterie coûte cher, la démonter proprement pour la vérifier, vérifier son intégrité et la réassembler coûte plus cher. A l'achat, une batterie peut représenter de 20 à 50% du prix du véhicule. Mais, il y a aussi le risque d'incendie qui pousse certaines assurances à déclarer VEI des véhicules qui seraient sans doute réparables.
Cependant, au-delà du risque d'incendie, il y a aussi la conception de la batterie qui peut provoquer trop rapidement une mise à la casse. Selon Synetiq Salvage, l'un des leaders au Royaume-Uni du véhicule de réemploi, casse, démontage de, 95% des cellules d'une batterie peuvent être récupérées (en tant que cellules et non broyées, triées, etc.) si les batteries sont prévues dès la conception pour ce recyclage.
L'intérêt de pouvoir démonter les batteries et récupérer les cellules tient justement dans le fait qu'on envoie "à la casse" des batteries qui ont à peine commencé leur vie de batterie. En les démontant, on évite la création de nouvelles cellules. Ces cellules, un peu usées tout de même, peuvent intégrer des batteries stationnaires moins chères pour de l'autoconsommation électrique, ou pour tamponner le réseau et lisser les pics de consommation.
Le mieux, ennemi du bien
Toutefois, Synetiq souligne que toutes les batteries ne se valent pas au niveau conception. En effet, selon la société, Ford ou General Motors prévoient des batteries "démontables" tandis que d'autres, comme Tesla non. Selon eux, ce serait même "à réparabilité nulle".
Or, les VE ont tendance à intégrer de plus en plus finement ces batteries. On passe même aux batteries-châssis avec des cellules totalement intégrées au châssis. Pour comparer, c'est un peu comme nos anciens téléphones dont la batterie était amovible, et qui désormais ont des batteries pleinement intégrées, plus difficiles à changer. Les batteries intègrent également désormais des systèmes de refroidissement liquides qui compliquent l'assemblage, et le désassemblage. Une compacité ou densité globale importante pour loger de plus en plus de kWh de capacité dans un même volume.
Notre avis, par leblogauto.com
Vous l'aurez compris, plus les ingénieurs vont chercher à densifier leurs batteries et plus il sera compliqué d'avoir une batterie aisément réparable. Mais c'est aussi une question de volonté de R&D et de coût de conception.
Va-t-il falloir indiquer un indice de réparabilité sur les VE comme sur les appareils électriques/électroniques ? Sans doute. Car un VE qui part "à la poubelle" après 100 000 km ce n'est pas écologique du tout. Cet indice pourrait (devrait ?) même conditionner un malus. Moins la batterie est considérée comme réparable et plus ce malus serait important. Mais il faut une volonté politique pour cela. En tout cas plus que pour bêtement imposer le VE dès 2035.