Airbus des batteries : aide de la Banque européenne d'investissement
par Elisabeth Studer

Airbus des batteries : aide de la Banque européenne d'investissement

Coup de pouce non négligeable pour le projet de mise en place d'un « Airbus des batteries ».  La Banque européenne d'investissement (BEI) s'est engagé à le soutenir en lui apportant des financements. Car, malgré une certaine inertie d'une partie de la filière automobile, cette initiative de la Commission européenne dévoilée à l'automne 2017 poursuit son chemin.

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Coup de pouce non négligeable pour le projet de mise en place d'un « Airbus des batteries ».  La Banque européenne d'investissement (BEI) s'est engagé à le soutenir en lui apportant des financements. Car, malgré une certaine inertie d'une partie de la filière automobile, cette initiative de la Commission européenne dévoilée à l'automne 2017 poursuit son chemin.

"Je confirme le soutien plein et entier de la BEI à cette initiative" a ainsi déclaré Andrew McDowell, vice-président de la banque européenne, la semaine dernière à Bruxelles, lors d'une conférence de presse conjointe avec le commissaire européen à l'Energie, Maros Sefcovic. Ajoutant même que l'établissement financier mettrait à sa disposition toute « la palette » de ses instruments et que la BEI ferait d'autres annonces sur ce domaine dans les prochains mois.

Andrew McDowell a par ailleurs indiqué que la banque s'associerait à l'Union européenne pour développer la capacité du vieux continent en batteries électriques. Rappelant qu'elle venait d'approuver la semaine dernière un financement de 52,5 millions d'euros, aux côtés du gouvernement suédois, pour le projet Northvolt. Ce site pilote, situé en Suède, sera la plus importante usine européenne de cellules de batteries lithium-ion. Elle constituera l'initiative la plus avancée au sein de l'UE pour pouvoir concurrencer l'Asie et les Etats-Unis et tenter de réduire la dépendance européenne vis-à-vis de ses importations de batteries.

Le 11 octobre dernier, Maros Sefcovic, également vice-président de la Commission européenne, a réuni de nombreux acteurs industriels en vue de lancer l'initiative surnommée depuis  "Airbus des batteries". Ce projet ambitieux s'est fixé pour objectif de réaliser en Europe l'intégralité de la chaîne de valeur des batteries. Il fait l'objet de plusieurs groupes de travail.

Dans le cadre de la stratégie commune de l'Union européenne en matière d'énergie, Bruxelles considère que le domaine des batteries constitue une initiative technologique clé, permettant en tout premier lieu de garantir l'indépendance du continent dans le domaine. Une position en adéquation avec celle du Président français, Emmanuel Macron.

Activité non au cœur du métier selon les constructeurs

Si les constructeurs investissent chaque jour un peu plus dans les moteurs électriques, l'électronique et le packaging final des batteries, ils estiment néanmoins à l'heure actuelle que la chimie des batteries  ne relève pas de leur cœur de métier. Une position partagée par nombre de leurs équipementiers européens.

Si Renault et PSA se félicitent qu'un fournisseur européen de batteries puisse venir compléter l'offre en provenance d'Asie, leur objectif premier en la matière demeure la compétitivité. Carlos Ghosn, patron de Renault, s'est voulu encore plus clair, estimant qu'un tel projet devait être porté par les fournisseurs, non par les constructeurs.

Lors de la présentation des résultats 2017 du groupe Bosch, son président du directoire, Volkmar Denner, a estimé pour sa part que "l'équation économique serait difficile à trouver en Europe pour la partie automobile."

"Aujourd'hui, le marché des cellules est essentiellement aux mains de cinq fabricants asiatiques. Et avec l'évolution des technologies, il va être le théâtre d'une guerre des prix farouches. La marge pour créer et exploiter un avantage compétitif restera très étroite", a-t-il même affirmé.

Mais nombreux sont ceux qui pensent que sans un soutien actif des constructeurs, un Airbus des batteries aura du mal à se concrétiser. ThyssenKrupp, groupe sidérurgiste allemand, estime même qu'il revient à ceux qui ont besoin des batteries de construire l'infrastructure pour les produire.

L'UE  d'ores et déjà présente sur le marché

Reste tout de même que le terrain n'est pas complètement abandonné aux mains des asiatiques. Alors que Bosch travaille sur le stockage d'électricité, certes, principalement pour le marché de l'énergie, Saft, spécialiste du lithium, participe à un des groupes de travail européens.

Autres contributeurs de taille : le groupe Bolloré, expert du LMP solide, et Continental, le groupe allemand travaillant également sur la technologie des batteries solides.

La création d'une filière européenne pourrait permettre à Saft - aujourd'hui filiale de Total -  et  au secteur  batteries de Bolloré, qui maîtrisent la chaîne du début jusqu'à la fin, de changer d'échelle. En élargissant leur marché potentiel  grâce au vaste débouché de l'automobile grand public.

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Pour résumer

Coup de pouce non négligeable pour le projet de mise en place d'un « Airbus des batteries ».  La Banque européenne d'investissement (BEI) s'est engagé à le soutenir en lui apportant des financements. Car, malgré une certaine inertie d'une partie de la filière automobile, cette initiative de la Commission européenne dévoilée à l'automne 2017 poursuit son chemin.

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